75 studios de jeux indépendants ont décidé d’unir leurs forces au Québec, afin de former la Guilde des développeurs. Cette coopérative est présidée par Louis-Félix Cauchon du studio Borealys, qui travaille actuellement sur la création du jeu Mages of Mystralia.
« L’objectif est de donner une voix aux moins grands acteurs de cette industrie », explique Louis-Félix.
En cinq ans, les studios indépendants québécois ont quadruplé, permettant d’enrôler plus de 700 personnes au sein de la Guilde. La coopérative permet de mutualiser une multitude de service comme la communication, le juridique ou la comptabilité.
« Quand on est dans un gros studio, il y a une chose que l’on a, c’est du monde autour de nous », confie le cofondateur Patrice Désilets de Panache jeux numériques et créateur d’Assassin’s Creed.
« Quand tu deviens indépendant, ces gens-là ne sont plus là. C’est insécurisant. Avec la Guilde, on sait qu’il va y avoir du monde à qui on va pouvoir demander de l’aide. » Prècise t-il.
« Souvent, nos membres excellent dans la création de jeux, mais ont plus de difficulté avec des aspects comme les ressources humaines ou le marketing, qui viennent en début et en fin de projet. »
Les ressources humaines de la coopérative permettent d’échanger des employés d’un studio à l’autre, afin d’optimiser les besoins des équipes sans recruter pour une certaine période.
« On voit ça dans des gros studios comme Ubisoft, des employés qui sont placés “sur le banc” pendant deux ou trois mois, précise M. Cauchon. Nous ne pouvons nous permettre cela, nous n’avons pas un aussi gros trésor de guerre. »
Les indépendants se prêtent mains fortes et la coopérative est là pour améliorer cette aide.
« Dans l’univers des superproductions, où les jeux coûtent environ 80 $, les joueurs ont à faire des choix. Mais nos produits se vendent 25 $ ou moins, c’est le prix d’une sortie au cinéma un soir de semaine. Nos clients n’ont pas de choix déchirants à faire. S’ils voient un jeu qu’ils trouvent bon, ils vont l’acheter. »
Une bien belle idée, qui pourrait bien faire des émules à travers le monde. Permettant au passage de conserver au maximum l’aspect créatif d’un jeu vidéo, car comme le mentionne Patrice Désilets :
« Le jeu vidéo n’est pas qu’une industrie, c’est aussi un art. Si je peux aider un autre studio à faire un bon jeu, je suis content. »
Source : La Presse+