The Legend of Zelda, Tri Force Heroes – Totems en folie
Reg'
Prenant à plusieurs
Le côté décalé de la musique
Le pitch de départ
Le principe des costumes et des totems
La localisation très drôle
Uniquement trois joueurs
Le Royaume d'Estoffe est ridicule
Le solo, oubliez-le
Éléments graphiques déjà vus
Un "petit" Zelda
Loin d’avoir soulevée les foules lors de l’E3 dernier, cette nouvelle itération des aventures de Link, on le savait, n’est pas une œuvre canonique. La cartouche ne s’inscrit pas dans la chronologie des Zelda habituels mais s’apparente à une sorte de Four Swords remis au goût du jour. Avec ce titre, la 3DS se munie d’un épisode plutôt intéressant, fait de donjons à explorer en coopération. Reste à savoir si le concept parvient à tenir sur la longueur…
C’est la pagaille au Royaume d’Estoffe ! Les villageois et la Princesse Mousseline (purée, tu parles d’un nom !) sont sans dessus dessous depuis qu’une affreuse sorcière a jeté un sort maléfique sur cette belle place champêtre. En effet, la région est connue pour son goût de la mode et les habitants sont férus de fringues tendance et de looks parfois improbables. Mais depuis que la mégère a lancé cette malédiction, c’est la cata ! La fille du Roi Frisette (ils sont en forme les traducteurs !) est habillée « comme un sac » avec un abominable collant noir et la population se retrouve vêtue d’horribles haillons. En clair, c’est comme si Shibuya – le quartier de la mode à Tokyo – avait perdu une partie de son attrait. Et bien évidemment, c’est à ce cher Link de remettre un peu d’ordre dans tout ça.
ROYAUME POUR LILLIPUTIENS
Oubliez tout de suite le principe de monde riche à explorer. Le hub de Tri Force Heroes se contente d’une zone ultra restreinte avec quelques badauds et boutiques. Là n’est pas l’intérêt du jeu même si, nous le verrons plus loin, les diverses échoppes serviront dans votre quête. Non, vous passerez la plupart de votre temps dans le château et dans les différents donjons aux thèmes graphiques habituels (forêt, rivière, volcan, etc.). En ce sens, l’identité visuelle du jeu est très classique et pourra rebuter les plus exigeants. En gros, ce sont les graphismes du dernier Zelda mais utilisé dans un contexte bien différent : celle du multijoueur.
SANS POTES, MOINS DE PLAISIR
Le multi, parlons-en. S’il est tout à fait possible d’y jouer en solo, l’intérêt de la cartouche réside dans les parties entre potes ou individus inconnus. Celles-ci se déroulent d’une manière ultra simple : vous allez visiter 8 zones divisées en 4 niveaux se terminant par un boss. Pour chaque environnement, le jeu met en avant une mécanique de gameplay à travers un équipement différent. Cela peut aller de la baguette faiseuse de cascades d’eau au grappin en passant par le boomerang. C’est simple, efficace et ça fonctionne très bien.
LA DANSE DE LA PLUIE
Pour réussir à progresser à travers les niveaux, la coopération est vitale et Nintendo l’a parfaitement mise en avant. En fait, le jeu fonctionne via le concept des « Totems ». Concrètement, les joueurs peuvent s’attraper pour créer une sorte de « montagne humaine » (ou plutôt elfique) afin d’atteindre des zones inaccessibles, toucher des ennemis surélevés, etc. Cette notion est ultra importante et c’est pourquoi il faut coordonner chacun de ses mouvements sous peine de tourner bêtement en rond. Pour communiquer, en l’absence de chat vocal, le jeu utilise un système d’icônes fort pratique. Si les premiers niveaux ne posent pas de problème, les choses se compliquent rapidement et certains boss pourraient vous donner du fil à retordre.
C’EST MAGNIFAÏÏKE
Au-delà des quêtes, Tri Force Heroes met en avant un principe inédit : celui des costumes. Ce sont ces derniers qui vous donnent les aptitudes nécessaires pour découvrir tous les secrets du jeu. On y trouve la tenue kokiri, la rétro-tunique, le pyjama chanceux, la tunique du héros et bien d’autres. Selon son accoutrement, le héros peut obtenir des bombes plus puissantes, décocher trois flèches en un tir ou encore esquiver plus rapidement. Pour se saper comme un beau diable, il faut crapahuter dans les donjons et récolter des matériaux permettant la conception de ces beaux vêtements. Ensuite, il suffit de faire un tour au magasin de matériaux et à la boutique de vêtements pour se grimer comme un beau gosse.
FUN ET À LA COOL
Avec Tri Force Heroes, on sent que Nintendo a voulu faire du neuf avec du vieux (encore une fois dirons les mauvaises langues), que ce soit en terme de graphismes ou de contenu. Ceci dit, l’ensemble est agréable et on s’amuse vraiment en ligne comme en local à parcourir les différents donjons. Reste un bémol : il est tout simplement IMPOSSIBLE de jouer à deux ou quatre joueurs. C’est trois et trois personnes uniquement. En solo, les compagnons sont remplacés par des pantins avec lesquels on peut interagir, mais c’est tout de suite beaucoup moins intéressant. Il faut donc vraiment savoir à quoi s’attendre avec ce Zelda. Il s’agit véritablement d’une œuvre sympathique, passe-temps mais dont on fait assez vite le tour. Vous voilà prévenus.
Conclusion du rédacteur : BON
Sans parvenir à sublimer la licence de Nintendo, le studio Grezzo s’en sort avec les honneurs. Si on ne peut que regretter l’aspect « fantôme » du hub (comprenez par là, c’est tout petit et il n’y a pas grand chose à faire), les joueurs apprécieront probablement cette succession de donjons à parcourir en multi. On aurait aimé des mécaniques de gameplay un peu mieux huilées et une identité visuelle inédite, mais on ne va pas bouder notre plaisir. Bien que très passable en solo, Tri Force Heroes est une expérience vraiment agréable en multijoueur. Cela tombe bien, c’était le but de la cartouche. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un petit Zelda, qui risque de se retrouver dans les bacs d’occasion assez rapidement.