MISE A JOUR DU VENDREDI
Nous vous proposons chaque semaine de participer aux débats animés qui sévissent dans la rédaction : chaque jour l’un des membres de Joypad va poser son avis sur la question de la semaine, mais vous êtes très largement encouragés à participer à notre débat en vous fendant de commentaires constructifs, ou tout simplement en nous soutenant les uns les autres sur nos points de vue.
Une poule, c’est mignon ! Elle picore sans faire de miettes et laisse plein de beaux œufs derrière elle … Enfin, pas forcément que des oeufs, encore moins en or et parfois même quelques excréments ! Un joli parallèle avec le septième art qui nous pond tous les ans de nombreux jeux vidéo. Alors :
L’adaptation de films en jeux vidéo, énorme poule aux œufs d’or ?
Lundi : Le point de vue d’Aurélie
Encore faut-il se demander si c’est positif ou néfaste ! Existe-t-il plus de jeux cultes que de titres faits pour pomper nos derniers sous ? L’adaptation de films n’est-elle pas réservée qu’aux fans lobotomisés ? Les joueurs peuvent-ils aussi s’y retrouver ?
Incidemment, si je vous dis Batman, James Bond, Star Wars, le Seigneur des anneaux, Indiana Jones, etc… Vous êtes en droit de vous extasier face aux bons souvenirs que cela peut vous apporter ! Certaines de ces « licences » ont donné des jeux cultes qui vont au-delà du simple portage ! Du côté de l’animation, Picsou, Tintin, les tortues Ninja, Naruto, Dragon Ball, etc ont aussi fait des merveilles.
Mais, vous oubliez quelques énormes ratés comme Saw, Enter the Matrix, E.T, Les visiteurs ou Bienvenue chez les Ch’tis. En tout cas, avec plus de 20% du marché des jeux édités.. Vous avez du choix !
Alors, comment trier le bon du mauvais quand une licence peut vendre son âme au diable ou faire doubler une audience (comme The Walking Dead ou Alien qui ont pu donner le meilleur comme le pire) ? Je n’en ai aucune idée tant les éléments de comparaison sont éparses et que le marché est florissant… Alors, à vous de jouer (et aux collègues de répondre, niark niark) !
Mardi : Le point de vue de Nicolas
C’est amusant, si on regarde de plus près, dans le sens films → Jeux vidéo, il y a pas mal de réussites. De nombreux jeux Star Wars (Xwing vs Alliances, Rogue Squadron etc…), James Bond (surtout le jeu 64 Golden Eye) et bien d’autres. En revanche dans le sens Jeux vidéo → films, c’est majoritairement la bérézina. Street Fighter dans le top 3, suivi de près par Mario, Mortal Kombat et le maître incontesté ; Dead or Alive ! Dans ce sens, il apparaît généralement que l’industrie ciné n’a aucune connaissance de l’oeuvre originale, elle ne cherche qu’à profiter du filon. Seule une poignée de film sont à peu près bien fait, comme le Prince de Perse ou Hitman. Tandis que dans l’autre sens, j’ai plutôt l’impression que la balance penche plus vers la qualité. Toutefois, il est difficile d’émettre un jugement impartial, tant il y a un paquet de contenu à analyser.
Pour ma part, je pense qu’il y a eu de nombreux développeurs passionnés et qualifiés pour réaliser certaines adaptations. Le plus bel exemple qui me vient à l’esprit : Alien Isolation. Je reste persuadé que toutes les autres bouses, nous viennent d’éditeurs shootés au marketing qui engagent le premier studio venu, afin de profiter du succès d’un film. Meilleur échec de tout les temps : Iron Man. Finalement, le public ne peut plus vraiment se faire berner désormais. Les infos vont à la vitesse de la lumière et j’aime à croire que c’est en partie, grâce à notre travail. 🙂
Mercredi : Le point de vue de John
La première industrie de loisir, au niveau mondial, était pendant longtemps le cinéma. Puis, dans les années 2000, une jeune culture même pas encore trentenaire venait changer la donne. Cette culture, c’est le jeu vidéo. Imaginez bien que les super productions hollywoodiennes n’ont pas très bien vécu ce changement de position. Eux qui régnait en maitre incontesté depuis si longtemps.
Alors pour récupérer l’audience perdue des salles obscures, il fallait s’inviter dans les salons des familles ou les chambres des joueurs. Mais depuis toujours les adaptations de films ont existé, mais d’une qualité plutôt douteuse. Ces licences cinématographiques toute formatées, n’avait pas besoin de travail pour séduire l’oeil du chalant dans les étalages des magasins spécialisés. À de très rares exceptions, une licence de film adapté en jeu vidéo rimait souvent avec daube à éviter absolument.
Cependant, depuis quelques années les éditeurs et leurs développeurs marquent un peu plus de respect envers les oeuvres du grand écran. Les joueurs grandissent et ce n’est plus leurs parents qui décident pour eux. Pendant longtemps, les jeux issus de films, n’étaient que de simples adaptations, mais maintenant les éditeurs et les studios de cinéma, semblent avoir compris qu’un jeu vidéo peut être un moyen d’aller plus loin dans l’oeuvre cinématographique.
