Esthétique
Conditions climatiques
Durée de vie (20h et plus)
Mécaniques de survie
Ambiance sonore et musicale
Chargements interminables (1.26min !)
Qualité de texture d’une époque révolue
Anti-aliasing qui ne dépasse pas le x2
Jeu uniquement en anglais
Parfois un peu trop linéaire
Voilà un jeu qui tente de sortir des sentiers battus. La version PC est sortie le 18 février dernier, et le titre de Teotl Studios s’invite désormais sur la console de Microsoft. L’occasion parfaite pour vous proposer un article hors du commun. Prenez le mode survie de Fallout New Vegas, ajoutez l’ambiance du film Seul sur Mars et du jeu The Dig (je sais, ça ne nous rajeunit pas…), ainsi qu’une cuillère à café de la série Lost et une pincée de Seul au monde. Cela vous donne un premier aperçu de The Solus Project. L’immersion étant au rendez-vous, nous vous proposons une critique narrative, accompagnée de son paragraphe descente aux enfers… Afin d’embellir votre lecture avec l’ambiance musicale idéale, rendez-vous ici. Bon voyage !
Le début du commencement de la fin
La fin du monde fut annoncée par les scientifiques en 2115 après la découverte d’une étoile de type B, en mouvement dans notre direction. Notre belle planète bleue et tout le système solaire fut détruit en 2151. L’humanité a mis 34 ans pour préparer une chance de survie. Moi, Octavia Sken, je me suis entraîné pendant 15 ans pour une mission fondamentale. En effet, mes compétences d’analyste environnemental m’ont permis d’être sélectionné pour le programme Solus Project. Ce projet consistait à envoyer 5 vaisseaux éclaireurs, afin d’explorer 5 exoplanètes susceptibles d’accueillir des colons. Nous avons quitté la terre en 2149, et voyagé pendant 15 ans (8 ans pour l’équipage, par dilatation du temps…) avant que notre navette TSP-3 n’atteigne son objectif. À peine avons-nous atteint l’orbite du monde Gliese-6143-C, que tout a basculé dans l’horreur…
La survie en condition extrême
À partir du moment où nous avons approché cette fichue planète, rien ne s’est passé comme prévu. Après une explosion aussi dévastatrice qu’inexpliquée, j’ai tout juste eu le temps d’évacuer dans un module d’intervention terrestre. J’ai fini par atterrir en catastrophe je ne sais où, avant de perdre connaissance pour un labs de temps indéterminé. En reprenant conscience, je comprends très vite qu’il va me falloir survivre le plus longtemps possible dans ce monde inconnu. Je retrouve d’ailleurs rapidement quelques documents du manuel de survie, me permettant d’appliquer quelques méthodes très utiles pour la suite. Confectionner une torche, reconnaître les endroits où s’abriter, ou encore organiser le bivouac d’un camp à l’autre. Afin de centraliser toutes mes tâches, j’utilise un PDA de type Wilson (d’où le lien avec Seul au monde…), sans qui je ne serais jamais arrivé jusque-là… Même s’il n’est pas très causant, cet appareil m’a permis de mesurer des informations vitales sur l’état de mon organisme et l’environnement autour de moi. Ainsi, mon taux d’hydratation, mes calories ou mon besoin de sommeil sont affichés sur ce périphérique relié à ma combinaison.
L’organisation de ma nouvelle vie
Grâce à Wilson, je suis informé en temps réel des dangers climatiques et corporels. Déshydratation, sous-alimentation, hypothermie, insolation, la moindre alerte ne doit pas être prise à la légère. Si je ne suis pas suffisamment attentif, ma santé se détériore très vite et c’est la mort assurée… Cet outil m’aide beaucoup, mais je ne peux compter que sur mes aptitudes pour trouver de quoi manger, boire, ou passer la nuit. Heureusement, cette planète regorge de ressources me permettant de progresser sans trop de difficultés. Après quelques jours de préparation, je me lance dans l’exploration du territoire qui m’entoure. Première constatation, je suis sur une île. Celle-ci est relativement petite et je constate que peu de choix s’offrent à moi. Pire encore, j’ai l’intime conviction que le destin a parfois déjà tout écrit à l’avance (certaines phases de jeu scriptées). En effet, au moment de chercher un moyen pour franchir un obstacle, la solution tombe toute seule du ciel (littéralement…). Cela m’a tout de même permis d’apprendre à utiliser un objet qui me servira jusqu’au bout, le téléporteur. Avec ce jouet, je peux lancer un disque de téléportation à quelques mètres de moi, afin de me matérialiser à l’endroit où se trouve le projectile.
La découverte des entrailles de Gliese
Après quelques heures de découverte des lieux, je m’engage dans un tunnel qui s’enfonce profondément dans les entrailles de la planète. Je suis encore émerveillé par la richesse géologique que ces grottes renferment. Des cristaux lumineux émettant d’étranges sons très aigus, ou des parois rocheuses bleutées, créant un froid glacial (et inexplicable), jonchent le parcours. Ces cavernes renferment de multiples galeries biscornues dans tous les sens, nécessitant un sens de l’orientation infaillible. Seul un repère d’objectif, affiché sur ma visière tête haute, me permet d’éviter de me perdre. Malgré cela, les quelques zones ouvertes laissent tout de même une sensation de linéarité. Après de longues heures à patauger dans l’eau et la boue, j’ai fait une découverte incroyable. Une forme de vie intelligente a vécu (ou vit encore ?) ici, je trouve de nombreuses traces architecturales de leur passage, dont de magnifiques temples. Mon cher Wilson parvient même à traduire des textes gravés dans la pierre, me permettant de mieux connaître leur histoire.
