MORT… le message est cinglant, froid et d’une effroyable efficacité. Bloodborne, suite spirituelle de la fameuse série Dark Souls, est enfin disponible sur PS4 et va vous faire aimer l’échec comme jamais. Pour vous donner un ordre d’idées, et même si c’est un peu 3615 ma vie, ma femme est actuellement enceinte et aime donc se reposer. Mais avec Bloodborne, c’est juste impossible ! « Rahhhhhhhhhh, bordel, p….. de jeu, va mourir ! » sont à peu près les seules mots qu’elle a entendu durant les heures que j’ai passé à Yharnam. On souffre, on morfle, on peste… et pourtant, on y revient encore et encore ! Bloodborne a un véritable pouvoir hypnotique ! Un jeu qui vous fait aimer l’échec, voilà un véritable coup de maître !
Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ? Le joueur est lâché dans la nature, dans une espèce de vieille bâtisse. Craquelant de partout, la demeure ressemble à un vieux labo défraîchi façon maison de sorcière, même s’il s’agit d’une infirmerie. On passera très rapidement sur la création du personnage, car très franchement le character design est assez naze. En tout cas, j’ai bien du mal à m’identifier à ce pauvre hère. Cela tombe bien, ce n’est absolument pas la force du jeu. Bref, on avance et on se retrouve en face d’une créature. Cet ersatz de loup-garou est en train de bouffer paisiblement (un pauvre chasseur transformé en charpie) et on aimerait passer sans interrompre son met. Mais c’est peine perdue, la porte de sortie se trouve juste en face, il va donc falloir partir à l’assaut. La créature est terriblement vive et ça devient difficile de s’en sortir dans un lieu si étroit. Sans arme, face à un tel monstre, l’issue de l’affrontement ne fait aucun doute. Après avoir lâché la rampe, on se retrouve dans un paisible cimetière qui fait office de hub. L’occasion d’enfin se garnir d’armes qui permettront d’avancer un tant soit peu dans l’aventure. En tout cas, le Rêve du Chasseur, c’est son nom, est un lieu doux et coloré. Un peu de calme dans un monde d’hémoglobine.
Yharnam la maléfique
Yharnam la terrible, voilà comment on pourrait qualifier cet enfer d’une beauté saisissante. Avant de s’intéresser plus loin à la direction artistique, voyons ce que nous réserve les ruelles malfamées de cette cité labyrinthique. Les premiers pas font office mise en bouche, façon Jack l’Eventreur. On élimine quelques individus avant de se heurter à une véritable horde. Cette fois, il n’est pas question de foncer dans le tas, il va falloir réfléchir. Vite et bien. Après de multiples tentatives, rien à faire, j’ai beau me farcir une dizaine d’ennemis, je ne parviens pas à atteindre l’autre extrémité de la ville. Je décide alors de jouer le tout pour le tout en utilisant la course pour me faufiler à travers la horde, en évitant de me faire croquer le fondement par des chiens démoniaques. Mauvaise idée… Si je parviens à m’extirper de la zone dangereuse, je me rends compte que cette approche ne sert strictement à rien ! Bloodborne, aussi abominable pour les nerfs soit-il, oblige le joueur à explorer chaque pan de la cité. Afin de récupérer dans un premier temps de quoi se défendre et de quoi se soigner. Sur votre chemin, n’importe quel ennemi est dangereux, qu’il s’agisse du premier zozo venu ou d’un boss aussi redoutable qu’imposant. Il faut donc avancer à tatillon, analyser chaque mouvement des adversaires et croiser le fer en espérant s’en sortir.
