Coup de cœur de la rédaction (voir le test), Lost in Harmony a aussi séduit de nombreux joueurs.
Développé par Digixart Entertainment, Lost in Harmony est un runner musical. C’est un voyage à travers des paysages uniques, où le joueur évite les obstacles en harmonie avec la musique.
De plus, Digixart Entertainment fait partie d’une nouvelle génération de studios dédiés au développement de jeux vidéo ayant du sens. Ainsi, la philosophie de la compagnie est de proposer des expériences divertissantes autour d’un contenu émotionnel fort. Et c’est un pari réussi avec leur premier titre, Lost in Harmony. Pour en savoir plus, découvrez notre interview !
Joypad : Bonjour équipe de Digixart Entertainment ! Quel est le parcours de chacun, avant la formation du studio ? Pourquoi avoir pris la décision de créer Digixart Entertainment ?
Digixart : Digixart est un jeune studio de jeu vidéo. Il est né de l’envie de créer des jeux avec une certaine profondeur, dans des thématiques au-delà du coté Fun. Lost in Harmony, par exemple, aborde derrière un visage de Runner Musical le sujet de la maladie chez l’enfant.
L’équipe est un mélange de seniors issus d’Ubisoft, de l’audiovisuel et de juniors très talentueux. La liberté créative est le pilier du studio.
Joypad : Lost in Harmony est votre premier jeu. Quel a été le point de départ ?
Digixart : Le point de départ est assez simple, nous voulions amener la narration et l’émotion dans les jeux musicaux. Il ne s’agit pas de jouer avec des ronds ou des triangles, mais avec des personnages qui ont une vie et vont devoir surmonter de dures épreuves. C’est un peu comme si vous mélangiez Soldats Inconnus et Guitar Hero.
Joypad : Décrivez votre titre en trois points, et définissez-les !
Digixart : Lost in Harmony est un jeu rythmique d’aventure, une expérience musicale à vivre sur votre téléphone ou votre tablette.
C’est aussi une plongée intime dans la vie de deux adolescents qui se confronte à une maladie grave.
La deuxième partie du jeu est une plate-forme de partage sociale, où les joueurs peuvent créer leurs propres histoires musicales grâce à l’éditeur de niveaux. C’est un outil sensationnel qui a permis aux joueurs de partager des centaines de levels. Devant cet engouement, nous sommes en train de développer de nouveaux outils pour créer des niveaux magnifiques, encore plus facilement.
Joypad : Depuis quand et comment avez-vous financé le projet ? Quelles aides avez-vous trouvé (matérielle, humaine, financière…) ?
Digixart : Le projet a démarré le 1er avril 2015 et nous l’avons financé sur nos fonds propres et l’aide de la région et de la métropole de Montpellier. C’est un projet totalement indépendant qui nous a permis de garder une liberté éditoriale totale.
Joypad : Le résultat correspond-il à vos attentes ?
Digixart : Oui et non, le jeu est un énorme succès avec 500 000 téléchargements et a été plébiscité par Google et Apple, qui en ont fait la promotion dans 140 pays.
D’un autre coté le budget très réduit nous a obligé à trouver des solutions malignes, la manière de raconter l’histoire à travers les sms en est une par exemple. Des cinématiques auraient été formidables, mais hors budget.
Joypad : De quoi êtes-vous le plus fier ? Qu’aimeriez-vous revoir afin d’optimiser votre jeu ?
Digixart : De l’accueil du public, nous recevons tous les jours des messages de gens touchés par le jeu, par son histoire. C’est d’après eux un jeu « unique » et c’est le meilleur compliment que l’on puisse nous faire.
La mise en vedette par un store (App Store et Google Play) est un événement majeur pour le lancement d’un jeu mobile. Mais comme la mise à jour de ces stores ne s’effectuent jamais à une heure précise, on rechargeait sans cesse les pages d’accueil pour savoir si Lost in Harmony était mis en avant !
Joypad : Que peut-on faire avec l’éditeur de niveaux ? Les joueurs ont-ils réussi (mieux que moi en tout cas) à se l’approprier ?
Digixart : Les retours des joueurs sont globalement «en apparence un éditeur complexe, mais au final simple d’utilisation et très puissant». Le tutoriel est volontairement incomplet. Ce choix nous permet de dévoiler au fur et à mesure de nouvelles astuces durant nos Digixart Live (le premier en dévoile d’ailleurs 3 inédites).
