Dark Souls III – la souffrance d’un jour, la libération du lendemain
Reg'
Un monde d'une cohérence folle
Techniquement aussi abouti que Bloodborne
Dynamique et prenant
Un challenge à la hauteur de la légende de la série
Des boss prodigieux
Trop peu de nouveautés
On cherche (un peu) sa personnalité
Certaines textures repiquées sur Bloodborne
Quelques ralentissements
Dans les années 90, les studios de développement ne recouraient pas (toujours) à des périodes de test avant la sortie des jeux. De ce fait, les créateurs manquaient de recul et n’arrivaient pas à jauger correctement la difficulté de leurs productions. On s’est ainsi retrouvé avec des aventures à se mettre la tête dans les murs. C’était notamment le cas des jeux Infogrames, avec les Astérix, Tintin ou les Schtroumpfs en tête. D’autres, au contraire, ont fait du challenge leur principale caractéristique. C’est le cas de l’entreprise japonaise From Software et de sa série King’s Field. Au fil des années, et en s’inspirant – en partie – de cette ancienne licence PlayStation, le studio a donné naissance à Demon’s Souls puis enfin Dark Souls. Terriblement difficile, la licence s’est faite un nom grâce à sa progression hardcore et ce troisième volet, très attendu par les fans, ne renie pas ses origines. Bien au contraire…
Souffrir est le propre des joueurs de Dark Souls. Pour cette troisième itération, From Software a décidé de reprendre les bases de l’excellent Bloodborne pour une approche plus moderne de la série. L’histoire se déroule dans la région de Lothric et un immortel a pour mission d’éviter un cataclysme considérable provoqué par la confrontation entre la Lumière et les Ténèbres. Mais pour y parvenir, il doit affronter des Seigneurs redoutables pour sauver le monde du chaos. Et bien évidemment, il n’y a pas que ces créatures démoniaques qui vont lui barrer la route…
Après avoir personnalisé son héros, le joueur se retrouve rapidement en terrain conquis. Pas de doute, nous sommes bien en présence d’un Dark Souls. Il s’agit d’un jeu d’action mâtiné de composantes RPG avec une caméra à la troisième personne. Comme dans les précédents épisodes, le personnage évolue dans un monde infesté d’ignominies où chaque victime est l’occasion de mettre la main sur des âmes qui servent à améliorer l’arsenal et l’équipement. Les rencontres, même contre des « petits » monstres, peuvent se révéler terrifiantes pour les nerfs. En effet, chaque créature a ses propres déplacements et différentes approches, soit offensives, soit défensives et il faut se montrer extrêmement rigoureux pour ne pas lâcher la rampe bêtement. Comme à l’accoutumée, la mort est synonyme de perte totale des âmes ramassées et cette formule fait que le joueur est constamment sous tension. Il doit regarder partout où il met les pieds et ne pas s’extasier trop longtemps devant les sublimes décors (pour la plupart) du jeu. C’est un vrai « Die and Retry » avec tout ce que cela implique. Et ce n’est clairement pas réservé pour tout le monde…
Le pad martyr
L’inventaire est un endroit dans lequel vous allez passer beaucoup de temps. Dark Souls III met à disposition du joueur un équipement très conséquent. Pour vaincre les Seigneurs des lieux et leurs sbires, chaque décision doit être étudiée sous peine de le payer très cher. Encore une fois, From Software tape très fort en proposant un level design fabuleux et une aventure à la progression millimétrée. On retrouve d’ailleurs le principe des notes qui sont des « guides » réalisés par les autres joueurs pour vous aider dans votre longue aventure. Si Dark Souls III est un jeu d’action, il est avant tout un jeu d’exploration qui offre une quantité énorme de passages secrets et de zones à la verticalité prononcée. On souffre mais on avance, on découvre le point faible des ennemis et on bloque à nouveau contre des guerriers abominablement retors. Mais on se relève, toujours et encore, en gérant son inventaire comme on le peut (quelle fiole choisir ? combien en apporter ?, etc.). Le jeu de From Software ne nous épargne rien (même si, au fil des épisodes, les joueurs les plus doués ont développé des réflexes hallucinants) et fera pester les moins patients. Pas de doute, des manettes vont apprendre à voler…
Le meilleur de la série ?
Par certains côtés, Dark Souls III manque de nouveautés et on a parfois la fâcheuse impression de revivre l’un des épisodes du passé. Les développeurs ont tout de même intégré quelques ajouts comme la jauge de magie (qui signe en fait son retour) qu’il faut remplir avec la fiole d’Estus bleue. Concrètement, cette jauge de FP offre au joueur la capacité de lancer des sorts mais aussi d’accéder à des approches offensives plus impactantes, qu’il s’agit d’une attaque longue à la lance ou d’un gros coup de bouclier. L’arc a également une place prépondérante dans l’aventure, dans la mesure où Hidetaka Miyazaki (le boss de From Software et l’homme qui a relancé la firme grâce à Demon’s Souls) est un fan de Legolas dans le Seigneur des Anneaux. Basé sur le timing, où il faut parfois étudier les frames pour vaincre, Dark Souls III est un modèle de cohésion et de beauté. Chaque zone traversée donne lieu à une véritable réflexion et s’inscrit dans une logique architecturale. Tout gravite autour d’un hub qui se dessine petit à petit et la linéarité du jeu, pourtant bien présente, s’efface peu à peu dans l’esprit du joueur. Techniquement, le jeu est magnifique, avec des environnements franchement grandioses par moment et des animations aux forts relents de Bloodborne. Certes, il y a parfois des chutes de frame-rate mais on oublie rapidement ces quelques problèmes pour se concentrer sur une aventure musicalement stupéfiante (Motoi Sakuraba et Yuka Kitamura envoient du très lourd !), graphiquement immersive et ludique hypnotique. Dark Souls III clôt la saga d’une façon magistrale et mérite son succès qui se profile.
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Si les plus grincheux regretteront un manque de nouveautés, Dark Souls III n’en demeure pas moins un modèle de maîtrise. From Software, jadis tout petit éditeur, a véritablement atteint des sommets avec Hidetaka Miyazaki et livre une œuvre d’une rare intensité, où la souffrance d’un jour est la libération du lendemain. Prenant, beau, immersif comme jamais, ce troisième épisode est sur un chemin encore plus spectaculaire que ses aînés mais il va probablement gravir la montagne du succès sans mal. Et quand on sait qu’un DLC est prévu cet automne, on se dit que la folie Dark Souls ne s’éteindra pas dans l’immédiat. Et c’est tant mieux !
Éditeur : Bandai Namco – Développeur : From Software – Genre : Action – RPG – Sortie : 12 avril 2016 – Supports : PS4, Xbox One, PC
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