Vivacité et corps sain
A l’inverse de beaucoup de joueurs, je ne fais pas partie de cette catégorie ayant craqué pour la série des Dark Souls. Bien que j’ai toujours trouvé cette licence intéressante, j’ai toujours eu du mal avec le système de combat, un peu archaïque à mon goût et un rythme ne m’étant pas adressé. Avec Bloodborne, la donne est différente, le personnage est bien plus vif et les affrontements sont un pur régal ! Malgré toute la puissance accumulée en cours d’aventure, il faut pourtant développer une véritable stratégie d’approche. Pas question de bourriner dans le tas, la fuite est parfois la meilleure des amies. C’est d’autant plus vrai qu’il faut gérer les attaques rapides ou puissantes (mais plus lentes) mais aussi l’endurance de notre gaillard(e). Autre point important : le bouclier a été remplacé par une arme à feu qui permet de faire reculer l’ennemi, tout en entamant sa santé. Quant aux esquives, elles sont absolument vitales pour pouvoir s’en sortir. From Software a tout compris : le studio a modernisé le gameplay tout en conservant les bases qui ont fait le succès des Dark Souls. Bravo !
Le sang coule dans nos veines
Lorsque j’ai découvert Bloodborne pour la première fois, ce titre m’a fait pensé à un certain Nightmare Creatures sur PlayStation. Impossible de ne pas succomber à la direction artistique lovecraftienne de Yharnam. Sans rire, même si le jeu n’est pas parfait techniquement (on recense quelques ralentissements et les temps de chargement sont assez longuets), il est d’une beauté époustouflante ! Le level design fout la tarte à la plupart des jeux, avec une cohérence qui force le respect. Quant au bestiaire, il est d’une variété inattaquable. Rajoutez à cela des effets superbes, des textures travaillées, un univers d’une richesse insoupçonnée et vous obtenez, à ce jour, l’un des plus beaux titres de la PlayStation 4. Le tout est appuyé par une atmosphère incroyable, entre les bruitages effrayants de réalisme et les musiques, aussi discrètes que magistrales. Et cet ensemble, cette esthétique victorienne, fait qu’on y revient encore et encore.
Quand le online innove
En début de partie, le jeu vous invite à jouer en ligne ou hors ligne. Dans le premier cas, on retrouve la philosophie de la licence Dark Souls, avec messages d’aide et marques de sang matérialisant les derniers moments d’un joueur. Enfin, parce que la coopération est aussi de la partie, vous pouvez faire appel à un autre joueur en utilisant la fameuse « cloche d’appel » qui se débloque rapidement dans le jeu. A noter qu’il existe désormais des salons privés protégés par des mots de passe : plus facile pour trouver des amis ! Cette approche, très différente des habitudes, risque de perturber certains joueurs mais elle n’est pas inintéressante pour autant.
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Carton plein ! Et pourtant, je ne suis pas un joueur de Dark Souls à la base. Mais Bloodborne m’a conquis par son atmosphère, sa direction artistique et sa propension à nous faire nous surpasser ! Oui, c’est dur, c’est rude, c’est parfois terrible pour les nerfs ! Mais que c’est bon ! From Software livre une œuvre remarquable, parfois élitiste et clairement destinée aux hardcore gamers. L’idée des donjons qui se génèrent aléatoirement est efficace et la durée de vie, au bas mot une quarantaine d’heures, suffira à vous convaincre. En revanche, si votre sport favori consiste à lancer votre manette, ce n’est peut être pas pour vous. Il en faut peu pour se faire un claquage musculaire…
Les points forts :
- Direction artistique de dingue
- Le jeu qui fait aimer l’échec
- Le gameplay, vif et réactif
- Atmosphère oppressante
- Level design de haute volée
- L’intelligence du mode en ligne
- Durée de vie convaincante
Les points faibles :
- Les temps de chargement
- Les ralentissements
- Le mode « lock » déraille par moment
- La création de perso, un peu cheap
Moyenne des notes de la presse française :
Éditeur : Sony Japan Studio – Développeur : From Software – Support : PS4 – Date de sortie : 25 mars 2015
Il me fait envie. J’aime bien jouer, à beaucoup de jeu, je suis un joueur, mais le trip hadcore me rebute. Peut être que c’est passable, mais le buzz autour de sa difficulté, ne me fera pas l’acheter.