Star de la série LittleBigPlanet de Media Molecule, Sackboy devient le héros de la propre aventure. Le petit bonhomme débarque dans une aventure taillée pour la famille, où convivialité, ambiance décalée et découvertes sont omniprésentes. Mignonnet à souhait, le titre de Sumo Digital n’a peut-être pas la même aura que le bondissant Miles Morales ou le glaçant Demon’s Souls mais ça serait allé un peu trop vite en besogne que de le cataloguer au rang des petits jeux. Riche en trouvailles et doté d’une atmosphère géniale, ce platformer est un vrai bonbon !
Alors que Patchwork Monde vit en paix, l’ignoble Vex apparaît soudainement pour semer chaos et désolation. L’infâme personnage, cynique et effrayant, sort un énorme aspirateur et kidnappe les habitants de la petite bourgade. Son but est de forcer chaque individu à travailler sur une étrange et dangereuse machine appelée le Tournebouleur. Heureusement, durant l’assaut, Sackboy parvient à s’échapper. C’est dans ce contexte que le joueur prend le contrôle du petit protagoniste en tissu. Si le scénario n’a rien de surprenant, Sackboy : A Big Adventure est loin d’avoir dit son dernier mot. Entièrement jouable en coopération jusqu’à quatre joueurs, il ne tarde pas à dévoiler sa belle maîtrise, qu’elle soit graphique ou ludique.
Le charme à l’état pur
Avec son look à la Yoshi’s Crafted World, le jeu de Sumo Digital reprend l’univers entrevu dans la trilogie LittleBigPlanet. On traverse ainsi des décors créés à partir de bouts de ficelle, de papier mâché, de carton ou encore de divers tissus. La direction artistique, inspirée, fait des merveilles et chaque niveau est l’occasion de s’émerveiller devant certaines trouvailles d’ordre cosmétique. Pour ne rien gâcher, le titre se veut très coloré et procure d’excellentes sensations grâce à un gameplay efficace. Tel un adepte de la plate-forme, ce bon vieux Sackboy peut sauter, frapper, attraper des objets et les lancer, s’agripper à un rebord, rester en l’air un court instant ou encore donner un coup de tête sur le sol. Ces aptitudes ne sont pas de trop pour venir à bout de certains ennemis ou pour interagir avec les nombreux éléments du décor. Ultra classique dans sa démarche et ses intentions, Sackboy : A Big Adventure n’en reste pas moins charmant et diablement accrocheur. Et ce, pour plusieurs raisons…
Outre la partie visuelle, le jeu laisse planer une ambiance excellente. En plus des bruitages et voix réussis, l’aventure distille des mélodies atmosphériques de qualité mais se permet également de piocher dans le répertoire des chansons de ces dernières années (voire bien moins récentes). On vous laisse découvrir ça par vous-mêmes pour ne pas gâcher la surprise mais c’est étonnant de sautiller dans un décor qui se dandine sur le son de Bruno Mars (et ce n’est pas une blague). L’autre surprise provient de l’utilisation de la manette DualSense puisque vous serez amenés à user des gâchettes adaptatives pour le grappin ou déplacer des blocs mobiles à l’aide du capteur gyroscopique. Si les intentions sont moins poussées que dans Astro’s Playroom (vitrine technologique de la manette), elles sont tout de même à saluer. Côté plate-forme, on est sur du LittleBigPlanet avec des orbes, des clochettes et une foule d’objets à collectionner pour grimer son perso sous toutes les coutures. Costume de tigre, punk, magicien… les possibilités sont vastes et vous feront sourire en découvrant certains accoutrements complétement barrés. Et bien évidemment, on peut s’amuser – comme dans LBP – à changer les mimiques du héros à sa guise.
Une aventure en ligne droite ?
Si vous passerez le plus clair de votre temps à chiper les orbes, Sackboy : A Big Adventure propose aussi de petites respirations sympathiques. Entre deux niveaux, la peluche au sourire béat pourra ainsi se lancer dans des défis de contre-la-montre, explorer les cartes ou bien encore débusquer des clés pour ouvrir des passages verrouillés. Quelques énigmes (et combats de boss) sont ainsi présentes pour essayer de vous ralentir et la difficulté progressive fait qu’on ne peste pas toutes les cinq minutes comme dans Crash Bandicoot 4. Pour ne rien gâcher, le jeu pullule d’idées rafraîchissantes, comme lorsqu’il faut patauger dans la mélasse pour pouvoir marcher sur des murs aux textures glissantes. Vous serez même amenés à ramener à leur enclos des brebis égarées. Tous ces éléments font que ce titre de lancement (aussi compatible PS4) est une bonne pioche. Avec ses textures de toute beauté (l’effet de certains tissus est dingue), son animation en 60 images/seconde et sa définition en 4K dynamique, ce Sackboy a décidément de solides atouts. On ne lui reprochera finalement que son approche trop classique (et un peu répétitive à la longue), son level design assez linéaire et sa caméra fixe qui peut s’avérer gênante pour doser certains sauts. Sorti de là, c’est un jeu de plate-forme plutôt convaincant que la PlayStation 4 et sa petite sœur accueillent en cette fin d’année.
VERDICT DU RÉDACTEUR : BON
Un peu mis de coté face aux géants que sont Miles Morales et Demon’s Souls, Sackboy : A Big Adventure est une aventure plaisante. Malgré un sentiment de déjà-vu et une progression linéaire, le titre de Sumo Digital distille une atmosphère apaisante et permet de s’éclater à plusieurs sur la même machine. En attendant de pouvoir en profiter en ligne (via un coop’ online qui ne devrait pas traîner), voilà un platformer qui s’assume et qui prouve que Sony souhaite s’adresser au plus grand nombre, de la maman ou papa gamer au petit dernier de la famille. On le retrouvera sans doute très vite à petit prix en occasion mais c’est assurément un bon p’tit titre sans prétention.
Points forts :
- Franchement joli et en 60 i/seconde
- La bande-son surprenante
- Le multijoueur, ultra fun
- La DA de LittleBigPlanet
- Sackboy tout simplement
- Un gameplay malin
Points faibles :
- Level design pas foufou
- Formule très classique
- Un manque de renouvellement sur la fin
Éditeur : Sony – Développeur : Sumo Digital – Genre : Plate-formes – Date de sortie : 19 novembre 2020 – Plateformes : PS4, PS5