Tharsis – Mission Planète Rouge sang
Ghislain Masson
Un vrai challenge
Simple
Ça fait du bien de se faire du mal !
Vraiment très dépendant du hasard
Peu de contenu à débloquer
Un peu limité et répétitif
Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi après avoir été fanfaronner sur la Lune à une époque où aucun ordinateur n’était capable de faire tourner Angry Birds, l’humanité n’est toujours pas allée sur Mars ? Indice : car elle a la poisse.
Dans un futur proche, les terriens se sont enfin décidés à aller explorer en personne la planète Mars. Terminées les sondes et autres robots, cette fois un équipage sur-qualifié est en route à bord d’un vaisseau à la pointe de la technologie. Tout a été pensé, depuis les serres pour produire de la nourriture jusqu’aux convertisseurs d’énergie solaires pour ne pas tomber en panne sèche au milieu du vide.
Pas de bol : une pluie de météorite croise le vaisseau, tuant l’un des membres d’équipage et endommageant fortement l’un des modules. Il reste dix semaines de voyage, et le pire est encore à venir !
Tharsis c’est l’histoire d’un vol catastrophe où le pire est toujours avenir, même lorsque vous êtes dans la mouise jusqu’au cou. C’est surtout une sorte de jeu de plateau, plus exactement un jeu de dés, mais en jeu vidéo.
La faute aux dés
Le fonctionnement du jeu est aussi simple que cruel : au début de chaque tour, censé représenter une semaine de voyage, il vous arrive des tuiles. Des grosses tuiles, du genre à bousiller tous les dinosaures si elles s’écrasaient sur Terre, ou une tempête cosmique, un virus informatique, une contagion du système d’eau potable. En gros LES galères, car bien entendu, les ennuis volent en escadrille.
Ces problèmes, il va falloir les résoudre en envoyant les membres de votre équipage dans les différents modules du vaisseau. Premier truc qui fait mal, parfois rien qu’en se déplaçant d’une coursive à l’autre, un astronaute peut prendre des dommages et donc risquer la mort. Mais également des dégâts de danger et de stresse, qui peuvent affecter ses performances.
Deuxième truc qui fait mal, dans chaque module il y a plein de choses à faire : réparer la panne éventuelle d’une part, mais aussi utiliser la capacité du module comme redonner un peu d’intégrité au vaisseau, soigner les astronautes, produire de la nourriture etc. De même, chaque membre d’équipage dispose de capacités spéciales, comme donner des bonus aux autres pour le capitaine, soigner ses congénères pour le toubib etc. Pour activer une capacité, il faut utiliser des dés et espérer avoir les bonnes valeurs. Chaque astronaute peut lancer un ou plusieurs dés au début de son activation. Il a le droit à deux relances, mais dans des situations dangereuses, certaines valeurs sont à éviter : elles peuvent bloquer le dé (il ne peut être relancé), le détruire pour le reste de la vie ou même entraîner une blessure. Bien entendu, les pouvoirs utiles s’activent sur de fortes valeurs (5 ou +) et il va falloir dépenser plusieurs gros dés pour venir à bout de la moindre panne.
Mars ou crève
Tharsis est donc une question de choix entre les moins mauvaises solutions. Petit à petit, vos options diminuent et les pannes augmentent. Il y a de moins en moins d’astronautes vivants, de dés à lancer, de nourriture. La prochaine fois, vous réfléchirez mieux avant de refuser d’embarquer Matt Damon et quelques patates à bord ! Car, la catastrophe s’installe assez rapidement, et vos premières parties ont peu de chances de dépasser la cinquième semaine. De là à dire que le jeu est beaucoup trop dur….disons qu’il faut une chance insolente pour espérer s’en sortir. Mais impossible de ne s’en remettre qu’au hasard. Il faut un minimum de jugeote et de sens des priorités pour progresser.
Coté réalisation, le jeu est très moyen, se contentant de fournir le service minimum par rapport à son thème et ses mécaniques. Il y a quand même un embryon d’histoire venant encadrer cette poisse cosmique.
Conclusion du rédacteur : BON
Voici l’exemple type du jeu pour masochiste. C’est difficile, on maudit les jets de dés et le destin qui s’acharne contre notre équipage. Et pourtant, les parties s’enchaînent, on arrive en quatrième, sixième semaine…peut être même en orbite de Mars. Tharsis est aussi addictif qu’injuste. Cela reste cependant un petit jeu, une expérience digne de ce cocktail pimenté que vous regrettez le lendemain de sa dégustation.
Éditeur : Choice Provisions – Développeur : Choice Provisions – Genre : Gestion/Jeu de Plateau – Sortie : 12 Janvier 2016 – Supports : PC/PS4