Lorsque les évènements nous dépassent, la mémoire peut être marquée au fer rouge. Lorsque j’ai découvert Rainbow Six Siege, ou plutôt l’Alpha disponible depuis peu, j’ai immédiatement repensé à la prise d’otage du vol 8969 d’Air France à la fin décembre 1994. A l’époque, j’avais 13 ans et je me souviens des images télévisées comme si c’était hier. Voir cet avion sur le tarmac de l’aéroport de Marseille, découvrir en temps réel l’assaut du GIGN… c’était complètement dingue ! C’est d’autant plus vrai que la pression était à son comble après la mort de trois otages. Autant vous dire que j’ai repensé immédiatement à ce terrible évènement (qui s’est heureusement « bien » terminé) lorsque j’ai lancé ce nouveau Rainbow. Et pour cause, ma première mission a eu lieu dans un avion de ligne ! L’alpha propose aussi comme environnement une grande maison, même si je l’ai eu beaucoup moins souvent.
Pour une alpha, le bougre s’en sort drôlement bien : on s’y croit. Tour à tour, le joueur passe du camp des Forces de l’Ordre à celui des terroristes et l’approche est évidemment bien différente selon votre position. Lorsque vous êtes membre de la troupe d’élite, la phase de préparation consiste à manipuler une petite caméra mouvante. Le but est simple : vous devez tenter de débusquer l’otage afin de définir sa position. Une fois que ceci est fait (le temps est compté, donc ne traînez pas), le jeu passe en phase d’action. Cette fois, il n’est plus question de tergiverser, il faut avancer prudemment et mettre à profit les différentes techniques d’assaut. Et autant dire qu’il y en a un paquet ! Au menu des grenades, vous pouvez compter sur des grenades explosives, étourdissantes, à fumigènes et même des grenades capables de court-circuiter les appareils électroniques situés dans le rayon de l’explosion. Pour se frayer un passage, vous aurez aussi à votre disposition des charges explosives. Et dans le feu de l’action, les barricades renforcées vous seront d’une aide sérieuse. Au cœur de l’assaut, le sang-froid est l’une des clés de la victoire.
Grimé en terroriste, le jeu gagne encore en profondeur. La phase de préparation consiste à vous barricader en utilisant fils barbelés, protections renforcées sur les murs et même des planches permettant de colmater une ouverture. C’est très bien fait, et on se sent d’ailleurs rapidement à l’abri. Grossière erreur… Bien que calfeutrés, on se rend vite compte que le danger peut venir de partout. Les troupes d’élite ont un arsenal suffisamment puissant et des gadgets redoutables pour déloger la petite troupaille d’affreux jojos. C’est bien simple, Rainbow Six Siege oblige le joueur à être attentif au moindre détail, au moindre recoin. Et en terme d’immersion, c’est franchement prenant : les balles fusent, les explosions retentissent, les débris volent dans tous les sens… un gros travail a été porté sur l’ambiance sonore et ça participe grandement à l’expérience.
Evidemment, c’est une alpha et cela se sent. Outre les plantages, le jeu aligne quelques bugs et il faudra sans doute un rééquilibrage pour éviter le côté trop « bourrin » de l’assaut. Et puis, comme d’habitude avec les jeux multi, on peut se retrouver avec des parties où les mecs n’ont rien à faire de mieux que « rusher » bêtement. Faudra peut être leur signaler que Rainbow Six est à des années-lumière d’un Call of ou même d’un Battlefield. Quoiqu’il en soit, l’alpha laisse vraiment augurer de belles choses.