The Inpatient : Mieux vaut être patient

En ce début d’année 2018, il est l’heure de ressortir le PlayStation VR. En attendant le test de l’excellent Moss, enfilons le casque de réalité virtuelle de Sony et plongeons dans les abîmes d’un asile psychiatrique décidément peu accueillant. The Inpatient, en marchant sur les traces d’Until Dawn ou The Invisible Hours tente de nous faire sombrer dans la folie. Par instant, le titre de Supermassive Games fait penser à une intrigue à la Cube, le célèbre huis-clos cinématographique mêlant claustrophobie et thriller psychologique. Le hic, c’est que l’immersion de cette expérience n’est pas tout à fait au rendez-vous…

C’est l’histoire d’un mec ou d’une nana que vous incarnez. Solidement attaché à un fauteuil, vous faites la connaissance d’un individu à l’empathie aussi flippante que ses intentions cachées. Ainsi débute The Inpatient, une histoire qui s’appuie sur une mise en scène réaliste à défaut d’interactions poussées. Tout ce que vous pouvez faire à l’intérieur de cet asile, c’est au départ d’effectuer des choix de dialogue et de saisir et regarder des objets avec R2. Pas foufou mais l’intrigue, rondement menée, permet de ne pas décrocher. On retrouve d’ailleurs une histoire à chemins multiples comme dans Until Dawn, avec le fameux « effet papillon ».  C’est un peu générique mais l’ambiance est suffisamment oppressante pour pousser à continuer. Puis, après un petit moment, le jeu subit un premier acte fondateur…

Jump, Jump

Pour qui, pourquoi, vous vous retrouvez dans un couloir de l’asile. Libre comme l’air. Seulement, l’atmosphère est menaçante et étouffée dans un ton verdâtre fort étrange. C’est là qu’interviennent les premiers jump scares, avec tout ce qu’il faut pour vous coller une belle frousse. Des visages qui vous collent à la gueule, de l’hémoglobine sur les murs et le sol, des cadavres… les joyeusetés du thriller horrifique sont bel et bien présentes. Mais pour l’originalité, on repassera. Après quelques flippettes soudaines, on en vient à « subir » les évènements sans les craindre ou presque. The Inpatient tente bien de nous replonger dans les méandres du comportement humain, mais l’aspect longuet des séquences font que l’on décroche trop rapidement. Le fait de nous coller un/une collègue de « cellule » n’est pas une mauvaise idée, surtout quand les choix influent sur le comportement de celui/celle-ci, mais il aurait fallu que les évènements soient mieux amenés. Moins téléphonés et surtout plus dynamiques. Car là, disons très clairement, pour 40 euros, on a tendance à se faire ch… un peu vite.

L’effet chenille

Durant la totalité de l’intrigue, on fait ainsi des choix et certains peuvent avoir un réel impact. Le problème, c’est que l’ensemble des « chemins » sont compilés vers la fin de l’aventure. Et comme l’histoire n’est pas folichonne, que le jeu est lent au possible et qu’il n’existe aucun point de sauvegarde… on n’a aucune envie de recommencer l’expérience. Tant bien même que celle-ci ne dure que deux heures. Comme si cela ne suffisait pas, la reconnaissance de mouvements est loin des ténors du PS VR (regard désaxé, personnage qui change de trajectoire…). Non vraiment, The Inpatient avait vraiment mieux à nous offrir.

Conclusion du rédacteur : MOYEN

Non, décidément non. The Inpatient est un titre au potentiel certain mais qui ne parvient pas à convaincre, la faute à des contrôles perfectibles et une intrigue inutilement bavarde et lente. Même durant les moments de tension, l’impossibilité de courir empêche tout dynamisme et laisse un goût d’inachevé. C’est dommage car l’ambiance et la réalisation globale sont convaincantes mais il y a vraiment mieux à faire que ce walking simulator peu avenant et expédié.  À quarante balles, quand on sait qu’il y a des titres comme Batman ou Rush of Blood à bas prix, ça laisse à réfléchir…

Points positifs :

• Ambiance oppressante

• La folie qui se dégage peu à peu des personnages

• Visuellement réussi

Points négatifs :

• Intrigue trop lente

• Jump scares vus et revus, et donc vite inefficaces

• Trop court (2 heures)

• Trop cher pour ce que c’est

• Impossibilité de courir

• Choix qui n’ont pas assez d’impact sur le scénario

Éditeur : Sony – Développeur : Supermassive Games – Genre : Flipette en marche – Date de sortie : 23 janvier 2018 –Plateformes : PS VR