Il y a des personnes (assez fabuleuses) qui font vivre le jeu vidéo au-delà de l’écran. Des bricoleurs qui lient le réel au virtuel en mettant en scène vos jeux favoris. L’équipe d’Allez Zou l’Agence en fait partie et propose soirées animées et décorations atypiques. Mais cette description est assez réductrice puisqu’il s’agit bien de donner vie à notre imaginaire en nous offrant l’occasion de plonger dedans. Pour en savoir plus, nous avons interviewé, Laurent Desideri et Armand Basset de i Allez Zou L’Agence !
Aurélie Knosp : Bonjour, peux-tu te présenter ? Si tu étais un personnage de jeu vidéo et/ou de film/théâtre, qui serais-tu ?
Laurent Desideri : Mmmmmm… Difficile de répondre à cette question 🙂 . Souvenirs lointains de mon enfance et de mon adolescence : Un mélange de chef Sioux Chaman genre Crazy Horse, de Magicien druide type Merlin l’enchanteur et de Samourai comme Miyamoto Musashi. J’ai toujours cru au pouvoir de l’esprit dans notre monde réel : de la puissance de vieux grimoires et de l’honneur de la chevalerie… Cela peut paraître un peu dingue, mais j’ai toujours cru pouvoir partir dans mes rêves à la rencontre de mes Dragons et de Licornes indomptées, un peu comme dans avatar…
Crazy Horse
Aurélie K : De quoi rêvais-tu petit et de quoi rêves-tu maintenant ?
Laurent Desideri :Je n’ai pas changé, je crois toujours à la même chose 🙂 . J’ai des notions de Sioux Dakota… J’ai pratiqué longtemps le Kendo, activité qui m’a apporté la discipline, une certaine rigueur dans ma façon de vivre… j’arrive toujours à me parler tout seul, et je crois à l’”inspiration”… Pour avoir des idées, il faut développer sa propre antenne de réception… Je crois pouvoir avancer que j’ai des milliers d’idées à la seconde… j’arrive même à me saouler parfois tellement que ça va vite 🙂 … Mais je n’ai rien de spécial, je ne suis pas un super homme, juste quelqu’un de normal… Je crois vraiment que ça tombe tout seul… Mais pour cela je ne cherche pas à “forcer”, juste rester “connecté”… C’est là mon seul pouvoir :(.
Aurélie K : C’est quoi Allez Zou l’Agence (AZA) ? Qui l’a fondée et quand ?
Laurent Desideri :Tu as remarqué que notre logo est entouré d’une ponctuation à l’espagnole ? Un point d’exclamation à l’endroit et un à l’envers, un peu comme l’interjection “ i CARAMBA ! ”… Après avoir été musicien pendant longtemps, puis attaché de presse et chef de projet en maisons de disque indépendantes (Delabel et V2, deux sociétés créées par Richard Branson), j’ai opté pour voguer de mes propres ailes en 2007. Au bout de deux ans à chercher ce que nous (Matthieu Raynaud, l’autre actionnaire de i Aza ! et moi) pourrions faire, nous nous sommes dit : allez… Zou on y va quoi ! Nous étions sûrs de nous, de nos idées, de nos passions… Nous connaissions tellement de métiers différents, de contacts improbables… Nous avions l’impression d’être une sorte de “chainon manquant”… Nous avons monté du coup une agence de conseils en promo et marketing et de création d’événements, de soirées de lancement tout d’abord en musique car nous venions de là… Et puis tous les artistes, avec lesquels j’ai eu la chance de travailler, étaient tous branchés “jeux vidéo”… J’y suis venu logiquement, et sûrement…
Décors pour The Order : 1886
Aurélie K : Qui en sont les principaux acteurs ?
