MISE A JOUR DU VENDREDI
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Cette semaine, j’ai décidé de parler de la situation du jeu vidéo japonais qui fait bien évidemment écho à la direction choisie par Konami.
Le Japon est-il devenu la dernière roue du carrosse vidéoludique ?
Lundi : Le point de vue de Régis
C’est dingue comme le temps peut parfois faire des ravages sur des situations ou des personnes. C’est vrai dans tous les corps de métier et le jeu vidéo n’échappe pas à cette règle. Dans les années 90, le Japon était, et c’est logique, le premier à recevoir les dernières productions vidéoludiques. Il fallait ensuite attendre que les États-Unis décident d’importer les jeux pour que l’Europe soit ensuite visée. Pendant des années, l’archipel a été un nid de créativité et de prises de risque. Et nous, en France (et dans les autres pays), on ne faisait qu’attendre, qu’attendre… six mois, un an, deux ans… les éditeurs n’étaient pas à ça près. Bien évidemment, cette situation était normale dès lors qu’une traduction d’envergure devait être effectuée, mais c’est aussi arrivé pour des jeux qui n’avaient aucun dialogue. D’ailleurs, je parle de jeux mais c’était aussi vrai pour les consoles. Il faut bien se rendre compte que la Famicom, la version nippone de la NES, est sortie durant l’été 1983. Chez nous, la NES, on l’a vu se pointer… en 1987. La Super Famicom, ou Super Nintendo chez nous, c’était novembre 1990 au Japon, avril 1992 chez nous. On ne faisait qu’attendre… Idem pour les Saturn, PlayStation et… Nintendo 64. Là encore, la situation, française cette fois, fut absolument ubuesque. Bref, je cause, je cause mais tout ça pour dire que le jeu vidéo japonais était le meilleur et qu’il nous était impossible de passer à côté du phénomène, quitte à attendre, attendre, attendre…
Aujourd’hui, la donne n’est plus du tout la même. L’occident a totalement pris le pas sur les créations japonaises, si l’on s’en tient au point de vue européen. Les studios japonais ont eu un mal fou à faire la transition lors de la dernière génération, et il semble que le problème se poursuit avec cette génération. En fait, ce ne sont pas les développeurs japonais qui sont mauvais. Ils ont même énormément de compétences, c’est juste que les grosses productions actuelles demandent des moyens colossaux. Et travailler dans des équipes composées de centaines de personnes, ce n’est pas dans la culture nippone. Certains éditeurs y sont parvenus, aidés généralement par les occidentaux, mais ce n’est pas le cas de la plupart des studios. Dans ces conditions, au fil des années, le jeu vidéo japonais s’est créé sa propre « bulle » et a peu à peu souffert de la concurrence occidentale.
Peut-on ainsi dire que le jeu vidéo japonais est devenu la dernière roue du carrosse ? Selon moi, il est très loin d’être devenu moribond. Il a juste bifurqué pour s’adapter aux envies des Japonais et à l’explosion des smartphones et autres moyens super connectés. Les joueurs japonais n’ont pas du tout les mêmes attentes que les joueurs européens. C’est juste qu’aujourd’hui, il y a un vrai fossé qui s’est créé (à notre plus grande tristesse) et que les grosses productions japonaises se comptent sur les doigts d’une main. Il y a bien sûr des AAA de grande qualité : le prochain Final Fantasy devrait nous mettre une tarte et il y a des jeux très attendus comme Dark Souls III ou Kingdom Hearts III pour ne citer qu’eux. Il faudra voir également ce que va donner la future NX de Nintendo. Mais c’est sûr que la comparaison avec les années 90 est violente, tant les hits nippons s’enchaînaient à un rythme de dingue !
Donc non, il n’est pas la dernière roue du carrosse. Le jeu vidéo japonais s’est juste adapté, selon les moyens financiers et humains. Et forcément, cette approche nous convient beaucoup moins… et ce n’est, a priori, pas près de changer.
Mardi : Le point de vue de Ghislain
C’est sans doute parce que je viens du monde PC, mais les jeux japonais m’ont toujours laissé indifférent. Pour moi, ça fait un moment que le carrosse n’a pas grand intérêt. Mais puisque c’est le sujet, je pense tout simplement que le Japon a évolué et le monde aussi, pas forcément dans la même direction.
Au Japon, la culture du mobile et du portable est en avance de plusieurs années sur la notre. Sans doute parce que les connexions sont moins chères et meilleures aussi… Bref, le marché du jeu vidéo, et surtout le marché « qui rapporte » est sur téléphone. Les jeux vidéo japonais n’ont pas disparu, ils sont juste partis faire autre chose et les récents mouvements de Konami semblent indiquer que c’est là qu’ils trouveront la satisfaction des actionnaires.
