En quelques années, le financement participatif a pris des proportions gigantesques sur Internet. Aujourd’hui, plus besoin d’un éditeur ou d’une grosse structure pour lancer son projet, et du coup, c’est souvent sur Kickstarter et consorts que les bonnes idées et les projets voient le jour.
C’est pourquoi, chez Joypad, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de faire un petit point sur ce qui se passe dans le petit monde des financements participatifs. Pour cette quatrième édition, un peu en retard, voici une sélection de projets ou phénomènes qui nous paraissent intéressants.
L’OEIL NOIR : Revival et jets de dés
Si l’on associe le jeu de rôle « papier » à Donjons & Dragons, le premier jeu de ce genre a être sorti en France n’est pas D&D mais l’Œil Noir. Ce jeu d’origine allemande est un énorme carton depuis plus de 30 ans outre Rhin, et avait très bien fonctionné chez nous dans les années 80, porté notamment par une traduction disponible dans les librairies et supermarchés dans la même collection que les livres dont vous êtes le héros.
Aujourd’hui, l’Œil Noir revient pour une cinquième édition allemande qui sera la seconde française. Si son nouvel éditeur, Black Book Editions, joue un peu sur la nostalgie, c’est un RPG qui n’a plus grand chose à voir avec son ancêtre : règles rafraîchies, production luxueuse, ton un peu plus adulte.
Comme souvent dans les financements participatifs de BBE il y a à boire et à manger, pas mal de superflu et un jeu peut-être « surproduit », à tel point qu’on ne sait plus trop s’il est une chose ludique ou un objet de collection.
Il n’empêche que c’est un joli projet et à priori un jeu solide, à défaut d’être original.
Les premières offres commencent à 40 euros (mais comptez 60 pour les règles complètes) et le jeu en est à plus de 43000 euros sur les 10000 demandés au départ. C’est donc un succès. La livraison est prévue pour l’Automne.
Pour en apprendre plus c’est ICI
WEKEY POCKET : Un clavier plus utile que celui du cinéma
Que vous ayez une tablette ou un téléphone mobile, taper sur un clavier digital peut parfois être problématique, surtout si comme l’auteur de ces lignes, vos doigts font la taille de la moitié du dit clavier.
Cependant, il n’est pas toujours facile de se trimbaler avec un vrai clavier.
Heureusement, on trouve sur la plate-forme Indiegogo une vraie solution à ce problème de doigts boudinés, avec le projet Wekey Pocket.
Il s’agit d’un clavier pliable et encore plus fin qu’un fondant au chocolat dans un restaurant parisien (oui, celui qui permet de deviner le motif de l’assiette à travers le gâteau et la crème anglaise) puisqu’il ne fait que 6 mm d’épaisseur. Coté poids, il pèse moins de 100 grammes et n’a besoin d’être rechargé qu’une fois par mois pour une utilisation moyenne (si vous recopiez quotidiennement Guerre et Paix ou la liste des anachronismes dans Assassin’s Creed, prévoyez une batterie de secours). Le tout fonctionne en Bluetooth, donc sans fil entre l’appareil et le clavier ce qui permet de le faire fonctionner aussi bien sur Android, iOs ou Windows pour les trois possesseurs d’un Blue Screen Of Death Phone. Dernier détail important pour les personnes concernées, il fonctionne sous votre douche ou dans la piscine car waterproof.
À 70 dollars pour une livraison en septembre, c’est une offre assez alléchante qui malheureusement ne propose pas encore d’offre en Azerty. Le projet est déjà bien financé, avec un peu de chance, un palier proposant un clavier pour écrire dans la langue de Nabilla pourrait donc voir le jour.
Pour plus d’infos, ça se passe ICI
ARTBREW : Bière qui roule amasse de la mousse
La mode des hipsters n’a pas que des mauvais coté. Entre deux bars à corn-flakes et coupes de barbes à la con, nos joyeux fashion victims en pantalons trop serrés ont permis de développer le phénomène des micro brasseries et même des auto brasseries.
Car oui, désormais, brasser sa propre bière est le must absolu. Cependant, s’il est super classe de fabriquer sa Gronembourg ou sa Decarteserbreau (ce jeu de mot est à consommer avec la plus grande modération), ce n’est pas si facile que ça. Il faut du matériel, de la place, de la patience.
C’est là que la magie d’Artbrew intervient. C’est en gros une brasserie de la taille de deux grosses machines à café moderne. Vous y versez vos ingrédients, sélectionnez un programme et à vous la bière maison. En plus de l’appareil, le projet prévoit des livraisons d’ingrédients et une application pour appliquer des recettes ou créer les siennes avec ses propres ingrédients, avec en plus la possibilité de les partager auprès de la communauté. À vous la bière au malabar-gingembre, blonde mais avec des mèches rouges !
