StarFox Zero – Docteur Miyamoto, Mister Renard
Reg'
StarFox de retour !
Après le temps d'adaptation, l'immersion est là.
Du challenge
Inspiration "Star Wars"
Les différents véhicules
Bonne replay-value
Durée de vie du solo
Le Walker peut devenir énervant
Graphiquement très limité
Pas de mode Versus
Les voix françaises, il faut aimer
« Le grand méchant sur une planète lointaine, tenait dans sa main l’univers. Maître Renard, et ses sourcils froncés, lui tint à peu près ces quelques vers : « Hé ! Salut vieux sch’nok ! Que ta fraise est moche, et je ne parle pas de ta bidoche ! Sans mentir, si tes intentions se rapportent à ta face de cornichon, je vais t’envoyer valser au fin fond des constellations ! À ces mots, le méchant se mit en colère et pour montrer son gros derrière, envoya une armée de congénères et… » Quoi ? C’est pas ça le poème de StarFox Zero ?
Ah, Star Fox le magnifique ! Mine de rien, il a fallu pas mal de cran à Argonaut Software pour résister et répondre aux exigences du Nintendo de la grande époque. Il aura finalement fallu le talent d’un jeune britannique de 18 ans, Dylan Cuthbert, pour que Miyamoto et les siens donnent naissance à un titre culte, inspiré par la fameuse série Thunderbirds, plus connu chez nous sous l’appellation Les Sentinelles de l’Air. C’était en 1993, il y a 23 piges, et on s’en souvient comme si c’était hier. La 3D rudimentaire mais spectaculaire du Super FX, les animaux humanisés, la bande-son dantesque, la séquence d’intro inoubliable… c’était quelque chose ! Au gré des générations, la licence fera quelques apparitions, ici et là, sous la forme de titres inédits ou de remakes. StarFox Zero, fraîchement embarqué sur Wii U, boxe dans la première catégorie et mélange du neuf avec du vieux pour faire plaisir aux fans de la première heure. Mais alors qu’on entend un peu tout et son contraire sur le jeu, qu’en est-il vraiment ? Eh bien, voici un avis supplémentaire.
Dans l’air du temps
Bien que l’on soit en 2016, Nintendo et PlatinumGames n’ont pas cherché à bouleverser la formule du jeu d’origine. Il s’agit toujours de piloter un airwing dans des décors assez vastes en détruisant les sbires d’Andross et en accomplissant diverses missions. Là, pas de doute, nous sommes en terrain conquis, le scénario tient sur un ticket de bus et se limite à une bonne vieille histoire manichéenne. On le sait, Shigeru Miyamoto est un perfectionnisme qui a besoin d’une vraie idée originale pour donner naissance à ses désirs. C’est ce qui explique, en partie, pourquoi certaines licences ultra reconnues (avec en tête F-Zero) se font si rares. Pour StarFox, le natif de Sonobe a eu l’intelligence de chercher dans le concept même de la Wii U et de son GamePad. Moquée, vilipendée, la fameuse « mablette » de la console n’a jamais prouvé son véritable potentiel. C’est donc en se basant sur le gameplay asymétrique que Nintendo a conçu cet épisode. Et autant l’avouer de but en blanc, les débuts sont sacrément douloureux…
Plutôt cerveau droit ou gauche ?
Concrètement, le gameplay asymétrique se divise comme suit : sur l’écran de la télévision, le joueur profite du jeu à la troisième personne, avec une caméra qui se positionne à l’arrière de l’Airwing. Le GamePad, quant à lui, affiche l’intérieur du cockpit ainsi qu’un viseur qui offre une plus grande liberté de mouvements et d’attaque. Ces deux écrans peuvent d’ailleurs être alternés au bon vouloir du joueur. En agissant de la sorte, Nintendo a opté pour une immersion totale, donnant la sensation d’être un véritable pilote. Le problème, c’est que cette approche demande un temps d’adaptation assez énorme car il faut apprendre à gérer les mouvements du vaisseau d’un côté et sa visée de l’autre, en passant de la télé au GamePad constamment. Autant dire que la jouabilité made in Nintendo, si elle existe bel et bien dans cet épisode, se montre bien plus tamisée que dans certaines autres productions du gérant de Kyoto. On parvient à s’y faire mais ça demande de vrais efforts. Une fois que l’on a le truc, on s’éclate franchement ! Un mode coopération est également disponible (l’un des joueurs pilote, l’autre vise) et donne de bons moments d’adrénaline et de coordination.
