Multi-tests octobre 2018 : Flipping Death, Little Dragon Café…

FLIPPING DEATH

Réalisé par la même équipe que Zombie Vikings, Flipping Death est un point & click complètement barré aux pays des morts-vivants. Et le terme « morts-vivants » est adapté dans le sens où l’on suit les pérégrinations d’une ex-employée de pompes funèbres. Virée pour un enthousiasme un peu trop prononcé, elle décide de se barrer à une fête avec son petit ami. Mais sur le chemin, alors qu’ils sortent indemnes d’un accident de voiture, la demoiselle ne trouve rien de mieux que de faire l’andouille près d’un mausolée. Ce dernier cède, cette dernière fait une chute de plusieurs mètres… et s’écrase lamentablement sur un rocher. Désormais passée de l’autre côté, elle se retrouve face à la Mort qui lui demande de prendre son rôle de façon temporaire. La délurée de service se voit affublée d’une faucille et va arpenter les deux dimensions – celle des vivants et celle des morts – pour aider les pauvres âmes à reposer en paix. Flipping Death, porté par un Ryan North inspiré, manie l’humour noir avec une aisance déconcertante. Côté gameplay, le titre offre un mix entre action/plateforme et le point & click à l’ancienne. On s’amuse à prendre possession des corps dans le monde des vivants pour mener à bien les différentes missions proposées. La direction artistique, en 2D choyée, laisse apprécier des looks et des décors vraiment uniques. L’animation toute désarticulée, quant à elle, apporte la touche de folie supplémentaire. Loin d’être simple, notamment de par ses énigmes tarabiscotées au possible (sans rire, j’ai galéré dès le début), voilà un titre à la Monty Python qui devrait parler aux amateurs des Discworld et autres Blazing Dragons, dans un univers bien différent toutefois. Franchement, on se marre du début à la fin, et ça fait du bien !

Verdict : BON

LITTLE DRAGON CAFÉ

Il suffit de se frotter quelques secondes à Little Dragon Café pour sentir l’inspiration très « nature » du créateur d’Harvest Moon. Mignon à souhait et très bucolique, ce titre – aux délicieuses mélopées de piano et de flûtes – apporte une touche heroic fantasy vraiment sympathique. Les habitants côtoient ainsi des dragons et possèdent toutes sortes de créatures. Votre rôle va ainsi être d’élever votre propre dragon tout en menant à bien les missions du restaurant de votre maman, qu’il s’agisse du service ou de la préparation de mets succulents. Si les premières minutes du jeu se focalisent sur l’apprentissage des commandes, c’est parce que Ren et Rin vont devoir gérer l’établissement seuls (ou presque car ils peuvent compter sur une petite équipe). Comme dans Harvest Moon, on doit veiller à la bonne tenue des denrées alimentaires mais aussi préparer des petits plats avec un mini-jeu. À côté de ça, il faut faire en sorte que son dragon soit bien éduqué et grandisse en vous respectant. Quant au restaurant, il est le lieu qui vous permet de rencontrer une population totalement loufoque, aux demandes parfois bien particulières. Drôle, frais et bien réalisé avec son crayonné pastel, Little Dragon Café rappelle, par moments, un certain The Legend of Zelda : The Wind Waker. On regrette toutefois un manque global d’intérêt sur la longueur, la faute à des activités qui se répètent et une impossibilité totale de personnaliser son restaurant, ses menus, etc. Le titre, en plus d’être assez vide visuellement, est couvert de chargements. Malgré tout, la patte de Yasuhiro Wada est palpable et parvient, par petites touches, à nous combler. Un jeu agréable, que l’on ressort régulièrement, sa durée de vie étant conséquente.

