J’ai acheté Icare Mag avec beaucoup d’hésitation. Je n’avais pas joué à Spec Ops : The Line, et entendre parler de jeux de guerre ne m’enchantait pas vraiment. Heureusement, il y avait une vingtaine de pages sur Allessandro Taini, directeur artistique à Ninja Theory. C’est alors que je me suis décidée à me procurer Icare Mag spécial Spec Ops : The Line, afin de lire à peine 30 pages pour 15 €…
Puis, sur les conseils d’un ami, qui a insisté : « Joue ! Tu ne le regretteras pas. », j’ai fini Spec Ops : The Line. J’ai de suite dévoré les 140 pages qui analysent le jeu. Et j’en ressorts toute retournée, mes préjugés sur les jeux de guerre enfouis sous terre. Si j’avais le temps, je rallumerai bien ma console, pour revivre la « dramatique » aventure de Walker, Lugo, et Adam.
Vous pouvez lire mon test ici. Or, il n’existerait pas sans le travail du talentueux Aurélien, auteur d’Icare Mag. En effet, ce sont les thèmes abordés par sa riche analyse du jeu qui m’ont d’autant plus motiver à jouer. Religion, géo-politique, cinéma, musique, poésie, psychologie, art, économie, …et guerre font partie des nombreux sujets traités dans ce magazine.
Ne vous attendez surtout pas à une lecture linéaire, à un sommaire scolaire et encore moins à un ton académique. L’auteur s’adresse directement aux lecteurs, en expliquant sa démarche, les aléas de l’édition, les personnes rencontrées dont l’aide a été indispensable. Ce magazine est un échange, une discussion, voir une table ronde sur la vision que différentes personnes donnent à la guerre. Dans Icare, les barrières entre les domaines artistiques et culturels sont brisées. Alors ne soyez pas étonnés d’entendre parler de cinéma dans le chapitre traitant de la religion, ou de musique dans le chapitre sur le psyché du héros.
La double couverture, avec le directeur artistique de Yager qui illustre Unslaved et le directeur artistique de Ninja Theory qui illustre Spec Ops est une autre preuve de l’importance de ces échanges.
De plus, l’auteur, aussi bien écrivain que chercheur, a contacté de nombreuses personnes passionnantes pour enrichir ses propos avec des faits réels. Ainsi, à la lecture de certains chapitres, les relations entre réalité et fictions sont de plus en plus évidentes. Ainsi, vous retrouverez l’interview d’un psychiatre ayant travaillé pour l’armée ou d’un ancien militaire détruit par son séjours en Irak. Aurélien s’est aussi intéressé au développement du jeu et nous offre les souvenirs du producteur exécutif de Spec Ops : The Line. L’histoire d’un véritable chez d’orchestre qui a permis la sortie de ce jeu. C’est donc une approche très humaine que nous offre Icare le mag, et qui rapproche les joueurs (consommateurs) et les développeurs (créateurs).
Ce magazine est aussi un des tests les plus riches de Spec Ops : The Line. L’auteur a fait et refait le jeu de nombreuses fois en mode difficile pour en trouver toutes les particularités ! La direction artistique, le gameplay et l’histoire y sont alors décryptés. Un travail titanesque vu les nombreux niveaux de lecture qu’offre le jeu de Yager. Si vous n’avez pas joué à Spec Ops : The Line, je vous conseille de le faire avant de lire ce magazine (nombreux spoils). Enfin, la mise en page aérée et recherchée permet d’accrocher très vite sur les différents sujets. Et vous retrouverez facilement votre chemin et les thèmes qui vous intéressent.
Pour conclure, si vous soutenez la création vidéoludique dans ce qu’elle a de plus noble, alors achetez (http://icaremag.fr/archives_commande.html), ou du moins jetez un coup d’œil sur ce magazine. C’est le meilleur moyen d’apporter votre soutien pour un échange passionné et constructif avec les créateurs. L’auteur d’Icare Mag a fait un étonnant travail sur le fond et la forme. Ainsi, il met en avant le jeu vidéo comme un bien culturel à la croisée de différents domaines artistiques, politiques, économiques, ludiques…