Laurent Desideri :Comme tu as pu, peut être, le voir sur notre e-book, les tâches chez i Aza ! sont bien réparties, mais voici comment ça se passe en matière de VG (Video Game) :
Armand Basset : Conception générale event- conception 3 D – Chef Déco mais aussi menuisier, peintre, sculpteur, accessoiriste etc… (il sait tout faire ! ) Lionel Coulpier : Direction technique sons & Lumière Laurent Desideri : Direction stratégique – commercial – conception event avec Armand – chef de projet – administration – Direction artistique (son & lumières avec Lionel Coulpier, comédiens, graphisme)
L’autre “nous” de la précédente question, c’est Matthieu Raynaud, 2ème actionnaire. Je n’en ai pas fait mention car il ne rentre pas en compte dans nos élaborations d’events en VG. Il est actionnaire de l’agence avec moi et intervient surtout en strategie commerciale.
Aurélie K : Quel y est ton métier ? Avec qui travailles-tu ?
Laurent Desideri :Allez, je vais te raconter un scoop : Il y a deux ans, ma décoratrice me laissait tomber à la signature du lancement de THE ORDER pour PLAYSTATION FRANCE. Nous avions signé notre contrat, il nous était impossible d’abandonner cette mission… J’ai rencontré grâce à un ami proche, mon binôme d’aujourd’hui : Armand BASSET. Lui était passé par l’école Boule et avait travaillé longtemps en “Théâtre”… Sa façon de faire me paraissait “différente” de ce que j’avais rencontré jusque là, proche de l’univers du spectacle auquel je suis très attaché… Notre passion, notre ambition nous ont amené à aller plus loin dans nos réalisations, et sommes très vite devenus inséparables. Avec Armand notre champ d’action s’est encore élargi et nous intégrons désormais en interne tous les corps de métiers nécessaires à nos constructions : modélisation 3D / serrurerie / modelage / sculpture / patine / résine… C’est de là que vient notre force de réactivité. Nous avons décidé de nous positionner sur le “jeux vidéos” d’un commun accord, avec la secrète ambition de rehausser le niveau de ce qui se fait actuellement en matière d’event…
Reportage pour The Division :
Aurélie K : Tu expliques, qu’AZA est originaire du monde du spectacle et de la musique. Quels sont les ressemblances et différences avec le monde du jeu vidéo ?
Laurent Desideri : Quand tu découvres un album, tu as envie que la première vidéo puis le premier concert te mettent littéralement par terre !!!! Sinon cela reste du studio, l’artiste te déçoit, et tu perds la notion de rêve…
J’adore découvrir les teasers de jeux vidéo et puis me mettre à la place du studio. Qu’a t il cherché à dire, à faire ? Quel est l’univers, la première impression que ça te laisse ? Quelle est ton attente ? La découverte du jeu est elle à la hauteur de ton attente ? Du film que tu t’es fait jusqu’à sa sortie ?
Dans les années 80, du moment que tu avais un ou deux titres tu faisais un album… La création s’est appauvrie… L’objet par lui même est devenu désuet…
En jeux vidéo, tout doit être parfait : le teaser, la bande son, le gameplay, l’objet collector…
Mise en scène réussie pour The Division
À contrario, tu vas dans les soirées de lancement, et souvent tu as deux trois plvs, un fond musical dans des conditions de diffusion pourrie, et puis un cocktail, plus ou moins bon… Pfffff… Il est où le rêve dans tout cela ?
Des équipes entières se sont cassées les pieds pour faire un jeux incroyable, et le jour du lancement tu as l’effet d’un pétard mouillé… ça me fout hors de moi ! Comment est-ce possible ?????
J’aime quand dans un concert, l’entrée et la sortie sont soignées ! Le son, l’image, la lumière… Tu fermes les yeux, et tu es transporté… Dans la musique on parle de Star. Mon métier à moi pendant longtemps à été d’organiser l’ombre alentour pour aider à mettre en lumière ces artistes. Pour moi un jeu vidéo est comme un album de musique, toute l’équipe du studio est comme un groupe : un artiste !
Notre approche de l’Event est très “marketing” ! Et le marketing c’est comme du vernis à ongle : il doit embellir sans être voyant, sinon tu deviens vulgaire. Il doit “faire savoir” le “savoir faire”… Pour moi c’est un peu l’esprit du Samourai. Ronin, tu ne peux servir le projet, alors tu te mets totalement à l’écoute de ton client, comme en musique !
Aurélie K : Quel a été l’élément déclencheur pour travailler dans le jeu vidéo ? Quel est votre leitmotiv ?