Un temps à ne pas mettre le nez dehors…
Cela fait désormais plusieurs jours que j’arpente ce monde et j’ai découvert déjà plusieurs îles, toutes relayées par des galeries souterraines. La plupart des structures extraterrestres sont enfouies sous terre, et j’ai vite compris pourquoi. Les conditions climatiques à l’extérieur sont extrêmes, pouvant osciller entre 60° le jour et -50° la nuit ! J’ai eu le malheur de me retrouver sur une colline à la tombée de la nuit, avec comme seule source de chaleur une torche. Il m’a fallu trouver un abri au plus vite pour ne pas mourir d’hypothermie (sensations garanties !). Je n’étais pas là-bas par hasard, j’y ai découvert les restes du module de communication de notre vaisseau. En récupérant de rares composants disséminés partout, je pourrais le réparer et prendre contact avec le reste de l’humanité ! Malheureusement pour moi, il me faut affronter les tempêtes qui sévissent à ciel ouvert. Non seulement les températures sont inhospitalières, mais les catastrophes naturelles sont également dévastatrices !
Quand les éléments se déchaînent
En recherchant des objets autour d’une zone de crash, je fus surprise par un grondement progressif au-dessus de ma tête. En levant les yeux au ciel, la panique s’est emparée de moi. Une pluie de météorites s’apprêtait à s’abattre sur le sol. Aucune grotte aux alentours, il m’a fallu me protéger en me collant contre une paroi rocheuse, permettant ainsi de bloquer les projectiles incandescents qui pleuvaient en biais. Le déluge de feu est impressionnant, mais cette tactique est le meilleur moyen d’en réchapper si aucun toit ne permet de s’abriter. Les orages sont également cataclysmiques sur cette planète, mieux vaut ne pas porter une tige métallique quand la foudre s’abat… J’ai également découvert que les lunes à proximités déclenchaient de puissantes marées. Rien de bien dangereux pour le coup, mais vous pouvez tout de même vous retrouver bloqué sur un îlot, avec d’autre choix de rentrer à la nage. Tout cela reste encore gérable, mais il y a une tempête que je redoute par-dessus tout, les tornades. La première fois que j’ai affronté ce monstre de vent, c’était en pleine nuit. Les extra-terrestres eux-mêmes ont mis en place un dispositif pour alerter la population. Un son d’alarme à glacer le sang retentit tout autour de moi, à chaque arrivée de la catastrophe. Quand j’ai découvert de mes yeux ce tourbillon de vents de catégorie F2, il venait de la mer. Seule chance de survie, prendre ses jambes à son cou. Si aucunes cavernes suffisamment profondes ne peuvent me sauver, je n’ai plus qu’à prier pour qu’elle ne me passe pas dessus. J’ai parfois l’impression que c’est un organisme vivant, qui peut ressentir ma présence et me pourchasser… (un peu trop parfois…)
La fameuse descente aux enfers…
Arrêtons la pour la narration. Comme vous pouvez le constater, l’univers et l’ambiance du jeu sont plutôt réussis, et permettent une bonne immersion pour le joueur. La musique et les effets sonores ajoutent à la perfection une dose de frissons et de plaisir. Malheureusement, le constat positif s’arrête ici, et l’imagination devra faire une très grande part du travail (du moins sur Xbox One). En effet, techniquement le jeu est totalement à la ramasse, et cela gâche une grande partie du voyage. Aliasing et qualité de textures tout droit sorti des années 2000, ainsi que des chargements interminables sont au rendez-vous. Il faut compter une minute et vingt-six secondes pour chaque loading (chrono en main…). Quelle que soit la situation, c’est toujours la même rengaine. Autant vous dire que vous ne voulez pas perdre, sinon c’est le combo double punition. Pire encore, les textures ne sont mêmes pas encore totalement chargées après cette attente qui n’en finit jamais…
Conclusion du rédacteur : Moyen
The Solus Project parvient à nous emmener à l’autre bout de la galaxie, dans une aventure aussi épique que sensationnel. Une ambiance visuel et sonore quasi irréprochable contribuent à totalement immerger le joueur dans ce monde inconnu. L’aspect survie du titre ajoute une dimension réaliste, avec en plus une bonne dose d’adrénaline. L’environnement climatique extrême et ses catastrophes naturelles produisent des phases d’action fabuleuse en extérieur. Tandis que les pièges et l’ambiance pesante dans les grottes et temples s’occupent des niveaux en intérieur. La difficulté se règle sous forme de pourcentage, pouvant monter à 400% (le défi est donc au rendez-vous). La durée de vie compte un minimum de 20h en prenant votre temps, et peut doubler si vous décidez de chercher les nombreux bonus éparpillés. Le jeu aurait pu être très bon, si la partie technique n’était pas si désastreuse (aliasing, chargements, textures). De ce point de vue, le titre de Grip Games semble tout droit sortir du passé. Le joueur Xbox One doit obligatoirement être peu exigeant et surtout patient. Ou bien attendre qu’un patch miraculeux finalise le tout. Sinon, il ne vous reste plus qu’à vous tourner vers la version PC, si vous le pouvez…
Éditeur : Grip Games– Développeur : Teotl Studios – Genre : Aventure– Sortie : 15 juillet 2016 – Plateforme : Xbox One, PC