Pour terminer je reviendrais sur le cas de Enter the Matrix, vu pour beaucoup comme l’exemple de la mauvaise adaptation. Il ne bénéficie certes pas d’un grand soin apporté à son développement (on se souviendra tous des roues carrées et de l’animation ultra rigide). Mais loin de l’aspect physique, il avait le mérite d’être un chapitre à part entière dans le scénario de la saga Matrix. Le jeu relatait les événements entre le premier et le second film de la trilogie. Une belle manière de montrer comment les films peuvent s’adapter au jeu vidéo.
Jeudi : Le point de vue de Régis
Ah, les adaptations de licence. La machine marketing, c’est un fait, ça fait toujours très peur et il n’est pas rare de voir fleurir d’innombrables daubes. Pourtant, il faut bien se rendre compte d’une chose : l’avalanche des jeux bâclés est terminée ! Pendant la période Wii – DS, les joueurs ont vu débarquer des quantités astronomiques de titres immondes, à commencer par l’affreux Bienvenue chez les Ch’tis (je n’ai rien contre cette belle région hein, ma femme est ch’ti). À l’époque, il faut quand même bien se rendre compte qu’on nous vendait, quasiment plein pot, des jeux réalisés en flash ! Dans ces conditions, difficile de ne pas y voir une vraie avancée, car beaucoup ont compris que les mauvais jeux terminaient, en très grande majorité, dans le mur. Il suffit de se rappeler des cagettes entières de jeux avec des prix complètement pétés, du genre 3 ou 5 €. Y compris sur console de salon ! Dans les années 90, les daubes étaient également très fréquentes.
Seulement voilà, aujourd’hui les productions demandent plus d’investissement pour exister (des pépettes quoi) et on voit peu d’éditeurs se risquer à de tels… risques, justement. Alors oui, il ne faut pas rêver : il y aura toujours des opportunistes pour nous livrer des jeux pitoyables, comme par exemple les dernières « simulations » de rugby faites pour surfer sur le phénomène de la Coupe du Monde. Mais ils sont aujourd’hui en quantité réduite. Sans doute aussi parce que les joueurs, mieux informés, sont beaucoup plus vigilants.
Même si la crainte de voir fleurir des adaptations foirées est encore palpable, on sent quand même que les éditeurs sont plus frileux à se livrer à cet exercice. Et puis, on parle de daubes mais il y a parfois d’extraordinaires surprises ! C’est le cas notamment d’Alien Isolation, il y a eu le sympathique Mad Max il y a peu et on peut aussi parler des exploitations de films réussies comme avec les jeux Lego. Bref, s’il existera toujours des daubes, surtout en adaptations de films, le phénomène a tendance à bien s’essouffler. Et c’est tant mieux. Parfois, on aime avoir des surprises. Ça me rappelle l’étonnant jeu Buffy contre les Vampires sorti sur Xbox (le premier, pas sa suite).
Vendredi : Le point de vue de Ghislain
Si c’est au cinéma et en jeu en même temps, c’est forcément une bouse. Cette fine observation personnelle a été une règle presque absolue depuis des années. Mais pourrait-il en être autrement ? À priori non. Déjà parce qu’une licence de film en jeu vidéo, ça coûte cher, très cher. Tellement cher que ça ampute le reste. Pour acheter la licence d’un Iron Man, il faut renoncer à payer un bon moteur graphique, un designer visuel talentueux ou même un bon scénariste. Pour ne rien arranger, la sortie du jeu est forcément liée à celle du film ou de la série. Un an plus tard c’est trop tard, un an trop tôt c’est ballot ! Et c’est sans parler des limites créatives. Pas question d’aller trop loin en extrapolant sur des éléments qui pourraient être utilisés dans une éventuelle suite ou de piocher dans les livres alors que le studio n’a acheté que la licence d’exploitation des films (oui Seigneur des Anneaux, c’est à toi que je pense).
Alors, c’est vrai le phénomène est en nette diminution. Tout du moins en apparence. Car il y a moins d’adaptations en jeu vidéo, des films du moment. Au lieu de sortir sur consoles ou PC, elles se contentent de vos téléphones ou tablettes C’est moins cher, plus rapide et vous serez suffisamment faible pour acheter un mauvais Fast & Furious à moins de 2 euros.
Par contre, dès qu’une adaptation n’est plus dans l’urgence d’une sortie simultanée avec le film ou la série correspondante, ce n’est plus la même chose. Certes, il y a des échecs majeurs, et plus d’un joueur fut traumatisé par un Aliens Colonial Marines ou Starship Troopers. Mais on trouve aussi des Star Wars Knight of the Old Republic (à ce jour, la meilleure histoire dans cet univers, à mon avis), des Aliens Isolation ou des Arkham City qui enfoncent leurs modèles cinématographiques. C’est une question de temps, de liberté et de talents. Car scoop, mis à part de rares exceptions (qui ne furent pas marquantes), ce ne sont pas les mêmes personnes qui font les jeux et les films ! Parfois ça marche, parfois non. Mais l’avantage par rapport à un jeu lambda, est de partir d’un univers connu qui a déjà convaincu le public.