Laurent Desideri : Tout d’abord, l’amour du synopsis ! Changer d’atmosphère, d’époque, de logique… Et puis quand tu joues, tu participes, tu te mets à la place du héros, à contrario d’un film… La part laissée à ta propre imagination, à tes propres décisions font que tu peux aller plus loin dans l’histoire… La rencontre avec les studios, la possibilité d’avoir accès à la réflexion de départ, des images collectors, des planches inédites de décors, de costumes… À ce moment du brief, on a l’impression de “rentrer” dans un temple sacré, d’avoir accès à des moments privilégiés, des informations inédites. Tu mords ou tu mords pas au jeu, mais nous, nous sommes devenus totalement “addicts” de cette phase de découverte… Travailler en collaboration avec le studio en amont de la sortie du jeu est une vraie chance, nous en sommes persuadés. Nous sommes des passionnés au plus haut point, et nous savons que nos compétences peuvent apporter une nouvelle façon de faire dans le monde de l’event, de le révolutionner quelque peu… (Oui je sais, le terme peut paraître fort, mais autant avoir de l’ambition, non ?) 😉 Nous sommes indépendants. À ce titre, on se permet tout ce que notre intuition nous dicte. Et tous les contrats que nous avons signés avec des acteurs incontournables du milieu du jeu vidéo nous laisse penser que pour l’instant nous avons raison ! 🙂
Reportage pour Until Dawn (personnalisation d’un lieu) :
Aurélie K : Vous avez une étonnante faculté à vous adapter à différents univers (Far Cry Primal, The Order, Untill Dawn…), c’est quoi votre petit secret ? Et si vous ne voulez pas le dire, quelles sont les qualités requises pour avoir cette flexibilité ?
Laurent Desideri :Comme je l’ai dit : écouter le brief initial du studio. Se mettre à sa portée. Puis se renseigner et voir tout de suite ce qu’il est possible de faire ou non coté technique… La chance que nous avons est de ne pas (ou presque) sous traiter nos services. Nous avons des ateliers, des machines qui nous permettent de fabriquer et de stocker. Rares sont les moments où nous achetons ou louons. En terme de sons, lumières, acting, nous avons géré pendant une dizaine d’années deux salles de spectacles, dont une pour le compte de son ancien propriétaire (L’Olympia). Quand tu ouvres ta salle, 7 jours sur 7 et que tu joues 4/5 spectacles par jour, tu as intérêt à savoir répondre à n’importe quelle urgence et à proposer des idées artistiques toujours innovantes, sinon tu es mort en peu de temps ! Notre équipe technique est incroyablement soudée… On parle la même langue… Idem en déco ou en costume… Une bande de passionnés plus dingues les uns que les autres… J’ai la sensation de travailler avec les meilleurs, une équipe “tout terrain”. Comment ne pas être flexible dans ce cas ? Chacun de nous tente de faire encore mieux à chaque mission. Imagines toi la pression en interne 🙂 . Une bande de fous, je te dis…
Aurélie K : Vous faîtes tout (ou presque) maison ! Chapeau ! Chez qui vous fournissez-vous ? Quels talents (comédiens, couturiers, designers, peintres, maquilleurs…) travaillent avec vous ?
Laurent Desideri : 🙂 Bien que formée en SARL, j’aime bien parler du collectif i AZA !. Et à ce titre, chacun du collectif apporte son savoir faire. Nous sommes extrêmement complémentaires en interne et couvrons à ce titre l’ensemble de la chaîne de fabrication, des besoins que nécessitent le montage d’un événementiel. Du coup, tout est fait maison !!!! Ce qui veut dire qu’en tant que client avec nous, tu n’as qu’un seul contact, une seule facture pour l’ensemble d’une prestation pouvant inclure la recherche d’un lieu atypique, le concept même de l’event, de la déco, de la mise en scène, de l’implantation lumière et son, du cocktail, des divers éléments de communication… Et puis à un moment donné, on se dit qu’on connaît un prestataire qui ponctuellement ira plus loin dans la personnalisation de l’event que nous. Difficile de dire qui… Notre carnet d’adresses ayant été bien enrichi au cours de ces 20 dernières années vécues chacun de notre coté… On aime bien se challenger, aller plus loin dans la recherche de l’émotion… Et pour l’instant nous ne sommes vraiment pas rassasié du tout à ce niveau !
