Chibi-Robo ! Zip Lash – Le jeu branché

Généralement, on reproche à Nintendo d’exploiter les mêmes licences et personnages. Au fil des années, la firme de Kyoto n’a eu de cesse d’essorer ses héros, allant jusqu’à lasser les fans historiques de la marque. Pourtant, tapis dans les cartons japonais, on oublie que l’éditeur possède également des protagonistes oubliés. On peut notamment citer Doshin the Giant, un drôle de bonhomme à tête de carotte, qui n’a fait que de brèves apparitions, mais également un certain Chibi Robo. Ce petit robot, très méconnu en Europe, a fait l’objet de plusieurs aventures sur Gamecube, Nintendo DS et Wii (remake GC) au Japon. Aujourd’hui, il débarque dans un jeu de plateforme délirant sur 3DS. Et cette fois, le vieux continent n’est pas « zip lashé » !

En Europe, la seule apparition de Chibi-Robo remonte à mai 2006. Développé par skip Ltd. (en collaboration avec Nintendo), il s’agit d’un titre très étrange qui a séduit les joueurs qui ont pu s’y essayer à l’époque. Le concept est étonnant mais très original : le moral de la famille Sanderson est au plus bas depuis que la patriarche de la maison a perdu son emploi. Soucieux de faire plaisir à sa fille Jenny, il parvient à lui offrir un petit robot qui fait à la fois office de jouet et de robot ménager. Ce dernier va devoir tout faire pour redonner le sourire à tous les membres de la famille, en participant à différentes tâches. Le joueur est ainsi immergé dans le quotidien de cette smala et doit veiller aux batteries du robot. Totalement barré, cet OVNI est pourtant devenu très compliqué à débusquer, la faute à une production très limitée en Europe. C’est simple, un jeu neuf s’écoule à près de 150 à 200 euros désormais et il faut en compter au moins 70 pour l’occaz’. Bref, entre son principe étrange et sa rareté, Chibi-Robo a vite disparu des mémoires.

AUX PRISES AVEC LES GYOROS

C’est donc avec un réel plaisir que l’on assiste au retour du personnage sur 3DS. Cette fois, il s’agit d’un jeu de plateforme teinté d’un message écologiste. La planète est envahie par des extra-terrestres belliqueux, les Gyoros, et notre petit mec de métal (10 cm de haut) va tout faire pour les repousser. Ces satanées créatures ont décidé de faire main basse sur les ressources naturelles et les friandises de notre monde et Chibi-Robo ne compte pas se laisser faire ! Pour mener à bien sa mission, notre drôle de héros peut compter sur sa « Chibi-prise » qu’il utilise comme un lasso. Celle-ci est au cœur d’un gameplay classique mais très efficace. Grâce à sa prise, Chibi-Robo peut s’accrocher à une paroi pour atteindre une plateforme surélevée, donner un coup de fouet, planer un court instant (en la faisant tournoyer au-dessus de sa tête), transporter un objet ou concentrer l’énergie pour effectuer une attaque éclair. Toute l’aventure gravite autour de votre capacité à maîtriser cet étonnant appendice, mais aussi à gérer la batterie du robot. Faisant office de vie, elle se décharge petit à petit – et encore plus rapidement si vous vous faites toucher par un ennemi ou que vous tombez dans le vide – et il faut donc constamment la recharger. Mais rassurez-vous, le challenge est à portée de n’importe quel joueur un peu habile du paddle.

ÉCOLO-RIGOLO

Comme indiqué plus haut, le petit robot pourra, au cours de ses pérégrinations, récolter des déchets. Ces derniers permettent d’alimenter la Chibi-station. Concrètement, il s’agit d’un hub vous donnant accès à différents éléments :

– Chibi PC : ce terminal donne des informations sur les niveaux et les objets récoltés, sert de point d’entrée aux fournitures Citrusoft (batterie de secours, réacteur de secours…) à dépenser via les Monis (la monnaie du jeu) et au réseau des tenues (un petit jeu de piste qui utilise la communauté Miiverse).

– Prise électrique : elle sert à recharger la batterie de Chibi-Robo avant que ce dernier ne reparte en mission.

– Générateur : il transforme les déchets amassés en watts afin d’alimenter la Chibi-station.
– Ascenseur : il donne accès à l’étage, c’est là que vous pouvez admirer et photographier les figurines récoltées – à l’aide des amiibo (voir plus loin) –

Bien que très classique, la progression s’avère plaisante et on s’amuse à débusquer les déchets cachés dans les niveaux. Chibi-Robo ! Zip Lash propose tous les poncifs du jeu de plateforme (au fur et à mesure, la prise profite d’une portée et d’une puissance accrues) mais le fait plutôt bien.

PRISE DE BEC

Les Gyoros, vous l’aurez compris, sont les affreux méchants de l’histoire. Vous y serez donc confrontés régulièrement et il faudra parfois faire preuve de jugeote pour affaiblir leur défense. C’est notamment des boss, qui à défaut d’être originaux (un robot, un serpent pharaon…), seront là pour vous ralentir dans votre périple. Dans l’ensemble, le jeu est très agréable. Il y a des séquences avec des moyens de transport (montgolfière, skate, sous-marin, surf…) et le titre regorge de petites idées sympa, comme des coffres à retrouver, des extra-terrestres (cools cette fois) sauver, des jouets à rencontrer (qui vous réservent des surprises) ainsi que les Chibi-tot (des petits robots ultra rapides) à attraper. Dans l’absolu, ça ne réinvente à aucun moment le jeu de plateforme – le level design n’est pas foufou – mais certaines trouvailles valent le coup d’œil. La cartouche a aussi la particularité d’être compatible avec les amiibo. Outre l’amiibo Chibi-Robo qui permet de transformer le héros en Super-Chibi-Robo (attention, cet amiibo est lié à votre jeu et la capacité ne peut être utilisée qu’un certain nombre de fois par jour), on peut aussi utiliser d’autres amiibo pour obtenir des figurines.

Conclusion du rédacteur : BON

Chibi-Robo ! Zip Lash m’a comblé ! Loin de réinventer le genre, il propose une ambiance guillerette vraiment agréable et on passe un bon moment en compagnie de ce petit bonhomme en métal . Bien que très classique et linéaire, le soft paraît un peu fourre-tout par moment et sur « courant alternatif » (ha, ha) mais on s’amuse à dézinguer les ennemis à coups de prise. Niveau challenge, c’est un peu le néant absolu mais il est suffisamment bien réalisé et attachant pour qu’on lui laisse sa chance. Un bon p’tit jeu, sans prise (encore !) de tête.