Même si la série d’Ubisoft reste efficace, force est de constater qu’un bon paquet de joueurs se lassent des cabrioles assassines. Après un excellent Unity, mais entaché par des problèmes qui ont sali sa réputation, ce n’est sans doute pas avec le prochain épisode, Victory, que la saga va soudainement se renouveler. D’après certaines sources, il faudra sans doute attendre la fin 2016 pour qu’Assassin’s Creed soit soufflé par un nouveau vent de fraîcheur. Pour l’heure, l’éditeur ne lâche pas sa poule aux œufs d’or et continue de nous abreuver avec une trilogie inédite mais réalisée en 2,5D.
En attendant la Russie et l’Inde, c’est à un périple chinois que le joueur est convié. En plein XVIème siècle, nous faisons la connaissance de la féline Shao June. Ayant pour mentor le vieillissant Ezio Auditore, elle va œuvrer dans une quête de vengeance contre l’Empereur Jiajing. Assassin’s Creed Chronicles : China ne s’encombre pas de cinématiques, le tout est raconté sous la forme d’images fixes, façon aquarelle, un peu à la manière du moteur du jeu. A l’inverse des autres jeux de la franchise, cette trilogie puise sa force dans un mélange de 2D et 3D (la fameuse 2,5D). On se retrouve dans une sorte de Prince of Persia très vif, avec des déplacements horizontaux et verticaux et des changements subtils de caméras (zoom, rotations, dézoom, etc.). Et il faut reconnaître que ça fonctionne bien ! Et visuellement, c’est vraiment pas mal, avec un côté « estampes asiatiques » saisissant. En revanche, l’aspect musical est trop en retrait et on sent un manque d’inspiration criant. Dommage…
Maîtresse de la furtivité
Pour ce qui est du gameplay pur, on retrouve un mélange d’action, plateforme avec tout un tas d’éléments interactifs. Outre l’épée que l’on récupère assez vite, Shao June peut lancer des dagues (qui permettent de déplier des filets ou de couper des cordes), siffler pour avertir l’ennemi, balancer des pétards qui étourdissent les opposants ou encore utiliser un bon vieux grappin des familles. Le tout est assez classique, mais l’ensemble fonctionne grâce à la présence de petites idées sympas. La notion de bruit est importante dans China, il faut éviter d’attirer l’attention des chiens ou des oiseaux qui n’hésiteront pas à beugler pour avertir leurs maîtres. Il faut aussi éviter de foncer dans des cloches, sous peine de se transformer en cible mouvante. Enfin, de temps à autre, il est indispensable d’y aller en douce. Bien évidemment, Assassin’s Creed oblige, certains environnements vous poussent à la furtivité. Vous pouvez vous planquer dans des cavités ou vous cacher derrière une végétation dense. Toujours très pratique pour surprendre ces satanés Templiers.
Frêle jeune femme
En matière de combats, le jeu offre des joutes agréables. Grâce à des tutoriaux qui interviennent à plusieurs reprises, Shao June apprend à manier attaque, défense et contre-attaque. On bloque, on esquive, on frappe… les mouvements sont assez nombreux mais ne parviennent pas à masquer une certaine rigidité dans les affrontements. Qui plus est, notre héroïne est très fragile : deux coups et c’est fini ! Par conséquent, certains passages risquent de vous faire péter un câble, la faute à des shuriken ennemis qui atteignent TOUJOURS leur but ! Difficile de nier le côté « Die and Retry » du jeu. Et c’est assez déstabilisant pour un titre estampillé Assassin’s Creed. Loin d’être indispensable, cette première approche en Chine représente tout de même un bon palliatif en attendant le fameux Victory.
Conclusion du rédacteur : BON
Honorable. Assassin’s Creed Chronicles : China et son approche en 2D ne conviendra pas à tout le monde, mais il faut lui reconnaître certaines qualités. En dépit d’une répétitivité omniprésente, le jeu affiche une véritable identité visuelle. C’est joli, ça bouge bien et la progression ne manque pas d’intérêt. On regrette en revanche un aspect « die and retry » trop présent, des combats un peu fades et une ambiance sonore en retrait. Un petit jeu sympathique mais qui manque de profondeur.
Les points forts :
- Jolis graphismes
- Shao June
- Les déplacements très vifs
- Level design de qualité
- De bonnes idées
Les points faibles :
- Ambiance sonore trop en retrait
- Aspect Die and Retry trop prononcé
- Scénario un peu bateau
- Répétitif