Et puis le fait de ne pas passer par des sous-traitant nous permet d’être en contact direct avec nos clients, souvent avec une voire plusieurs marges en moins. À qualité égale, nous sommes entre 20 et 40% moins chers que nos concurrents pour cette raison. Une souplesse qu’ils ne peuvent pas se permettre !
Tout est fait maison
Aurélie K : Quel est le lien entre votre travail et la direction artistique du jeu ? Travaillez-vous en étroite collaboration avec le DA ou avec des images ?
Laurent Desideri :C’est essentiel ! Plus on rentre dans le projet, plus nous serons “force de persuasion”. Il nous est arrivé cependant de faire quelques fois de l’exécutif, surtout comme sous-traitant pour des agences plus “installées” que nous dans le domaine du VG. Mais s’apercevoir que tes idées et tes ressources vont plus loin, laisse un goût amer de frustration… et j’ai envie de te dire que ça ne nous arrivera plus jamais 😉 ! Nous préférons les contacts directs, tisser des liens amicaux avec nos clients, qui nous le rendent bien…
Vidéo pour l’événement de The Order 1886 :
Aurélie K : C’est quoi un décors et une ambiance bien réussis ?
Laurent Desideri :C’est ouvrir les portes de ton event avec le trac, la frousse au bide, et voir les médias, le public ressortir de là avec des étoiles dans les yeux ! Il n’y a pas de recette magique, nous nous mettons au service des gens. Si l’effet “wahou” (comme on le dit) n’est pas au rendez-vous, alors nous avons loupé notre mission ! Heureusement, nous n’avons pas eu à en souffrir pour l’instant, et on fera tout pour que ça ne nous arrive jamais !
Aurélie K : Vous dîtes dans un de vos reportages : « Ce soir la fiction et la réalité ne font qu’un » ? Expliquez-nous comment et pourquoi un tel désir ?
Laurent Desideri : Cette phrase est notre credo ! Comme je l’ai expliqué, cette émotion est semblable à ce que tu ressens pendant un concert. Sauf qu’avec le jeu vidéo, tu as aussi cette dimension cinématographique. Tu ne t’es jamais forcé à continuer de dormir quand, plus petite, tu sortais d’un rêve que tu ne voulais pas quitter au petit matin ? Quand tu vois des médias, du public tester un jeu lors d’un event de sortie, puis lever les yeux de l’écran et continuer à s’émerveiller, c’est un peu de ce désir que tu recherches. Et je t’assure que nous cherchons tellement à rentrer dans l’univers, que les lendemains d’event sont durs à vivre même pour nous, car nos méninges retournent alors ici bas : finis les chevaliers, les dragons, les pouvoirs surnaturels, les batailles intergalactiques, les donjons ou autres chimères fantastiques… Heureusement en ce moment on enchaîne, et nous voyageons beaucoup dans les fictions qu’on nous confie 🙂 .
Making of de préparation pour The Order 1886 :
Aurélie K : Vous avez travaillé sur des triple A (Far Cry) mais aussi de l’indie (What’s Next de Focus) que vous semblez chérir ? En quoi les jeux indépendants vous intéressent-ils ?
Laurent Desideri :Nous sommes des artisans indés, nous pensons comme tels ! Les indés mettent souvent toute leur économie sur la table pour réaliser leurs jeux. Ils sont exigents et ne te laisse le droit à aucune erreur. Et quand tu as leur retour positif, tu sais qu’ils parlent avec leurs tripes. Nous, de notre coté, on oublie souvent notre vie privée pour répondre aux exigences d’un planning serré, on est prêt à bosser jour et nuit, weekend inclus pour être dans les temps… Je dis souvent à nos clients : “Nous avons autant de jours que de nuits…” Pour penser comme cela, tu dois être indé avec un management familial, une équipe soudée, pas une grosse structure. Mais on ne bosse pas qu’avec des indés ! Le point commun de nos clients est que nous parlons à des familles de passionnés… Nous nous ressemblons tous sur ce point.
