Après ses mésaventures dans le premier Tomb Raider, on aurait pu croire que Lara Croft opterait pour une carrière de comptable, bien loin du danger. Et pourtant, voilà qu’elle repart affronter le danger de plus belle que nous avons pu essayer durant les premières heures.
Tout commence dans une montagne enneigée et menaçante avec une Lara et l’un de ses amis (plus malin, expérimenté et surtout plus sûr de lui). Dans l’optique de rejoindre une mythique cité perdue, les deux tentent l’ascension d’un bout de montagne particulièrement inhospitalier. Seulement voilà, comme bien souvent, Lara a le don de se mettre en difficulté. Il faut dire que les crevasses qui se forment sous ses pieds n’aident pas à la progression, sans parler des intempéries qui gênent les appuis. En bref, c’est un peu la cata et l’expédition tourne à la débandade.
Rapidement, il va falloir user de deux piolets d’archéologue via une séquence de pousse-boutons, certes très visuelle mais d’un intérêt limité. Cette première phase d’action n’est autre qu’un QTE (Quick Time Event). Et malheureusement, les détracteurs de ce procédé risquent de déchanter : Rise of the Tomb Raider use et en abuse dès lors qu’il s’extirpe de ses terrains de jeu favoris, c’est à dire le combat, l’exploration et les acrobaties. L’autre impression désagréable de cette introduction, c’est qu’elle lorgne énormément du coté d’Uncharted. Ceci dit, c’est pour la bonne cause : le spectacle est intense et la tension extrême. Plus on avance, plus Lara semble s’enfoncer dans l’antichambre de l’Apocalypse avec des orages, des falaises menaçantes, des avalanches, la chute de morceaux de glace ou de pierres…
Lara est dans la daesh
Heureusement, la séance suivante, un flash-back permet de comprendre ce que l’archéologue est venue faire dans cette galère. Deux semaines plus tôt, Lara suivait une piste lancée par son père et sa quête l’a amené en Syrie. Pas forcément le meilleur endroit actuel pour faire des fouilles archéologiques, surtout pour une jeune femme. D’ailleurs, ça s’est mal passé : son guide est tué alors qu’elle est sur la route, un hélico s’en prenant à sa jeep. Là encore, c’est du grand spectacle ! La séquence se termine avec Lara cherchant son chemin dans la montagne. Elle y trouve des ruines abandonnées, dont l’entrée est dissimulée par une grotte. C’est la piste qui semble être le fil conducteur du jeu : celle d’un mystérieux prophète de Constantinople que les ancêtres des grands méchants de cet opus, Trinity, ont fait tuer plusieurs siècles auparavant.
La montagne pourrait dissimuler la tombe du dit prophète, et elle porte les stigmates d’une bataille entre ses disciples et des agresseurs aux faux-airs de Croisés. S’en suit une exploration qui mêle des séances d’acrobaties classiques, des énigmes et encore une fois un peu trop de QTE pour échapper aux pièges. Heureusement, Lara fait preuve d’une jolie palette de mouvement, d’une animation irréprochable et d’une maniabilité appréciable bien que demandant un peu de précision.
Rapidement, Lara réalise qu’elle n’est pas seule dans les ruines. Des commandos armés de Trinity sont sur ses traces. Elle aura néanmoins le temps de faire quelques découvertes, non sans risquer sa peau en se balançant au dessus du vide et en résolvant quelques puzzles mécaniques à base d’eau, de planches flottantes et de doubles sauts. Hélas, les soldats de Trinity réussiront à faire exploser les ruines, ce qui donne une séquence de fuite haute en couleurs mélangeant QTE et visée sur les adversaires ou des pièges en temps limité.
Quand elle bricole, Lara Crafte
La suite nous ramène en Sibérie où notre héroïne est en fâcheuse posture : isolée, blessée et entourée de loups et même d’un ours particulièrement résistant. C’est l’occasion de tester les mécanismes de survie de cet opus, qui sont à peu de choses près identiques aux précédents.