Mais il n’y a pas que le Japon. C’est là l’autre partie du problème. Avant le gros du marché des consoles était nippon et on faisait des jeux pour ce marché, qui de temps en temps et avec plusieurs mois de décalage parvenaient aux US, en Europe et chez les fromages qui puent. Aujourd’hui les jeux sont calibrés pour les américains, un peu pour les Européens et du coup les nippons sont un peu exclus d’autant plus qu’ils conservent ce réflexe patriotique d’acheter de préférence japonais…
Donc oui, le jeu vidéo japonais est la dernière roue d’un carrosse qui ne l’a pas attendu. Du coup il a pris une petite charrette sur le coté.
Mercredi : Le point de vue de John
En voilà un sujet bien délicat, qui va dans la continuité des précédents débats évoqués, de l’Apple TV à la nouvelle stratégie de Konami. Le Japon, ce pays précurseur du jeu vidéo dans les années 80, splendeur du genre RPG à la fin du siècle dernier, voit sa culture du jeu vidéo métamorphosée à l’image de ses habitants. Une nouvelle industrie, pour qui semble être une nouvelle alternative de jouer…
Je suis pour ma part un joueur principalement console, qui aime les grandes histoires, les aventures ambitieuses, les épopées qui me font voyager. J’apprécie aussi les petites productions indépendantes, les jeux de quelques heures aux multiples expériences. Une nouvelle approche est en train d’émerger, qui cohabitera avec les habitudes actuelles. C’est ce qui semble se dessiner au Japon. Konami – et sa nouvelle vision du marché – mais aussi d’autres grands noms comme Level-5, n’annoncent plus de production sur consoles au profit des objets nomades et connectés.
Le Japon n’est certes plus le fleuron du jeu vidéo tel qu’il a été, il se modernise et devient le pionnier d’une nouvelle façon de jouer. Le jeu mobile peut aussi offrir ces grands moments, comme nous le prouvent les adaptations de RPG d’antan sur smartphone et tablettes, ou les récits de développeurs indépendants. Ceci dit, d’autres éditeurs comme Square Enix posent un pied dans chaque industrie et sont persuadés que les deux peuvent exister. Ce que je pense aussi : d’un côté les consoles tels que nous les avons toujours connues et de l’autre celui d’un jeu rapide, quelques peu vulgarisé comme un « fast game ».
Le carrosse, c’est le jeu vidéo tel que nous le connaissons, avec ses lettres de noblesses auxquelles nous sommes attachés. Le Japon n’est plus l’une de ses roue depuis quelques années, mais plutôt celle d’une berline, reflet d’un nouveau mode de vie des japonais.
Jeudi : Le point de vue d’Aurélie
La guerre ne se joue plus entre les gros ricains et les adeptes du protectionnisme. Les clichés évoluent et ce n’est pas toujours un mal. Dans une optique de mondialisation (à vous d’en cerner le bon du mauvais), le marché s’ouvre à toujours plus de monde, créateurs comme consommateurs. Alors si vous aimez les jeux japonais, vous avez toujours une part de gâteau (qui se coupe à l’inverse d’un carrosse).
Vendredi : Le point de vue de Nicolas
Personnellement je n’ai pas une grande affinité avec le jeu vidéo Japonais, mon avis va donc être assez bref. Le dernier titre qui m’a scotché du début à la fin fut Nino Kuni (en image de présentation de cet article). La réalité économique amène ce marché à s’écarter du jeu triple A, ceci afin de suivre la tendance. Cependant, je trouve que certains jeux mobiles sont de plus en plus proches de leurs cousins sur consoles. Scénarisé, limite immersif, certains m’ont tout de même permis de m’évader, malgré la taille réduite d’un écran cellulaire. Certes il est regrettable de voir disparaître une époque qui a marqué nos vies de gamers. Ceci dit, ce changement peut aussi garder son identité passé tout en conservant un aspect nostalgique. Imaginez le tableau, pouvoir rejouer à Secret of Mana sur votre mobile, ça ne vous plairez pas ?
Moi j’imagine bien le carrosse se transformer en vaisseau intergalactique pour embarquer tous les japonais à bord et laisser le reste du monde dans son coin. Ou alors, toute la planète veut aussi participer au voyage et l’humanité part à la découverte de l’espace ! (Perso je préfère la première version…)
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