Stand Seasons after Fall pour le What’s Next de Focus
Aurélie K : De même, vous venez de mettre un pied dans la réalité virtuelle avec le PS VR. Qu’en pensez-vous ? Quels sont les retours des joueurs que vous avez rencontré pendant vos événements ?
Laurent Desideri :Nous avons eu la chance de réaliser la personnalisation de deux salles rp (relation presse) pour Playstation France, un salon professionnel et plusieurs trade zone magasin. Hélàs toujours en amont, donc difficile d’échanger avec des joueurs… Allez perso je vais t’avouer un truc : j’ai la frousse du vertige dans la vraie vie… Et j’ai ressenti ça lors d’un test de la VR… J’avais beau sortir du casque, j’avoue que j’ai failli tomber… C’est génial ! Notre cerveau n’est pas encore prêt à une telle expérience et je suis sûr que celui-ci ne sera plus pareil après… C’est une révolution pour l’humanité tout entière… Positive, j’en suis sûr !
Reportage pour la PS VR :
Aurélie K : Avez-vous déjà réfléchi à un événement utilisant la VR pour scinder le virtuel au réel ? Si oui quoi et si non pourquoi ?
Laurent Desideri :Oui bien sûr ! Une agence nous a d’ailleurs sondé pour nous piquer nos idées (tu as vu je balance 🙂 Mais les idées sont la propriété de tout le monde, on le vit bien donc !) Non, sans rire : Nous avons intérêt à ce que nos events soient au top en terme de réalisme, mais pour nous la VR va nous obliger à être meilleurs ! Ce qui m’interesse c’est de laisser une impression, une “final touch” dès que tu as posé ton casque, sinon plus personne à terme ne réussira à le poser 🙂 . Et le propre de la vie est ici, pas dans le virtuel ! À nous de construire le lien, le voyage de transition… Ça va être top ! Beaucoup d’idées en cours de réalisation sous clause de NDA, mais promis on vous appelle dès que… 😉
Aurélie K : Avez-vous une ou deux astuce(s) à nous partager pour créer des éléments de décors simples ?
Laurent Desideri :Ouahhhhh… Impossible de répondre à cette question même si tu peux trouver quelques recettes sur le net pour travailler des “matières”, des “recettes de patines par exemple”… Mais le coup de patte et l’expérience sont essentiels ! Tu pourrais en parler des heures avec Armand… Pour les petits éléments de décors, on conseille toujours les décorateurs en herbe qui viennent nous rendre visite à l’atelier, de ne pas hésiter à détourner des objets, de partir d’une basse existante et/ou d’assembler plusieurs objets entre eux pour former leurs accessoires/déco finale. C’est souvent un gain de temps, d’argent et d’efficacité…
Aurélie K : Dans votre carrière, de quoi êtes-vous le plus fier ?
Laurent Desideri : Notre association avec Armand !!!! On s’est donnés deux ans pour être incontournables dans le milieu de l’event du jeu vidéo ! Nos derniers contrats signés nous montrent que c’est possible 🙂 . On est prêt à déplacer des montagnes pour y arriver…
Reportage pour Far Cry Primal :
Aurélie K : Une erreur à ne pas refaire ?
Laurent Desideri : On ne se trompe jamais, on apprend toujours… C’est pas de moi… Je crois que c’est de Steve Jobs ça, non ?
Aurélie K : Ce serait quoi le jeu idéal (question très subjective) à mettre en scène ? Et ce serait quoi le lieu idéal pour mettre un jeu en scène ?
