Unravel – Premier de cordée
Reg'
Magnifiquement réalisé
Yarny, un héros si attachant
Bon équilibre entre plateforme et énigmes
La musique à la tonalité celtique
L'univers du jeu
On aurait aimé un petit challenge supplémentaire
Quelques mécaniques sous-exploitées
Le côté émotionnel aurait pu être plus appuyé
Lors du dernier E3, l’un des créateurs d’Unravel est monté sur scène et a présenté une petite peluche représentant Yarny, le héros de leur jeu. À travers un monologue touchant, les joueurs du monde entier ont découvert un titre étonnant, rempli de charme et de poésie. Alors oui, on a de plus en plus tendance à se méfier de ces jeux à l’approche émotionnelle. Peut-être par crainte d’être déçus ou tout simplement parce que certains joueurs estiment que l’émotion est devenue une solution de facilité. Avec Unravel, soyez-en sûrs, il n’en est rien. En plus d’être une pure merveille sur le plan visuel, le jeu d’EA et des Suédois de Coldwood Interactive nous plonge dans les souvenirs d’une famille. Simple, beau, poignant.
Unravel, que l’on peut traduire par démêler, met en scène le petit Yarny. Tout vêtu de rouge, ce petit bonhomme est entièrement composé de laine et il peut, à loisir, interagir avec la texture de son corps. Tout commence lorsque la grand-mère de la famille, seule dans sa maison de campagne grimpe à l’étage avec ses pelotes. Dans la précipitation, et alors qu’elle est en train de se remémorer de vieux souvenirs en regardant les photos qui illustrent son mur, une de ses pelotes lui échappe. C’est cette pelote, venue se glisser sous la table, qui va donner vie à Yarny.
Tirer les ficelles
Le titre de Coldwood est un jeu calme et lent. Mélange de plateforme et d’exploration, l’aventure est construite sous la forme de zones desquelles il faut se défaire. Avec sa laine, Yarny peut créer des nœuds ou se servir de celle-ci pour se déplacer à l’aide d’un lasso. Il peut ainsi descendre en rappel ou accrocher des objets pour se jouer de Mère Nature. Car, qu’on se le dise, Unravel est un titre qui prône la beauté naturelle et les choses simples de la vie. Ne vous étonnez pas de découvrir des lieux qui vous sembleront très familiers : la maison à l’ancienne, les balades dans les champs, les sauts dans les flaques, les escapades en montagne, le tracteur abandonné dans la boue… tout est un hymne à la campagne et aux souvenirs familiaux. Unravel se vit comme un livre animé et le joueur va de surprise en surprise. Certaines rencontres, qu’il s’agit du hamster ou des différents animaux que vous croisez, ne peuvent vous laisser indifférents.
Un scénario qui se dénoue
Excepté les énigmes, le jeu n’est pas d’une grande difficulté mais il peut tout de même s’avérer frustrant. En effet, Yarny est un personnage constitué de laine, mais celle-ci n’est pas illimitée. Il faut donc constamment chercher des réserves et « rebooster » le corps de notre drôle de petit bonhomme. Il faut également s’adapter au système d’accroche, qui permet à Yarny de créer des fils tendus pour se mouvoir sur des plateformes surélevées. Unravel reste un titre très prenant et abouti, mais qui n’a rien d’un jeu d’action. Il faut aimer ces moments de « petits rien » et profiter d’un moteur visuel et physique à tomber à la renverse. Grâce à un subtil travail sur les textures et les lumières, le rendu graphique du jeu est absolument magistral. C’est bien simple, c’est un véritable tableau qui se dessine sous nos yeux. À ce niveau, c’est un mélange entre un rendu organique et une approche photo-réaliste. C’est d’autant plus vrai que ce réalisme, on le retrouve également dans les différentes espèces que l’on croise.
Pelote émotionnelle
Forcément, à cause de cette absence de challenge, on arrive très vite au bout d’Unravel. Le jeu est d’une beauté absolue mais il se déguste très rapidement, une fois que l’on a compris les différentes mécaniques de gameplay. Parfois, le jeu parvient à nous bloquer et on est obligés de faire fonctionner sa matière grise, mais rien qui soit suffisamment « scotchant » pour faire fondre les adorateurs de difficulté. Mais après tout, on s’en fout. Là n’est pas l’intérêt de cette pépite. C’est de l’exploration, avec de la plateforme, une bonne dose de réflexion et des moments magiques à vivre et revivre. S’il n’excède pas la dizaine de niveaux, Unravel a tous les atouts pour devenir l’un des jeux les plus touchants de cette année. La musique, à la sonorité très celtique, est d’ailleurs pour beaucoup dans l’immersion du joueur. Elle est parfois un peu effacée mais elle nous accompagne subtilement dans notre progression.
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Magnifique et prenant, Unravel réussit parfaitement son pari. Loin de se cacher derrière son « simple » aspect émotionnel, le jeu de Coldwood est un vrai titre faisant la part belle à la plateforme et à la réflexion. S’il manque un peu de challenge, il propose une telle réalisation et des niveaux si poignants qu’il sera très certainement dans le top 10 de la fin d’année. Oui, nous ne sommes qu’en février mais Unravel vient de frapper fort, très fort. À condition, et c’est une obligation, d’aimer les expériences lentes et posées. Dans le cas contraire, il vous faudra quelque chose de plus solide.
Éditeur : Electronic Arts – Développeur : Coldwood Interactive – Genre : Plateforme – Sortie : 09 Février 2016 – Supports : PC / PS4 / Xbox One