En perdition depuis quelques années, la série automobile Need for Speed était incontournable dans les années 1990 et au début des années 2000. Le premier, sur PC, 3DO, PlayStation et Saturn, en dépit d’un pilotage assez rude, avait conquis tous les observateurs de la période 32-bits. Ce fut ensuite à l’excellent Need for Speed II de prendre la relève. Compatible avec les cartes accélératrices sur PC, il en mettait plein la vue et jouissait de vidéos totalement dingues (l’une des marques de fabrique d’EA à l’époque) en plus de proposer des décors ultra variés. Puis vient le troisième épisode, tout aussi dément et porté sur la rivalité entre les chauffards et les forces de l’ordre. La licence a ainsi su se renouveler épisode après épisode… avant de se fondre dans la masse et de devenir trop générique. Et c’est justement ce qui manque à ce NFS Heat : une vraie personnalité.
Cette édition 2019 prend place dans la ville de Palm City. Théâtre de courses de rue déjantées, celle-ci est désormais sous le commandement d’un officier de police qui a décidé de sévir par tous les moyens. Bien évidemment, votre avatar, nouveau venu dans le game, a l’intention de suivre les caïds du coin pour n’en faire qu’à sa tête et s’éclater au volant de bolides aux moteurs rutilants. C’est donc dans cette cité inspirée de Miami que notre cher gaillard va en faire voir de toutes les couleurs au lieutenant de police Frank Mercer. Exit les lootboxes et le système de progression de Payback, place à une succession de courses aux objectifs divers où chaque victoire permet de grimper dans la hiérarchie des meilleurs cracks de la pédale. Why not ? Le principe est simple et l’argent glané offre de belles options de customisation. On gagne, on dépense en matos et on continue jusqu’à atteindre le rang ultime. Classique donc, mais sacrément efficace. Le problème, c’est que cet épisode est générique au possible et manque d’inspiration à tous les niveaux.
On the road again…
Dans cet univers où la vitesse prône sur tout le reste, n’espérez pas participer à des courses au réalisme exacerbé. Ici, c’est de l’arcade pure et dure avec une conduite qui mise sur le plaisir immédiat et le fun. Le problème, c’est que ce NFS Heat souffre d’une impression de déjà-vu absolument terrible. Le scénario sur fond de viewers et réseaux sociaux, allié à l’ultra-exagération à l’américaine, frôle par moments le ridicule. Plus cliché, c’est presque impossible. Et si, par hasard, vous arrivez à vous complaire dans cette atmosphère de djeun’z (je le vois arriver le « ok boomer »), il est possible de s’amuser grâce à l’acharnement de la police lors des courses-poursuites – à condition de s’essayer à une difficulté plus élevée. Mais pour les autres, le fait que l’on court de jour comme de nuit ne change pas grand-chose à l’affaire car, dans les faits, la conduite est globalement trop molle. Cela commence à faire beaucoup et ce n’est pas fini…
Miami-figue mi-raisin
Si les caisses sont plutôt bien modélisées, on se demande où les développeurs ont voulu en venir avec l’environnement proposé. Une ville, par essence, est vivante et s’avère généralement surprenante par ses différents quartiers, ses habitants, ses monuments, etc. Là, c’est bien simple, c’est plat, morne, sans vie et c’est d’un vide intersidéral. Dans ces conditions, comment ne pas s’ennuyer au bout de quelques heures ? Malheureusement, et même si le jeu a plus de gueule lors des rixes automobiles nocturnes (grâce aux effets de lumière, aux reflets, etc.), ça ne suffit pas à renouveler un plaisir qui s’estompe à vitesse grand V. Parfois, le jeu en fait trop, parfois pas assez et c’est triste car on aimerait vraiment que la série revienne à son meilleur. Mais indubitablement, ça ne sera pas pour cette fois.
VERDICT DU RÉDACTEUR : DÉCEVANT
Qu’ils sont loin les épisodes des années 90 ou les excellents Underground de l’ère 128-bits. Need for Speed Heat, malgré toutes ses bonnes intentions, n’arrive pas à raviver une flamme qui s’est éteinte, pour beaucoup, il y a quelques années. En retard sur le plan technique, pas assez varié et souffrant un pilotage lassant, le jeu de Ghost Games pourra intéresser celles et ceux qui recherchent un jeu accessible, à l’ambiance hip-hop et sans prise de tête mais il n’est pas digne de la licence qu’il porte. Sincèrement, quitte à faire revivre la série, autant relancer un bon vieux remake des familles car, en l’état, on ne parvient pas à entrevoir un avenir radieux pour cette franchise.
Points forts :
Accessible
Une police bien accrocheuse
Pas mal d’éléments pour customiser sa caisse
Points faibles :
Vide, plat et pas assez varié visuellement
Une conduite trop mollassonne.
Pas assez de challenge
Éditeur : Electronic Arts – Développeur : Ghost Games – Genre : Course– Date de sortie : 8 novembre 2019 – Plateformes : PS4, Xbox One, PC
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