Qui ne s’est jamais pris pour un as de la gâchette en jouant à un shoot sur rail dans une salle d’arcade ? Armé de votre flingue optique, rien d’autre que votre portefeuille ne pouvait vous arrêter de dégommer du mob à tour de bras. Si vous n’avez pas connu cela, cette scène de Retour vers le futur 2 résume assez bien le sentiment de fierté d’une victoire. En 2015, contrairement à ce que disent les gamins du film (dont l’un d’eux n’est autre que Elijah Wood) il faut toujours jouer avec les mains. Cependant, si vous êtes équipé d’un Motion Leap, ce sont uniquement vos paluches qui serviront de contrôleur. Mais trêves de bavardages, dégainons les armes pour partir à l’assaut de ce jeu aussi déjanté que drôle.
Sorti il y a près d’un an sur console, le titre a débarqué sur PC le 8 avril (Steam le propose actuellement avec une réduction de 33%), permettant ainsi de profiter des dernières innovations technologiques telles que le Motion Leap donc, mais également les pistolets optique. En ce qui nous concerne nous sommes restés sur des contrôleurs plus traditionnels, avec un bon vieux clavier et souris, qui ont pour avantages d’avoir une précision sans égale tout en étant confortablement installé. En réglant bien les paramètres vous devenez John Wayne ou Lucky Luke et vous pouvez vous la péter devant les amis en enchaînant les headshots et les combos de malades ! L’impression d’être un tireur d’élite prédomine rapidement et développe un vrai plaisir dans les parties. J’admire les joueurs qui parviennent à des résultats similaires au pad, pour ma part ce contrôleur n’est pas du tout adapté pour ce type de jeu.
Adapté de la B.D du même nom, Blue Estate respecte de près l’univers de l’œuvre originale. Sur fond de guerre entre Cosa Nostra et autres gangsters du grand banditisme, le joueur évolue à travers sept niveaux aux environnements variés. L’ambiance et les dialogues sont totalement barrés et les vannes fusent aussi vite que les balles. L’humour utilisé est parfois un peu lourd mais les nombreuses références à certains films font rire. Les maîtres du cinéma tel que John Woo ou encore Mickael Bay ont ainsi le droit à une multitude de clins d’œil. L’un pour ses séquences de gunfight musclés, l’autre pour ses effets pyrotechniques légendaires. Mais la star des films le plus cité tout au long de la campagne à justement dans son titre des étoiles, ainsi que le mot guerre. Les chefs-d’œuvre de George Lucas apparaissent régulièrement et de façon très amusante, comme par exemple un ennemi qui s’amuse à imiter la voix de Dark Vador à l’aide de son masque à gaz.
Malgré cette ambiance amusante, le gameplay ne vient pas réinventer le barillet et s’enchaîne inlassablement entre séquences de shoot et de QTE. Afin de varier au maximum l’expérience de jeu, certaines actions se démarquent légèrement du reste, comme par exemple de tirer sur certaines cibles dans un ordre précis. Malheureusement on arrive progressivement à la sensation d’être dans un ball-trap et il ne manque plus qu’à crier « Poule » pour tirer les ennemis comme des pigeons d’argiles. Finalement seul l’histoire peut parvenir à tirer le joueur jusqu’au bout de la campagne, mais le rythme de jeu à tendance à se briser à chaque séquence de narration, nécessaire pour évoluer dans l’intrigue (et reprendre son souffle par la même occasion). Afin d’augmenter la durée de vie du titre, un mode arcade permet de se concentrer sur l’action pure dans de nouveaux niveaux qui reprennent les environnements de l’aventure solo. Ici point de temps mort, ça défouraille à tout va et vous ne pourrez respirer qu’une fois l’objectif accompli. Ces missions se débloquent à chaque victoire dans la campagne, peut-être une motivation supplémentaire pour progresser dans la trame principale si la lassitude se pointe.
Conclusion du rédacteur : MOYEN
Ce shoot sur rail propose une ambiance décalée et même totalement survoltée, mais comme la plupart des jeux de ce style, il souffre d’un gameplay assez répétitif. Les nombreuses références cinématographiques sont des plus amusantes et ont rit de bon cœur sur certaines répliques qui rappellent de bons souvenirs dans les salles obscures. Malgré cela la lassitude finit par apparaître et même le scénario ne parvient pas à donner l’envie de persévérer. La récompense suprême réside peut-être dans le mode arcade, qui finalement propose des niveaux beaucoup plus nerveux et intense. Blue Estate propose une durée de vie variant de 4 à 8 heures en fonction de votre degré d’implication dans le jeu. Pour un prix de 8,70€ euros (en comptant la réduction de 33% actuellement), à vous de voir si la nostalgie est plus forte que tout !
Les points forts :
– Ambiance déjantée et drôle
– Gameplay nostalgique
– Nombreuses références et clins d’œil
– Mode arcade très nerveux
Les points faibles :
– Actions et QTE assez répétitifs
– Mouvements de caméras parfois frustrants
– La lassitude émerge assez rapidement
– Pop up graphique de temps à autre