La « région » de survie est assez petite et Lara peut collecter des ressources qu’elle repère avec son super sens d’aventurière. Elle peut ensuite les utiliser pour améliorer son équipement, fabriquer des pansement, des explosifs rudimentaires etc.
Ses dons en bricolage peuvent également être affectés par l’acquisition de compétences obtenues via l’expérience. Elles ne concernent d’ailleurs pas que l’artisanat puisqu’elles jouent aussi sur les qualités acrobatiques ou le combat de l’archéologue. Ici aussi, on ne note pratiquement pas de changement par rapport à Tomb Raider. À un détail près : Lara doit maintenant maîtriser des langues étrangères. Certains éléments de décors sont écrits dans les idiomes anciens ou exotiques comme le mongol ou le grec ancien qu’elle devra apprendre à déchiffrer.
Toutefois, l’aventurière n’aura pas le temps de flâner ou d’améliorer son confort car des hommes de Trinity traînent dans la région et partiront à sa recherche dans une séquence mêlant infiltration et combat. Pour peu qu’elle arrive par derrière discrètement, Lara peut facilement venir à bout d’un adversaire, et le cas échéant son arc et ses flèches font des miracles. Le tout dans une ambiance crépusculaire particulièrement réussie.
Être une femme libérée, c’est pas si facile
Dans cette suite, Lara est toujours un personnage en devenir par rapport à celui des années 90. Cependant, du chemin a été parcouru par la jeune femme. Elle semble toujours assez sensible et se tord de douleur, perd son calme ou ressent de la peine et du chagrin dès qu’elle est confrontée à une difficulté. Pas de chance, dans Rise of the Tomb Raider, elle continue de servir de cible tantôt par une nature vraiment hostile, tantôt par de méchantes ruines qui ont attendu patiemment des siècles pour s’écrouler à son passage, ou de la part de l’organisation de Trinity.
Rassurez-vous, la jeune aventurière n’a visiblement aucun cas de conscience dès qu’il s’agit de se débarrasser de méchants mercenaires par un garrot ou un coup de piolet dans le dos.
Dans sa recherche de la base des méchants, Lara va être amenée à découvrir l’une des « tombes » du jeu, via un réseau de cavernes comportant un navire byzantin échoué dans les glaces depuis plusieurs siècles, et en position verticale. Quelques sauts et mécanismes activés plus tard, elle va pouvoir découvrir les trésors et l’étrange histoire qui cache derrière tout ça. A l’image de plusieurs tombes dans le jeu, cette partie est optionnelle et servira surtout aux chasseurs de succès et de points d’expérience. De quoi aborder en meilleure position la dernière partie de cette introduction à Rise of the Tomb Raider, où l’on a pu découvrir une Lara guerrière. A elle seule, elle va devoir prendre d’assaut, ou tout du moins infiltrer une ancienne base militaire russe occupée par les agents de Trinity. Mieux vaut y aller en finesse, notamment en attirant les soldats isolés à grand coup de bouteilles de vodka (si, ils ont osé). La séquence est assez longue et tendue mais plutôt réussie.
Bref, vous l’aurez compris, sans révolutionner le genre, ni la licence comme le Tomb Raider de 2013 l’avait fait, ce nouvel opus s’annonce assez similaire, plutôt bien exécuté et en tout cas varié. De quoi pérenniser le retour d’une icône qui a toutefois sérieusement tendance à s’inspirer d’un certain Nathan Drake. À moins bien sûr que cet opus ne réserve quelques révélations et idées géniales et inédites, ce qui est peu probable.
Éditeur : Square-Enix – Développeur : Crystal Dynamics – Genre : Action/Aventure – Support : Xbox One (2016 sur PS4 et PC) – Sortie : 10 novembre 2015 – PEGI : 18