Le ticket d’entrée n’est pas donné, près de 500 dollars voire 600 pour les retardataires. C’est prévu pour septembre et pour le moment le projet se porte bien, avec pratiquement 400 000 dollars récoltés pour une demande initiale de 100 000.
Pour vous renseigner sans modération, c’est ICI
WARBANDS BUSHIDO : La stratégie à la sauce samouraï
À la frontière du jeu vidéo et du jeu de plateau, Warbands : Bushido est un produit assez audacieux. C’est en effet un « tactical » à la Final Fantasy Tactics ou Valkyria Chronicles, qui utilise des figurines à collectionner. Prévu sur PC, Mac et appareils mobiles, il pourrait s’agir du premier opus d’une future série car ses créateurs souhaitent s’attaquer à d’autres époques.
Les sensations de jeu sont proches d’un jeu sur table : utilisations de cartes de pouvoir, déplacement des figurines sur un terrain quadrillé, jets de dés etc.
Mais bien entendu, le support numérique permet d’ajouter une campagne solo et du multi à distance via le Net.
Il y aura également une centaine de figurines différentes, que vous n’aurez pas besoin de peindre avec vos petites mains. Les victoires en parties permettront d’en débloquer de nouvelles et de customiser au mieux sa Warband, un groupe d’une demi douzaine de guerriers. La thématique des samouraïs semble bien exploitée, notamment pour la gestion des premières armes à feu utilisées dans la période Sengoku.
Ses développeurs demandent 30000 dollars, et à 3 semaines de la fin, c’est moyennement bien engagé. En cas de sursaut, l’ajout d’une traduction en français et d’options supplémentaires est prévue.
Le ticket d’entrée est à 15 dollars, les autres contributions permettant de débloquer des accès aux bêtatests ou des figurines exclusives, voir même votre figurine conçue par vous !
Pour plus d’infos, ça se passe ICI
MOVIESWAP : Attention, ça va couper !
Dans la précédente édition de Participanews, nous vous parlions du projet Movieswap qui visait à créer une immense bibliothèque de partage de films. Hélas le projet a été annulé. S’il avait eu des débuts encourageants, il n’a pas atteint la masse critique nécessaire pour que ces instigateurs (l’équipe derrière Vodkaster) dispose de suffisamment d’arguments pour convaincre les investisseurs. Le faible niveau des contre parties et le manque de publicité du projet, qui aurait mérité une grosse polémique avec une major hollywoodienne, ont sans doute eu raison de cette bonne idée.
SOLVE THAT CASE : Le Star 80 du jeu vidéo
Voilà un projet qui s’il se réalise, devrait faire les beaux jours de notre rubrique Critiques.
En effet, Solve That Case, c’est un peu la quintessence du jeu indépendant et du retrogaming.
Vous y incarnez un détective lancé sur 5 affaires criminelles qui sont autant de prétextes pour traverser divers tableaux renvoyant à des jeux vidéo des années 80 et 90.
Parmi les titres « cités », on reconnait ainsi Berzerk, Tetris, Breakout, Space Invaders, Frogger, Guitar Hero, Super Mario et beaucoup d’autres.
Bien entendu, la réalisation est au niveau du 8bits, y compris pour la musique. Le tout a l’air très cheap, limite programmé par une seule personne dans son garage en Espagne. Et quand on s’intéresse aux contributions, tout s’explique : les contributions commencent à 2 euros, qui permettent d’avoir une clé pour le greenlight de Steam au mois d’août. Le projet a déjà levé l’impressionnante somme de 76 euros sur 125 demandés à trois semaines de son échéance.
À votre bon cœur M’sieurs Dames, c’est pour faire avancer le jeu vidéo en regardant vers l’arrière et c’est ICI que ça se passe.
Dualo : Jean Michel Jarre de poche
On termine cette quatrième édition de Partcipanews par un objet tellement improbable qu’il en a l’air génial.
Avec son allure d’objet sorti de Star Trek, le Dualo ressemble à un jouet pour enfant qui aurait copulé avec un accordéon.
Il s’agit en fait d’une sorte de synthétiseur évolué capable de sonner comme de nombreux instruments (52) mais aussi d’intégrer ses samples et qui permet de créer des boucles à la volée.
L’autonomie annoncée est de 8 heures, ce qui permet quand même de jouer 3 morceaux de The Cure.
Le Dualo est intéressant pour apprendre la musique car ses touches sont lumineuses, ce qui permet d’apprendre les morceaux en suivant les lumières qui s’allument. Il devrait d’ailleurs s’accompagner de tutoriaux et guides sur Internet.
Sur cette vidéo de démonstration , c’est assez convainquant :
Si l’envie vous prend de jouer les Yvette Horner 3.0, sachez qu’il vous en coutera au moins 300 euros. Le projet est prévu pour décembre, et il a déjà levé plus de 110 000 euros sur les 50 000 demandés.
Pour en apprendre plus et devenir le meilleur ami de vos voisins c’est ICI