Laurent Desideri :Toute l’équipe a une forte envie d’être amenée à faire un event autour d’un jeu comme Dark Soul par exemple. Comme je te le disais, je suis passionné de chevalerie. Je connais des cascadeurs incroyables. Notre qualité de fabrication en terme de costumes, de décoration, d’imagination de mise en scène, de sons et lumières nous permettraient de réaliser un event entre Gn (Grandeur Nature) et spectacle type Puy du fou, mais vécu de l’intérieur ! Une découverte en immersion… Mais d’autres jeux comme Vampyr, Call of Chtulhu ou Styx nous inspirent à fond également 🙂 . Le lieu idéal pour nous, c’est une boite carrée, grande, haute sous plafond, avec ce qu’il faut en installation électrique pour qu’on se permette des trucs en matière de son et lumière. Pour le reste, on est capable de te changer le palais de Tokyo en un château fort du Moyen-Age ou en une navette spatiale futuriste… C’est ce qu’on aime le plus (détourner les lieux), alors le choix du lieu nous importe peu !
Euh… Bonjour monsieur, je cherche les toilettes…
Aurélie K : Avez-vous des locaux ou des stocks si on veut vous louer une petite fourrure ou un costume du 19ème ?
Laurent Desideri :Oui, stock de costumes, stock de déco. Ce qu’on fabrique et qu’on garde en stock peut tout à fait se louer. Mais pour ça il faut nous appeler 🙂 .
Aurélie K : D’ailleurs à combien d’heure et d’argent chiffrez-vous vos costumes et décors les plus aboutis ?
Laurent Desideri :Impossible de répondre à cette question franchement… Nous avons travaillé dans des délais de malades, pour des budgets allant du simple au quintuple 🙂
Aurélie K : Décelez-vous une certaine « French Touch » dans vos créations ?
Laurent Desideri :Alors franchement, je ne pourrais pas te dire. En tous cas, entendre des pros de studios américains dire que tes events de sortie de jeux vidéo sont les meilleurs d’Europe, j’ai envie de dire cocorico non ???!!! 😉
Aurélie K : Au fait, le jeu vidéo, business ou art ? Pourquoi ?
Laurent Desideri :Le jeux vidéo pour moi c’est comme la musique, le livre, le jeu de société. C’est avant tout de l’Entertainment culturel. Et entre bien culturel et produit culturel, la différence est souvent limite. Il est totalement utopique d’imaginer avoir les moyens financiers et d’investir sur un jeu, si tu sais qu’il ne va pas se vendre… C’est un peu le serpent qui se mord la queue… Le jeu vidéo c’est de l’art qui se renouvelle à chaque fois, cherchant à innover toujours plus, toujours plus loin ! L’industrie du film sur ce point s’est totalement faite dépassée par le jeu vidéo, je trouve ! Plus indépendante, plus avant-gardiste, plus réactive, plus à la recherche de nouvelles technos… Pour moi il n’y a pas photo ! Et si les frères Lumière ont été importants pour le cinéma mondial, les français n’ont pas à rougir en terme de jeu vidéo !!!!
Call of Cthulhu de Cyanide (studio français)
Aurélie K : Enfin, un conseil pour travailler pour AZA ?
Laurent Desideri : Nous rencontrer ! Nous sommes toujours à l’écoute pour intégrer des jeunes talents dans notre équipe et les former. Après, il faut être passionné, ne pas dormir beaucoup, avoir du courage et aimer travailler, sinon l’expérience peut vite se transformer en cauchemar… Allez : Zou quoi ! 🙂
Petite, Aurélie faisait du poney sans selle et décapitait ses barbies. Plus grande, elle réclamait des billes et un robocop. On lui disait "Plus tard, tu feras du dessin, à quoi elle répondait, "Non je veux faire du jeu vidéo". Ses premiers amours, Crash, Abe et Donkey l'ont finalement amené à faire une licence de dessins (LISAA), puis un Master graphisme dans une école de jeu vidéo (l'ENJMIN). C'est à ce moment qu'elle commença à écrire sur le jeu vidéo et la peinture, pendant un an dans IG mag. Une chance de plus qui l'amena au monde de la rédaction. Après quelques conduites de projets pédagogiques sur l'art et le jeu vidéo (pour prouver au monde entier que jouer est fondamental), la petite est toujours petite mais un peu moins. Et c'est avec eurogamer.fr devenu joypad.fr qu'elle continue à parler du jeu vidéo comme une culture, voir une forme artistique.
Et plus que tout je mange du Lion au réveil, en chevauchant mon Poney
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