Personnages hauts en couleur
Humour vraiment drôle (Quand on aime l'animation japonaise)
Originalité dans le HUB (Innocents, Monde Objets, Interrogation)
Une musique Inaudible
L'interface vieillissante
Lecture des combats parfois difficile
Aspect répétitif des phases de jeu
La saga Disgaea s’est vendue à des millions d’exemplaires de 2003 jusqu’aujourd’hui. Le cinquième volet est passé entre mes mains démoniaques et je vous l’avoue d’entrée de jeu, je n’ai jamais touché à l’un de ses prédécesseurs auparavant. C’est donc avec un œil nouveau que je vous propose ce test. Sans connaissance du background de la licence, je me suis plongé un peu plus profondément dans cet univers atypique. Séduit par certains aspects, déçu par d’autres, je m’apprête à démembrer le dernier né du studio Nippon Ichi ! MOUAHAHAHA !!
De quoi rire aux éclats !
Ce titre japonais ressemble à un jeu des années 2000. Normal me direz-vous, après vérification sur la toile on constate qu’il n’a pas évolué d’un iota. Figé dans le temps, le gameplay comme les graphismes sont quasiment restés tel qu’ils l’étaient au début du 21ème siècle. Même interface, mêmes défauts et avantages, les fans ne sont pas perdus. Les développeurs on pris très peu d’initiatives, au risque de lasser les joueurs. Un pari dangereux, mais qui s’est avéré payant pendant toutes ses années, alors pourquoi modifier une affaire qui marche ? Si ce jeu attise tout de même l’attention des curieux, sachez qu’il s’agit d’un Tactical RPG à la manière d’un Final Fantasy Tactics, Advance Wars ou Blackguards. Le gros du jeu consiste ainsi en des combats sous forme de grille et au tour par tour.
Du point de vue scénaristique, l’humour fait la par belle au reste. On rit de bons cœur face aux situations toutes plus saugrenues les unes que les autres. Seraphina, l’overlord du sous-monde Glamoureux, a décidé de fuguer du château parental. La raison, se venger du prétendant que son père a voulu lui imposer, l’empereur Void Dark. Le démon Killia, quant à lui, tombe nez à nez sur cette folle furieuse, qui tente de l’asservir pour le garder près d’elle à jamais. Celle-ci est en effet persuadé que tous les hommes sont à ses pieds car elle est la plus belle, la plus intelligente etc. D’autres personnalités rejoignent cette fine équipe au fil de la progression, créant un groupe de joyeux lurons, qui nous font franchement rigoler jusqu’à la fin de l’aventure. À préciser que plusieurs fins sont accessibles, en fonction de certains actes dans des combats clés.
L’enfer se déchaîne, dans nos oreilles…
L’aspect anime japonais, donne droit à de magnifiques cinématiques qui se font malheureusement trop rares. C’est parfois à se demander si le jeu n’est pas tiré d’un manga, et non l’inverse. En revanche, la musique a de quoi se taper la tronche contre les murs. Non seulement agaçante au possible, elle tourne également en boucle par intervalle de deux minutes. Pire encore, cette saloperie va jusqu’à s’imprégner dans vos neurones. Vous savez, les petites mélodies biens chiantes qui vous trottent dans la tête alors que vous aimeriez ne les avoir jamais entendues, c’est pareil dans le jeu ! Si globalement l’ambiance du titre n’a rien de démoniaque, contrairement au monde où se déroule l’histoire, la musique elle, est vraiment infernale…
Venger vos oreilles meurtries en torturant le premier venu, ça soulage…
Je pense que s’il n’était pas possible de mettre en sourdine la bande son, je démissionnais sans préavis et dédiais ma vie entière à détruire celle de l’auteur de cette horreur. Évidemment, le morceau le plus détestable est également celui que l’on entend le plus, dans le Netherworld de poche. Ce HUB est l’endroit où vous préparez les combats à venir. Aucune autre phase de gameplay ne viendra rafraîchir ce schéma, au combien répétitif. Cependant, en progressant dans l’aventure, vous débloquez une multitude de boutiques aux nombreuses possibilités. Au-delà des habituelles marchands d’armes, objets ou quêtes, on trouve également un spécialiste des compétences, une drôle d’assemblée et même, une salle d’interrogation.