Verdict : DÉPAYSANT

FIRE PRO WRESTLING WORLD

Dans la catégorie des jeux qui sortent dans l’indifférence la plus totale, voici Fire Pro Wrestling World. Ce jeu de catch, qui ramène aux titres du genre sur 8 et 16 bits, n’est absolument pas une nouvelle IP. En réalité, cette licence est sortie il y a bientôt trente ans au Japon et c’est donc avec une réelle curiosité qu’il débarque en Europe. Un pari de l’éditeur ? Peut-être. En tout cas, il serait dommage de se limiter son enveloppe visuelle un brin (trois fois rien) surannée. À l’inverse d’un WWE qui se veut très spectaculaire, tout en étant agréable à jouer, Fire Pro Wrestling World est une vraie simulation. Il faut donc gérer son souffle, placer les coups avec un timing parfait et négocier chaque prise de soumission. Très particulier dans son approche, le jeu de Spike Chunsoft ne mise pas uniquement sur la victoire mais opte pour un système de pourcentage permettant de définir la qualité du combat. Il ne faut pas se mentir, Fire Pro Wrestling World est un titre très spécial, avant tout dédié aux fans de catch, mais qui propose un gros contenu (une sorte de carrière, du jeu en ligne, hors-ligne, des combats aux règles variées…), des animations réussies (dans le style 2D) et même la possibilité de créer son propre catcheur de la tête aux pieds. Dommage toutefois que le jeu soit entaché de bugs gênants, comme cet écran de chargement qui fige en mode Fighting Road (solution : il faut passer la console en anglais). On peut aussi pester sur la qualité très pauvre de la partie audio et sa musique « casse-tête » pas inspirée pour un sou. Mais pour qui aime le catch « exotique », c’est un complément fort intéressant à la franchise WWE.

Verdict : POUR FANS UNIQUEMENT

DAKAR 18

Disponible depuis quelques semaines, Dakar 18 invite le joueur à mordre la poussière avec des véhicules spécialement taillés pour la discipline. À l’inverse des autres titres du genre, et même si la réalisation est loin de flirter avec les canons du genre, ce titre propose une approche vraiment unique. À la fois sauvage et pointilleux, Dakar 18 fonctionne avec un système de waypoints qui oblige le joueur à suivre à la lettre les indications de son co-pilote. En plein désert, il n’est pas difficile de se perdre et le moindre écart avec la concurrence peut vous coûter la victoire. Si on pouvait espérer une réalisation plus choyée et des bugs moins nombreux, il faut tout de même avouer que le jeu a de sérieux atouts : un open world balèze, la possibilité de sortir de son véhicule pour par exemple remorquer un concurrent embourbé, de beaux paysages et un fun omniprésent. Certes, la physique des véhicules est à revoir et on voit clairement qu’il s’agit du premier jet d’une nouvelle licence qui se cherche. Mais si vous êtes des amateurs de cette discipline, c’est-à-dire du véritable rallye-raid, ce jeu – qui est le seul dans sa catégorie – pourrait bien vous combler. Attention tout de même : Dakar 18 est un jeu exigeant dans tous les sens du terme. Il faut constamment s’arrêter pour réparer et mener à bien sa longue escapade désertique.

Verdict : PASSABLE

BRIDGE CONSTRUCTOR COMPILATION

Certains titres ont le malheur de passer totalement sous le radar et c’est bien dommage. Bridge Constructor est une licence qui est apparue en 2012 sur mobiles et PC. Comme son nom l’indique, le jeu consiste à créer un pont en suivant toute une série de règles. Dans le cas contraire, les usagers empruntant l’édifice pourraient avoir quelques problèmes. On dénombre plus d’une soixantaine de niveaux répartis en plusieurs environnements (la montagne, la ville, la plage…). C’est plutôt amusant et il faut toujours s’adapter aux types de véhicules. Malgré l’aspect « flash » totalement dépassé, on aime se grimer en bon samaritain pour les habitants de l’île de Camatuga. L’interface est très simple d’accès et c’est un bon petit jeu qu’on relance de temps à autre. Compilation oblige, Bridge Constructor est accompagné par d’autres jeux. Bridge Constructor Stunt repose sur le même concept mais se focalise cette fois sur les rampes et autres tremplins pour faire effectuer des cascades aux usagers. La différence, à la manière d’un Trials, c’est que c’est vous qui devez effectuer les cascades en dosant l’accélération et le saut via le pavé tactile. Plutôt rigolo et fun à jouer ! Pour terminer, Bridge Constructor Portal reprend le système du jeu éponyme. Après un entretien avec un supérieur du genre expéditif, vous prenez la direction des opérations. En tant que responsable du labo, vous devez créer des ponts en faisant en sorte d’éviter de multiples obstacles (cuves d’acide, lasers…). Pour parvenir à vos fins, vous aurez accès à différentes substances, sans oublier les fameux cubes. Plus abouti visuellement, c’est un titre très prenant pour les amateurs de casse-têtes. Et globalement, cette compilation s’en sort très bien, à condition de ne pas s’attendre à un jeu qui mette à genoux votre console.

Verdict : BON