Russie, révolution d’Octobre, les Rats cohabitent avec les chiens. Au fond d’un club SM, trois hommes et une femme trinquent à leur évasion. Des cadavres d’hommes-porcs jonchent le sol. À leurs pieds, un tuyau éclaté et une matraque tordue attestent de la violence du combat. Le barman a fui son poste, laissant des litres à boire. Dans une cage, un mec en latex est resté pendu par les bijoux de famille. Une boule dans la bouche, on ne l’entend pas hurler. Tant mieux, les rires gras de nos quatre compatriotes n’en sont que plus audibles.
Evan (le plus chelou des quatre) : « AHAAH, je lui ai éclaté la tronche à ce Podlets. Il n’a même plus les yeux pour pleurer, et sa mâchoire et tellement ouverte qu’il rit pour toujours, même en enfer !
Sergeï (souriant) : Eh les gars, on est déjà en enfer !
Natasha (plutôt belle fille dans le genre badass) : C’est vrai que le paysage ne donne pas trop faim… On butte des hommes à la pelle. Même les porcs veulent notre peau. Peu importe l’endroit, piscine, train, laboratoire, gare, ça pue le vice… Pourtant, c’est coloré et on jouit de beaux rayons de lumières sur nos pixels…
Boris (Le plus gros, levant un bras) : C’est vrai qu’on pue ! Sale histoire, depuis notre séjour en prison, on est… Différents. Et cette odeur de mort qui nous suit… Infâme !
Evan : Idinia houille… J’me fais plus pipi dessus, depuis mes quinze ans.
Boris (qui le dévisage) : Encore heureux. C’est les autres qui se font dessus quand ils voient nos gueules de défoncés…
Natasha : Parlez pour vous… Je relève un peu le niveau. Quant à l’odeur, ce sont tous ces morts qui s’entassent comme des petits débris de pixels. Heureusement que l’on change vite de tableau pour nous épargner leur vue trop longtemps.
Sergeï : Ouais ouais, pas mal cette Russie alternative vue par de petits occidentaux. Y a de beaux décors pour nous faire des terrains de jeux variés. Dommage que l’on soit seul contre tous.
Natasha : Être quatre, ce n’est pas être seul. Vmeste My sil’ neye !
Evan : C’est vrai que j’aime bien envoyer des corps dans les airs, et que vous tapiez dessus en plein vol. C’est rigolo ! On dirait un feu d’artifices de boyaux. Et moi les boyaux, je trouve ça beau.
Boris (éclatant son verre entre ses larges mains) : Moi, c’est la force brute et la résistance, un vrai tank. J’peux me faire une vague d’ennemis sans sourciller. Mais j’avoue que je manque parfois de finesse, et que sans vous je ferai grise mine.
Sergeï : Un peu ? T’es un vrai broyeur. Il ne faut pas quatre padonok comme toi.
Natasha : Et ouais mon pote, il faut rester soudés ! Nous avons des aptitudes complémentaires. Et les situations sont variés, nous devons alors adaptés notre stratégie. En s’entraidant, my poluchimpo !
Evan : C’est vrai que faut avoir un peu d’esprit, comme utiliser le décors et ses objets. Un bon coup de cuvette sur la tête, coma assuré.
Sergeï : Euh non, ce n’est pas vraiment avoir de l’esprit… Mais oui, tout se calcule, il faut aussi jauger l’utilisation des seringues. Bersek ou soin…
Boris (Se mordant les lèvres) : C’est un choix, tout comme se faire planter les fesses pour revivre !
Natasha (avec une mine de dégoût) : Ça me dégoutte rien que d’y penser… On est obligés de se piquer…
Evan (chantonnant, l’interrompt) : Vlà la Krokoko, la Krokoko, la krokodiiiiile, sur les bords du Nils, ils sont…
Sergeï : Calme tes ardeurs de chanteur… Ou la mort dansera avec toi.
Evan : Ah ouais, c’est ça, mortel ! Longue vie à sa majesté la mort !
Boris (qui éclate de rire) : Ahahah, trinquons à notre santé… YA lyublyutebya !
Les quatre amis trinquèrent, bouteille à la main. La mort les regardait, amusée. Ils étaient piégés, dans son jeu, Mother Russia Bleeds.
Lexique des jolis mots russes employés par nos camarades russes :
My poluchimpo : on va s’en sortir
YA lyublyutebya : je vous aime
Podonok : raclure
Podlets : salaud
Idinia houille : va te faire foutre
Vmeste My sil’ neye : ensemble on est plus fort
Conclusion de la redactrice : Très bon !
Mother Russia Bleeds est le remède à vos envies de frapper de pauvres innocents dans la rue (ou votre patron). Vous avez passé une mauvaise journée, alors allumez votre PC et jouez ! Quelques combos et tronches cassées vous feront le plus grand bien. Par contre, l’expérience solo n’est pas la plus intéressante… Elle est même décevante. Il vous faudra quelques potes (ou en trouver dans la rue) pour profiter comme il se doit de l’expérience. Les parties à deux sont les plus intéressantes, mais parfois délicates. A trois, c’est mieux mais confus, alors qu’à 4 joueurs, c’est bien trop fouillis. Par ailleurs, la direction artistique est une franche réussite. Musique et graphisme remettent au goût du jour le 16bits avec un bonne couche de modernité.
Éditeur : Devolver Digital – Développeur : Le Cartel – Genre : Beat’em all – Sortie : 05 septembre 2016 – Plateforme : PC, PS4 (pour bientôt)