L’un de vos objectifs dans le jeu est de créer une armée, pour cela une grande gamme de choix est possible afin de recruter les pires entités du Netherworld. Un recruteur vous permet d’acheter et de personnaliser vos futures soldats. Peu d’unités sont accessibles en début de partie, mais vous allez étoffer vos rangs en réalisant certaines quêtes secondaires ou en faisant des prisonniers. En effet, plus tard dans l’aventure vous allez pouvoir former divers escouades, aux fonctions diverses et variées. Certaines peuvent explorer le monde sans vous (afin de vous ramener des trésors ou des détenus), ou d’autres peuvent devenir geôliers pour interroger les captifs. La salle d’interrogation permet ensuite de torturer qui vous voulez, afin qu’il rejoigne votre camp ou divulgue de précieuses informations.
Corruption des élus, comme à l’assemblée nationale…
Dans un style plus original encore, le marchand de compétence vous permet d’acheter des capacités en tout genre, moyennant du mana. Contrairement à l’unité magique classique à tout RPG (ici nommée SP), cette monnaie est accumulée par expérience et ne peut être dépensée que dans cette boutique. Vous pouvez notamment, augmenter les zones d’effets, améliorer vos sorts ou ajouter des skills passives à vos attaques normales. Les habitués de la série retrouve la Dark Assembly, ce congrès d’élus qui vote la mise en place d’éventuels bonus pour la prochaine mission. Du moins s’ils sont corrompus correctement par le joueur. Plus étonnant encore pour les débutants de Disgaea, les innocents et les mondes objets. Ces derniers sont un jeu dans le jeu, vous permettant de combattre dans une suite de niveaux, qui se trouve dans l’objet de votre choix (afin d’augmenter le niveau du dit objet). En effet, chaque objet possède son propre monde et permet également de dégoter les créatures de type innocent. Ces bestioles servent à augmenter les capacités de vos armes et peuvent être fusionnées comme bon vous semble une fois capturées.
Mais Marty, là où nous allons, il n’y a pas de logique…
Vous constatez que les possibilités dans le HUB sont quasis infinies ! En définitive, vous passez presque plus de temps en préparation que sur le champ de bataille. Mais pour cause, si vous n’êtes pas bien préparé, de nombreux échecs sont à prévoir. Certaines situations nécessitent des unités ou armements bien précis. Par exemple, les ennemis perchés sur des tours (ou au-dessus de la grille de jeu), sont un calvaire à déloger et m’ont posé beaucoup de difficultés. Sans la technique ou magie adéquat, impossible d’atteindre ce satané soldat (qui reste bien planqué là haut). Pourtant, rien n’empêcherait une balle de flingue, une flèche ou une tour d’alliés d’atteindre l’adversaire, mais la logique n’est pas le point fort d’un T-RPG…
Les geoeffects (des effets magiques qui affectent le terrain), jouent également un grand rôle sur le déroulement de la partie. Certains Netherworld possèdent également des environnements particulièrement hostiles, tels que les rivières empoisonnées ou le froid glacial qui décuple le pouvoir des sorts de gel. Pour le reste, les combats restent des plus classiques, avec une interface vieillissante et une lecture de l’action parfois bordélique au possible. La grande nouveauté de cet opus, n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit d’un système de limite/overdrive, habituel au genre J-RPG tour par tour. Le revenge est une jauge qui se charge en fonction des dégâts subis ou des pertes alliées. Il libère sa puissance une fois que la jauge est pleine. Chaque personnage possède sa propre aptitude (appelée overload), tel que le charme de Seraphina qui retourne tout ennemi masculin contre son camp pendant un tour. Mine de rien, en cumulant les pouvoir de chacun, on peut gagner une bataille qui semblait perdue d’avance.
Conclusion du rédacteur : Un jeu réservé aux fans de la licence
En tant que novice sur cette série, il m’a été difficile d’apprécier le contenu proposé, tant on a l’impression de jouer à un jeu sorti tout droit du passé. Certes, le studio cherche à conserver l’identité du titre, mais un petit lifting avec les outils de la PS4 ne lui aurait pas fait de mal. Cependant, l’alchimie fonctionne plutôt bien, surtout grâce à son scénario qui fait bosser les zygomatiques. En revanche, je me refuse à croire que la musique peut satisfaire un humain normalement constitué. Ceci dit, ce tactictal RPG complexe et blindé de possibilités, reste appréciable à jouer (pour peu qu’on coupe la bande son). Même si la phase des combats reste classique, la gestion dans le HUB, de son armée et ses personnages apporte beaucoup d’originalité. Malgré tout, ce jeu me paraît plus facilement destiné aux fans des grandes heures, plutôt qu’à l’amateur de T-RPG en soif de nouveauté.
Éditeur : NIS America – Développeur : Nippon Ichi Software – Genre : Tactical RPG – Support : PS4 – Sortie : 16 octobre 2015