C’est désormais devenu un rituel. Chaque automne, le duel entre PES et FIFA anime les réseaux sociaux et autres forums durant plusieurs semaines. Et bien qu’Electronic Arts demeure le champion incontesté de la discipline – d’un point de vue commercial – Konami continue de parfaire son entraînement pour un jour remporter la compétition et retrouver les sommets de la simulation footballistique virtuelle. À l’heure où FIFA penche de plus en plus vers l’arcade, PES représente l’alternative parfaite pour des matchs peut-être un peu plus naturels. Il faut dire que la franchise, qui vient de perdre la licence de la Ligue des Champions, n’a pas d’autres choix que de se focaliser sur le gameplay. Est-ce qu’on s’en accommode ? Verdict quelques lignes plus bas.
Tout le monde le sait : FIFA est un mastodonte qui engloutit à peu près tout ce qui touche de près ou de loin au football. Cette année, la série sportive d’EA s’est donc gentiment appropriée la totalité des coupes d’Europe, à savoir la Ligue Europa mais aussi et surtout la mythique Ligue des Champions. Aussi, lorsqu’on arrive sur le menu de PES 2019, il y a un côté artificiel – malgré la présence de Coutinho – qui saute aux yeux. De la Ligue des Masters à la simple coupe, rien ne sonne officiel et cela pourrait rebuter les afficionados du ballon rond. Pour autant, le football, ce n’est pas que les clubs prestigieux, les stades mythiques et les stars incontestées que sont Ronaldo, Neymar ou l’inarrêtable Messi. Non, le sport n°1 dans le monde, en termes de popularité, c’est aussi les districts départementaux, les petites enceintes ou encore les championnats professionnels mais plus « exotiques ». PES joue justement sur ce terrain en proposant des championnats dont les médias se foutent, il faut bien le dire, éperdument. On peut ainsi profiter de plusieurs championnats (danois, belge, écossais, suisse, colombien…) et même disputer la Champion’s League asiatique. Pour certains, cela n’a l’air de rien mais sur FIFA, sauf sur les éditions Coupe du monde, il est impossible de jouer avec la sélection japonaise. Et des fans des Samurai Blue, il y en a ! Côté championnats majeurs, il y a tout de même de quoi faire, même si les noms des équipes sont parfois imaginaires et que l’Allemagne est, une nouvelle fois, l’une des rares nations à ne proposer que deux effectifs sous licence (Bayer Leverkusen et Schalke 04). Qu’importe, PES 2019 est tout de même très généreux en matière de modes de jeu, que ce soit en ligne ou hors-ligne, en solo ou à plusieurs.
TOUT EST DANS LE TOUCHER
Mais la vraie force de cette série, on ne le répètera jamais assez, c’est bel et bien son gameplay. Il suffit de prendre la manette pendant quelques minutes pour comprendre que tout se joue au toucher. Lorsque le joueur reçoit le ballon, il peut faire ce qu’il veut après son contrôle : un dribble, un une-deux, une déviation, une passe longue… tout est naturel ! Le ballon a une physique très convaincante et les développeurs sont parvenus à trouver le parfait équilibre entre les attaques construites, les défenses renforcées et la vitesse des enchaînements. Il suffit d’un mauvais dosage dans la passe ou la frappe pour qu’un pigeon soit sur le point d’être catapulté sur orbite. PES impose une vraie concentration et les stars ne sont pas des surhommes capables de péter les reins adverses à chaque action. Si les gestes les plus spectaculaires sont de la partie, ils ne s’effectuent pas d’un coup de baguette magique et exigent du temps, de l’entraînement et un timing parfait. Il faut « travailler » l’équipe adverse pour déstabiliser son bloc. Le titre de Konami tend beaucoup plus vers la simulation que son homologue et il suffit que l’équipe soit coupée en deux ou désorganisée pour se prendre des raz-de-marée adverses. Sans réflexion, à moins de partir à l’abordage en fin de match, vous n’arriverez pas à remporter la victoire car vos joueurs vont se cramer inutilement. Si c’est pour avoir un Lemar ou Griezmann aussi vifs qu’un Mertesacker lancé à pleine vitesse, cela ne sert à rien et ça peut se payer cash. Si vous venez de FIFA comme c’est le cas de votre serviteur, les premiers matchs pourraient être cruels ; c’est-à-dire avec des tas d’occasions ratées et une banderille plantée par l’adversaire en toute fin de rencontre.
PLUS VRAI QUE NATURE
Lorsque se dresse la bande de Kagawa et que l’hymne japonais retentit, on ressent toute l’émotion visuelle de ce PES 2019. Encore une fois, la réalisation est extrêmement soignée, des visages au stade en passant par les animations ou les champs des supporters dans les tribunes. Un effort considérable a été fait sur la lumière et la modélisation générale flattera la rétine de n’importe quel passionné du ballon rond. Si les expressions sont encore un peu forcées et que certains mouvements paraissent un peu robotiques, on se rapproche de plus en plus d’une rencontre télévisée. En revanche, on ne peut que pester sur l’inégalité des commentaires, avec un Grégoire Margotton aussi convaincant qu’un Darren Tulett exaspérant (« les buts, c’est comme le ketchup… », merci Ronaldo). Par ailleurs, il arrive régulièrement que les commentateurs soient totalement couverts par les chants du public. Un passage par le volume sonore est plus que recommandé. On regrette aussi que l’interface n’ait pas subi de mue profonde mais dans l’ensemble, PES 2019 demeure très convaincant en matière de retranscription, avec de nouvelles scénettes et animations contextuelles. Cette année, pas de doute, PES peut considérablement prendre des parts de marché à FIFA.
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Plus que jamais, Pro Evolution Soccer se rapproche de son meilleur niveau. Après avoir essuyé quelques plâtres, la série s’est peu à peu reconstruite et a trouvé le rythme de croisière qui lui convient. Grâce à un gameplay posé et incontestablement porté sur la construction du jeu et la mise en place tactique, PES 2019 est à même de satisfaire tous les fondus du carré vert. Tout est plus soigné que dans la précédente édition et les matchs sont de plus en plus naturels. Certes, il manque les licences des grandes équipes et compétitions mais, cette année, PES pourrait devenir le Montpellier de 2012, avec un Giroud supersonique (25 buts, 10 passes dé). Le titre de Konami est un peu à l’image du buteur et champion du monde français. Touché mais pour le faire tanguer, il va falloir s’accrocher.
Points positifs :
Le gameplay basé sur la construction du jeu
Animations plus naturelles que jamais
Le foot, c’est aussi les divisions et championnats « exotiques »
Contenu important
Réalisation très soignée
Visages, gabarits au top
Le système de fatigue cohérent
Points négatifs :
Encore et toujours le manque de licences
Pas de Champion’s League cette année
Une interface à retravailler
Commentaires inégaux
Éditeur : Konami – Développeur : Konami – Genre : Sport – Date de sortie : 30 août 2018 – Plateformes : PS4, Xbox One, PC
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