Joypad : Que signifie l’onglet « prochaine histoire » ?
Digixart : Aux 100.000 joueurs qui ont opté pour la version payante, on proposera une nouvelle aventure (nouveaux décors, nouveaux personnages, nouvelles musiques, nouvelles features).
Joypad : Pourquoi avoir pris le choix de combiner le runner au genre musical ? Avez-vous des titres en référence ?
Digixart : Il n’y a pas de référence car nous sommes les premiers dans ce domaine.
L’idée provient des séquences runner de Soldats Inconnus. Ces phases étaient perçus par un grand nombre de joueurs comme les moments les plus funs du jeu. Et comme on souhaitait développer un jeu musical, on s’est demandé pourquoi pas mélanger ces deux genres ? Lost in Harmony était né.
Joypad : Lost in Harmony regorge de grands titres (voire chefs d’œuvre) de la musique classique, sur quels critères avez-vous basé votre sélection ?
Digixart : Les émotions. Les musiques devaient faire vivre au joueur des émotions qui devaient coller parfaitement avec la thématique d’un Rêve de Kaito.
Joypad : La musique du cinquième niveau est une chanson originale de Jean Wyclef, bravo ! Comment avez-vous réussi une telle coopération ?
Digixart : Merci ! Wyclef a été séduit par le projet et désirait composer et interpréter de lui-même un chanson pour le jeu !
Joypad : Quelles sont vos sources d’inspiration ? Un dieu cerf dans la forêt, un cosmonaute qui flotte dans l’espace, etc…Faîtes-vous référence à de grands classiques comme Princesse Mononoke ou l’Odyssée de l’Espace ?
Digixart : Nous baignons dans la culture geek et à travers le jeu nous avons souhaité glisser quelques easter-egg pour lui rendre hommage (il y a aussi d’autres références comme à Retour Vers Le Future, Breaking Bad…).
Joypad : Comment avez-vous travaillé pour créer une telle harmonie entre l’image, le son, et le gameplay ?
Digixart : Comme pour un montage vidéo, nous partions de la bande sonore. Ensuite, il fallait lui ajouter les décors, les obstacles et les étoiles en fonction du rythme de la musique.
Joypad : Avez-vous écrit plusieurs fins pour Lost in Harmony ? Avons-nous un intérêt à finir le jeu avec toutes les étoiles en mode moyen, et/ou toutes en mode difficile ?
Digixart : Plusieurs fins étaient envisagées, mais nous avons opté uniquement pour celle présente actuellement dans le jeu.
Joypad : Vous avez travaillé avec « Princess Margaret Cancer Foundation » (un des cinq meilleurs instituts de recherche sur le cancer). En quoi, cela a donné plus de profondeur à l’histoire de Lost in Harmony ?
Digixart : Travailler avec des professionnels de PMCF nous a permis d’écrire une histoire la plus juste possible. Ils sont en contact direct avec les personnes malades. Ils étaient le mieux placé pour nous aider sur la partie scénario et pour le design de Daniel ! D’ailleurs, ce personnage est une référence à Daniel Fleetwood, énorme fan de Star Wars.
Joypad : Digixart, avec un tel nom, pensez-vous que le jeu-vidéo est un art à part entière ou une technologie qui permet de s’amuser avant tout ?
Digixart : Vu les pépites qu’on retrouve sur consoles, mobiles et PC, on peut dire que le jeu vidéo est un art !
Joypad : Quel futur imaginez-vous pour le jeu vidéo ? Et quel avenir pour votre studio ?
Digixart : De très beaux projets démarrent, pas seulement sur mobile. Je vous en dirais plus le moment venu.
Joypad : Enfin, un conseil pour celui ou celle qui aimerait se lancer dans l’aventure du studio indépendant ?
Digixart : Avoir auparavant de l’expérience dans le domaine, car concevoir un jeu vidéo n’est pas une chose aisée. Il y a de nombreuses étapes à respecter ! Il faut aussi penser constamment au joueur. En somme, on ne fait pas un jeu pour soi-même mais pour notre (future) communauté. Il faut donc créer des sessions de playtests tout au long du développement du projet. Et l’autre partie primordiale concerne le marketing. Car même si on a le meilleur jeu du monde, si personne ne sait qu’il existe…
Joypad : Il n’existe pas… Sauf dans les étoiles !
Fin de cette interview et pour en savoir (encore) plus, le premier « replay » de Digixart Live :