De grosses concessions
Dans la veine d’un StarFox 64 (ou Lylat Wars), cet épisode intègre de nouveaux véhicules. C’est le cas du Walker, un engin d’assaut bipède qui se déplace au sol (et qui peut planer) ou encore du Gyrowing qui s’apparente à une sorte d’hélicoptère. Ce dernier embarque un petit robot capable de pirater des systèmes, ce qui ouvre le champ à quelques phases d’exploration. En parlant d’exploration, il est d’ailleurs intéressant de signaler que les chemins alternatifs sont de nouveau présents et permettent la découverte de nouvelles planètes. Il est juste dommage que le jeu, mis bout à bout, soit très court. Heureusement, la replay value n’est pas négligeable car il faut pas mal de temps pour récupérer tous les anneaux. Enfin, pour terminer cette critique, il est impensable de ne pas parler de la réalisation technique. Avec StarFox Zero, si on excepte quelques environnements plus fouillés, il faut s’attendre à un recul d’une voire deux générations de machines. Les textures sont d’une pauvreté sans nom, il y a de l’aliasing et ça manque parfois de couleurs. En choisissant un gameplay asymétrique, Nintendo et PlatinumGames ont dû faire d’énormes concessions (le jeu est affiché deux fois de manière indépendante !) et c’est ce qui explique cette hécatombe graphique. Mais il ne faut pas omettre le dynamisme des séquences, les ennemis qui pullulent sur l’écran, les effets spéciaux plutôt bien foutus et le son de façon globale (même si les voix en français, c’est bof bof et trop surjoué). StarFox fait du StarFox, sans amener le jeu dans des performances graphiques, et c’est sans doute ce qui lui est reproché.
Conclusion du rédacteur : BON
StarFox Zero n’est certainement pas un mauvais jeu, mais on sent tout de même que le développement, par le choix du gameplay asymétrique, s’est révélé compliqué. Si on aura peut-être de plus amples informations dans le futur (avec le temps, les langues se délient), il faut tout de même reconnaître que l’immersion est au rendez-vous. Certes, cela demande un temps d’adaptation et l’approche choisie par Nintendo ne devient pas innée. Jongler avec les deux parties de son cerveau, c’est une gymnastique périlleuse. Mais la pirouette finale, elle, vaut vraiment le coup !
STARFOX GUARD
À l’origine, ce jeu n’était pas sous licence Starfox mais Nintendo a profité de l’épisode Zero pour se frotter à la nostalgie des trentenaires. Concrètement, StarFox Guard est un tower defense dont l’enveloppe fait référence à l’univers de Fox Mc Cloud. Tout est là pour charmer les amateurs de la série : les personnages, les vaisseaux, les planètes, etc. Les clins d’œil à Rob le Robot et aux Game & Watch sont aussi sympas mais il faut bien se rendre compte que l’univers de StarFox ne sert en fait que d’enrobage. L’intérêt principal du jeu réside dans son gameplay et sa douzaine de caméras à piloter pour repérer l’invasion des robots et les défaire avant qu’il n’atteigne le cœur de la base. Comme bien souvent avec Nintendo, les idées affluent et on découvre des trouvailles ingénieuses au fil des parties. Pour le prix proposé, StarFox Guard est un bon petit jeu de stratégie.
Éditeur : Nintendo – Développeur : Nintendo / PlatinumGames – Sortie : 22 avril 2016 – Genre : Shoot – Support : Wii U
Du coup, est ce que ca fait parti des must-have Nintendo ou pas ?