Splendor
Ghislain Masson
Simple d'accès
Mais riche
Le mode défi
Pas de multi en ligne !
Un peu cher
Les petits mondes du jeu vidéo et du jeu de plateau sont de plus en plus poreux. La preuve avec l’adaptation en « pixels qui bougent » d’un des gros succès « cartes et pions » de l’année 2014.
Sorti début 2014, Splendor a été un énorme succès en jeu de plateau. Il faut dire que son thème passe partout et peu présent (le négoce de pierres précieuses) était éclipsé par un matériel très agréable et surtout un jeu à la fois accessible, zen et plutôt malin.
En voici donc la version tablette et PC qui reprend exactement les règles de la version physique tout en profitant de son support numérique pour ajouter quelques petites nouveautés.
Splendor permet de 2 à 4 joueurs de s’affronter pour devenir le meilleur maître joaillier de la Renaissance. Ça a l’air ennuyeux ? Rassurez-vous, cette thématique ne se ressent jamais dans le jeu. En effet, concrètement vous allez surtout négocier des ressources de couleurs qui se trouvent être des pierres précieuses. Pas besoin de les tailler, estimer ou de les cacher dans la doublure de votre valise pour partir en Suisse.
Une gemme ludique
Le jeu se compose de cartes, de pions et de petites tuiles reproduits sur votre écran. Les pions sont de six couleurs : cinq représentent des types de pierres (émeraudes, rubis etc). La sixième couleur, le jaune, est un joker qui peut être utilisé pour remplacer n’importe quelle autre couleur.
Les cartes sont issues de trois paquets, et quatre de chaque niveau sont exposées en trois rangées sur l’espace de jeu et occupent la majorité de votre écran la majeure partie du temps.
Chaque carte représente aussi une pierre précieuse de couleur et présente également des icônes indiquant combien de pions vous allez devoir dépenser pour les acheter. Certaines cartes ont aussi une valeur en haut qui indiquent combien de points elle rapportent si vous les achetez.
Enfin, les tuiles représentent des personnages célèbres de la Renaissance. Elles valent beaucoup de points mais sont en nombre limité pour chaque partie (de 3 à 5 selon le nombre de joueurs). Pour les acquérir, il faut avoir autant de cartes de couleurs que les nombres indiqués dessus.
Le déroulement de Splendor est très simple : à son tour, chaque joueur va, soit prendre des pions, soit acheter ou réserver une carte. Dans le premier cas, il peut prendre trois pions de couleurs différentes ou deux de la même couleur s’il en reste au moins 4 dans la banque. Il peut aussi réserver une carte, donc la prendre en main ainsi qu’un pion jaune.
S’il achète une carte, le joueur dépense les pions correspondants au coût de la carte et la pose en jeu. S’il avait réservé une carte, il peut l’acheter de la même façon.
C’est là qu’intervient le petit truc subtil : quand un joueur a acheté une carte d’une couleur, c’est comme s’il avait toujours un pion de cette couleur en main. C’est ainsi qu’il peut acheter les cartes valant très cher qui se situent au troisième niveau.
Pour gagner, il faut être celui qui a le plus de points à la fin de la partie, sachant que dès qu’un joueur dépasse 15 points, on finit le tour en cours et on regarde qui a le meilleur score.
Cette mécanique de jeu, à la fois très simple et élégante, s’avère finalement assez retorse. En effet, il faut essayer de ralentir les autres, tantôt en achetant les cartes qu’ils convoitent avant eux, tantôt en faisant de la rétention de pions. De même, il y a un aspect course qui oblige à aller vite notamment pour acquérir les tuiles. Bref, Splendor, sur le fond, c’est très bon !
Un écrin perfectible
Pour ce qui est de cette adaptation, elle s’avère plutôt réussie mais imparfaite.
En effet, l’interface est claire et bien lisible. Le jeu propose d’affronter des IA au niveau et au type de comportement variable. De même, il est possible de jouer à plusieurs sur la même tablette/machine en Hot Seat. Hélas, il manque un mode online pour que le tout s’avère indispensable. C’est presque impardonnable pour une adaptation de jeu de société, d’autant plus qu’elle est relativement chère. Il n’est toutefois pas impossible que cette fonctionnalité soit ajoutée d’ici quelques mois, notamment si le jeu se vend bien.
Presque comme une consolation, Splendor propose également un mode défi : des scénarios en solo avec une configuration pré-établie et des règles modifiées. Il s’agira par exemple de faire 15 points dans une partie où vous ne pouvez pas prendre plus de 3 pions ou de faire 50 points en temps limité, etc. C’est assez sympathique quoique anecdotique et ça ne devrait pas vous prendre plus d’une soirée sur la tablette.
Conclusion du rédacteur : Moyen
Splendor est une bonne adaptation d’un excellent jeu à la fois familial et fun. Toutefois, cette adaptation déçoit légèrement en l’absence d’un mode en ligne alors que son prix reste conséquent pour un jeu de ce gabarit. Autant aller pousser des pions en vrai !
Éditeur : Days of Wonder – Développeur : Days of Wonder – Genre : Jeu de plateau – Support : iOS/Android/PC – Sortie : 17 Septembre 2015 – PEGI : 3