SKYHILL : putain c’qu’il est blème mon hlm
Ghislain Masson
Artisanat bien fait
Prise en main facile
Difficulté
Répétitif
Pas mal de hasard
Encore un jeu de zomb.....mutants
Imaginez le pire : le monde est envahi par des zombies mutants alors que vous êtes coincé au 100ème étage d’un gratte ciel sans nouvelle de votre famille.
Préparez-vous à une véritable descente aux enfers. En l’occurrence, rejoindre le rez-de-chaussée de la tour infernale dans laquelle est coincé votre héros. Dans ce jeu mêlant rogue like et point & click, vous dirigez un père de famille sans talents particuliers qui va tenter d’atteindre le rez-de-chaussée d’un immeuble envahi par des zom…mutants.
Vous commencez au 100ème étage d’une immense tour dans un appartement de VIP légèrement barricadé et disposant d’un bon lit et d’un atelier. Votre alter ego dispose de points de vie, de points de nourriture et de quatre caractéristiques. À chaque fois qu’il va se déplacer ou dormir, il va perdre des points de nourriture. S’il n’a plus de points de nourriture, ou s’il se fait un peu trop taper dessus par les occupants zomb…mutants de l’immeuble, il perd des points de vie. À zéro c’est la fin.
Point & Clic & Die
Tout se joue en point & click et en 2D dans un style graphique très bande dessinée. En pointant sur un lieu, vous vous y rendez et pouvez le fouiller en cliquant sur les objets avec votre souris.
Chaque palier se compose de trois lieux : un appartement sur la gauche, un autre sur la droite et un palier comportant un escalier (pour monter et descendre) et une cage d’ascenseur pas toujours utilisable.
Les appartements sont le cœur du jeu : c’est là que vous pouvez fouiller pour trouver des objets utilisables. Il peut tout aussi bien s’agir de nourriture, que de soins ou de matériaux qui seront utilisés plus tard dans l’artisanat.
Les ascenseurs sont hyper importants car ils sont le seul moyen de remonter rapidement au 100ème étage, où vous pouvez refaire le plein, fabriquer les meilleurs équipements et donc repartir de plus belle !
A certains étages, les portes sont trop défoncées pour pouvoir être ouvertes, à d’autres il faudra réparer le système électrique, soit en disposant de la bonne pièce dans son inventaire, soit en perdant du temps et en risquant de dépenser un objet de son inventaire.
Mais parfois, vous faites également de mauvaises rencontres : les zomb….mutants infestent l’immeuble et vous attaquent à vue. Les combats sont très simples et s’appuient sur votre arme et vos caractéristiques. À tour de rôle, vous et le monstre attaquez et faites des dégâts. Il existe une possibilité de viser précisément (entre la tête, le corps et les bras) avec des bonus au toucher ou aux dégâts mais elle n’est pas d’une grande utilité. Dans le cas où le combat tourne mal, vous avez la possibilité de fuir, mais en vous prenant une attaque bonus dans le dos.
La fête des voisins
Évidemment, la difficulté monte au fur et à mesure que vous descendez. Les premiers mutants basiques laissent la place à des monstres plus retors qui frappent plus fort et sont de vrais sacs à points de vie. Autant dire qu’avec votre bâton ou couteau de cuisine des derniers étages, vous n’irez pas bien loin. Il faudra donc trouver de meilleures armes et améliorer vos caractéristiques, ce qui se fait en gagnant des points d’expérience après chaque combat remporté.
Heureusement, il est possible de bricoler divers objets. Cependant il faut des ingrédients, mais aussi un établi qui ne se trouve que dans votre refuge du 100ème étage, d’où la nécessité de rentrer à votre base de temps en temps. Celle-ci est d’ailleurs upgradable. Ainsi une meilleure cuisine permet d’avoir plus de recettes pour utiliser au mieux la nourriture trouvée en chemin, et transformer le poisson rouge du voisin du dessous en succulent fish & chips ! L’établi amélioré permet d’accéder à de meilleurs plans d’armes, le lit renforcé à mieux récupérer de la santé quand vous dormez et la porte barricadée à éviter de perdre des objets quand vous fermez les yeux.
A moins de jouer en mode facile, SKYHILL n’est pas une promenade de santé. Attendez vous à quelques morts pas toujours glorieuses avant d’arriver à mi-tour. D’autant plus que les choix restent assez limités et le hasard est très important. Si vous avez de la chance, les trois premières pièces visitées peuvent vous réserver un précieux rouleau de scotch, une bouteille d’alcool et un balai essuyeur, arme oh combien précieuse ! Avec beaucoup de poisse, ce sera un oignon pourri, une planche et une coupure de presse (qui ne sert qu’à faire avancer l’histoire).
Je vous ramène votre sucre
Toutefois rappelez vous, SKYHILL est aussi rogue like. Votre mort n’est pas que synonyme de game over. En effet, lors de la partie suivante, vous démarrez avec de légers avantages dépendant de vos progressions précédentes. Plus vous allez bas, plus vous débloquez de compétences qui s’avéreront utiles à votre prochaine incarnation. Celle-ci pourra alors choisir une compétence active et une passive. Coté active, on trouve quelques classiques comme la capacité de crocheter des portes, ou de récupérer instantanément une grosse partie de points de vie. Petit hic, leurs utilisations sont très limitées.
Les capacités passives sont plus délicates car il s’agit de traits de caractères qui peuvent être aussi avantageux que défavorable. Par exemple, votre personnage peut être particulièrement superstitieux. Lorsqu’il frappe il inflige de 1 à 300% des dégâts qu’il aurait normalement du faire. Tendu, non ? Et il pourrait tout aussi bien être doté d’un estomac particulier qui fait qu’il consomme moitié moins de nourriture mais que tout aliment a une chance sur quatre de lui enlever des points de vie !
Le jeu repose sur un relatif réalisme et surtout une ambiance assez sombre, particulièrement bien rendue via quelques documents sonores ou des situations bien glauques. Malgré tout, SKYHILL propose un contenu relativement limité. Au bout de trois ou quatre expéditions dans la tour, vous en aurez fait le tour et une certaine routine s’installera. Bref, c’est un petit jeu certes fort sympathique, mais aussi très répétitif. Le jeu ne vaut certainement pas les quinze euros auquel il est vendu et il n’y pas si longtemps, on aurait trouvé gratuitement des équivalences en jeu sur navigateur.
Conclusion du rédacteur : Attendez les soldes
Sur le fond, SKYHILL est un jeu intéressant et bien fait. Mais il ne vous occupera qu’une grosse soirée et tournera vite en rond au delà. Du coup, il est un peu cher pour ce qu’il est.
Éditeur : Daedalic Entertainment – Développeur : Mandragora – Genre : Point’n’click/ Rogue Like – Support : PC – Sortie : 6 septembre 2015 – Prix 15 euros