Ce n’est une surprise pour personne, la Nintendo Switch est devenue, en l’espace de quelques années, une place forte des remasters. Loin d’être une console dédiée aux enfants, la petite dernière de Kyoto prouve qu’elle est à même de satisfaire tous les publics. Capcom l’a bien compris et propose, assez régulièrement, des versions Switch de ses plus grands hits. L’occasion pour Joypad de revenir sur deux œuvres majeures de la génération précédente, qui sont désormais dispo sur la bécane de Big-N.
Le premier d’entre eux est un certain Resident Evil 5. Paru en 2009, il fait suite à l’extraordinaire quatrième épisode et met en scène Chris Redfield et une dénommée Sheva Alomar en plein territoire africain. Le système de jeu, identique à Resident Evil 4, s’appuie cette fois sur la notion de coopération. Cette entraide, déjà aperçue dans Resident Evil Zero, permet aux personnages de s’échanger des objets, des soins, des armes ou encore des munitions. Outre la courte-échelle, il est également possible, via l’un des protagonistes, de propulser l’autre vers une plateforme lointaine. Le gameplay de RE5 reste accessible mais ne profite pas de la souplesse des derniers épisodes (il est impossible de tirer et se déplacer en même temps). Un petit temps d’adaptation est donc nécessaire mais la caméra à l’épaule reste toujours aussi efficace. On est plongé dans l’action et les évènements ainsi que l’arsenal sont suffisamment variés pour être immergé.
Le berceau de l’humanité
En choisissant l’Afrique comme terrain de jeu pour son nouvel épisode, Capcom ne s’attendait sûrement pas à la polémique qui allait suivre. En imaginant une chasse aux zombies dans le berceau de l’humanité, l’éditeur a fait quelques bourdes (notamment avec une bande-annonce un peu maladroite) et plusieurs personnes, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, ont qualifié le jeu de raciste. Depuis, Capcom a réagi et il est vrai que les explications du producteur Jun Takeuchi et les différentes présentations ont fait baisser la tension. Resident Evil 5 n’a donc rien de choquant mais il n’est clairement pas au même niveau que Resident Evil 4. Déjà, en termes d’environnements, il a un peu de mal à se défaire du village espagnol des Illuminados. Non pas que ce soit moche mais on note beaucoup de teintes ocres, marrons, etc. Tant bien qu’il s’agisse d’un survival horror, ça manque un peu de couleurs. Il est également bon de préciser que le jeu paraît un peu moins fin que sur les machines d’origine mais c’est du chipotage. En ce qui concerne les ajouts de cette version, pour tout ce qui touche à la visée gyroscopique et au motion control, c’est un peu gadget et pas franchement pratique. Cerise sur le cadavre, cette mouture propose toutes les extensions aperçues dans la Gold Edition : le mode Mercenaires, le mode multi ou encore les costumes et histoires additionnelles.
Du sang neuf ?
Disponible depuis quelques semaines, Devil May Cry 3 emboite le pas à Resident Evil 5 et nous transporte dans un environnement bien différent. L’action est toujours au rendez-vous mais on se trouve cette fois en présence d’un univers plus gothique. Troisième épisode de la saga imaginée par Capcom, cette itération vous place dans la peau du très class<e Dante qui va tout faire pour arrêter Vergil, son frère jumeau. Beat’em up à l’ancienne, le titre accuse forcément ses quinze ans d’âge et ne profite pas des améliorations du remake HD de 2012. Par rapport à Resident Evil 5, le poids des années se fait donc particulièrement sentir, surtout lorsqu’on assiste aux cinématiques pixellisées. Heureusement, le jeu est toujours aussi dynamique et l’éditeur a eu la bonne idée de proposer un gameplay plus souple. Il est ainsi possible de changer d’approche et d’armes à la volée (en choisissant l’option en début d’aventure). Devil May Cry 3 n’est pas le meilleur épisode et on regrette un manque de variété dans les graphismes et ces satanés allers-retours mais il n’en reste pas moins un titre efficace.
VERDICT DU RÉDACTEUR : BON
Avec des genres très différents, la Nintendo Switch accueille deux classiques de lq gamme Capcom. Resident Evil 5, bien qu’il respire la caducité sur le plan des contrôles, est une œuvre viscérale, rythmée et qui tourne plutôt bien sur la console de Big-N. Le poids des années est moins palpable que sur Devil May Cry 3 qui, à défaut d’être le meilleur épisode de la série, a le mérite de proposer un beat’em all fracassant sur une machine qui n’est pas habitué à ce type de jeux. Les portages sont honnêtes mais ne vous attendez pas à des options et améliorations renversantes.
Points forts :
Les deux jeux tournent bien sur Switch
De l’action survival d’un côté et du beat’em all de l’autre
Efficace sur TV comme sur dock
Points faibles :
Pas le meilleur épisode pour DMC
Le poids des années se fait sentir
Le prix à l’unité un peu élevé
Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom – Genre : Action / Survival / Beat’em all – Date de sortie : 29 octobre 2019/20 février 2020 – Plateforme : Nintendo Switch
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