À l’inverse d’Astérix, des Schtroumpfs ou encore de Tintin, certains personnages de bande dessinée n’ont jamais l’objet d’adaptations en jeux vidéo, tandis que d’autres n’ont fait qu’une apparition sporadique sur les consoles. C’est le cas du Marsupilami, l’animal imaginaire créé en 1952 par André Franquin et bien connu des amateurs de Spirou et Fantasio. À l’époque, SEGA a demandé à ses différentes branches occidentales de proposer des licences à adapter sur ses consoles. SEGA France a proposé plusieurs franchises et deux d’entre elles ont été retenues par le Japon : Astérix et le Marsupilami. Grâce aux BD envoyées au Pays du Soleil Levant, chaque série a fait l’objet d’extrapolation par les développeurs nippons (supervisés par SEGA France) et c’est ainsi que le célèbre gaulois et la créature jaune ont débarqué sur les consoles de la marque. Astérix et son acolyte ont eu un tel succès que de nombreuses suites ont vu le jour. Le Marsupilami, quant à lui, a dû se cantonner à une seule et unique aventure sur Mega Drive. Parue en 1995 sur la machine 16-bits, la cartouche « Marsupilami » est un jeu de plate-forme bien réalisé, rappelant par certains côtés le titre « Eek the Cat » et les Lemmings. Dans cette aventure, le joueur participe à des séquences de plate-formes et doit utiliser sa queue (prenant de multiples formes, comme un marteau ou un escalier) pour ouvrir l’accès à son pachyderme de compagnon. À défaut de posséder une bande-son inoubliable (c’est le moins qu’on puisse dire), le titre est plutôt bon, assez coriace et original. Jusqu’à aujourd’hui, c’était l’unique jeu Marsupilami.
Pour son grand retour sur consoles et PC, le Marsupilami a choisi d’emprunter des mécaniques à la Donkey Kong Country. Exit le concept à la Lemmings, Le Secret du Sarcophage est plus conventionnel et fera la joie des enfants et des amoureux de la plate-forme des années 1990. Conçu par le studio lyonnais Ocellus et reposant sur le moteur Unity, le jeu s’appuie sur la recette des titres de l’époque, à savoir que l’on se déplace sur une map composée de différentes îles répondant à des thématiques visuelles diverses. La progression est volontairement linéaire et on évolue ainsi de stage en stage jusqu’à atteindre le boss et passer à l’île suivante. Marsupilami : Le Secret du Sarcophage rappelle par de nombreux aspects les Donkey Kong Country ou, plus récemment, un titre comme Yooka-Laylee and the Impossible Lair (de Playtonic, les anciens de RARE). En plus d’être très jolie, l’aventure profite d’un gameplay simple et efficace. Outre le fait de courir et sauter, Marsupilami (ou l’un de ses deux compagnons, au choix) peut balancer sa queue pour frapper les ennemis ou se mettre en boule pour détruire les obstacles ou « labourer » le sol afin de dénicher des fruits ou de la vie. Il peut aussi effectuer une attaque sur le sol, s’essayer au saut mural ou encore s’accrocher avec sa queue. Toutes ces actions participent aux différents mécanismes mis en place par les développeurs, à commencer par les niveaux bonus chronométrés. En termes de structure, Le Secret du Sarcophage ne réinvente pas le genre (et c’est voulu !), mais l’adapte habilement aux aptitudes du personnage de Franquin. Le scénario est très simple, mais il est bon de rappeler que ça n’a pas empêché Donkey Kong Country d’être un jeu culte malgré un pitch reposant sur un vol de bananes. Ici, Marsu et ses amis ont fait une grosse boulette en ouvrant un sarcophage maudit et il faut maintenant remettre dans la boite le fantôme qui s’est échappé, semant le chaos autour de lui.
Très agréable, le jeu distille une chouette ambiance avec ses percussions/flûtes de pan/guitares et propose des niveaux au level design adapté pour les enfants. S’il se termine très rapidement en ligne droite (trois îles pour autant de boss), le jeu est parsemé d’idées rigolotes, comme les piafs qui remplacent les tonneaux de DKC (et qui vous expulsent) et fera passer un bon moment à nos petits. Même si on peut glaner un nombre énorme de vies, l’aide d’un adulte est conseillé lors de certains passages plus ardus, comme les boss ou les derniers stages bonus.
VERDICT : BON
Difficile de ne pas être saisi par le thème emblématique de John Williams. Après un excellent épisode, Jurassic World Evolution revient avec une formule optimisée et encore plus riche. Cette fois, le joueur peut profiter d’un véritable mode campagne. Constitué de plusieurs chapitres (matérialisés par des lieux différents), celui-ci s’étend sur une durée de 3 à 4 heures et permet de profiter de chaque pan du jeu, en plus de profiter des voix officielles de Chris Pratt et Bryce Dallas Howard. On retrouve ainsi toutes les habitudes du premier volet en allant chercher les dinosaures en liberté pour les endormir et les ramener dans un centre où ils seront nourris, protégés et soignés sans risquer de créer des dégâts. Mais pour profiter pleinement de l’expérience, et se frotter aux dinosaures volants et créatures aquatiques (la grande nouveauté de cette suite), il va falloir lorgner du côté des autres modes. Celui qui occupera la majeure partie du temps des joueurs, c’est sans aucun doute possible l’excellent Théorie du Chaos qui revisite les moments épiques de chaque film de la licence. Là encore, les doublages sont très réussis (avec Richard Darbois dans le rôle de Ian Malcolm) et on est totalement plongé dans l’ambiance des longs-métrages. Jurassic World Evolution 2 repose sur les mêmes principes que son ainé, mais il faut avouer qu’on a bien du mal à lâcher la manette. Construction des bâtiments, recherche de traitements médicaux et de renforcement des structures, gestion des dinosaures et de leur environnement, capture et synthèse de dinosaures, création d’enclos, gestion des équipes de gardes et de scientifiques (ces derniers sont une nouveauté et se fondent totalement dans le gameplay), expéditions pour ramener de nouvelles créatures… tout est fait pour que l’on s’amuse avec ces grosses bestioles ! C’est d’autant plus vrai que l’on peut directement agir en prenant le contrôle des véhicules (voitures, jeeps, hélicoptères, camions…) ou assigner une tâche en fonction des équipes disponibles. On a donc le sentiment de véritablement participer à la conception, pas à pas, d’un parc gigantesque accueillant des dizaines d’espèces et des milliers de visiteurs. Bien évidemment, comme dans le premier épisode, les dangers guettent et le joueur n’est jamais à l’abri d’une attaque, d’une clôture en vrac ou d’une tempête fragilisant considérablement les installations.
Le Dr Hammond disait « J’ai dépensé sans compter » et vous allez vite comprendre, malgré les sommes astronomiques disponibles, qu’il faut faire attention à son budget. En effet, à l’inverse du premier volet, plus laxiste sur ce point, cette suite réclame… un paquet de pognons. Pour vous donner un ordre d’idées, un scientifique peut vous coûter jusqu’à 20 000 dollars à la… minute. À côté de ça, il faut payer toutes les installations, le carburant, l’électricité, les expéditions ou encore les salaires. Au début, on peut croire que ça passe facilement avec la réserve de cash à disposition, mais il suffit que les attaques de dinosaures ou les tempêtes soient mal gérées pour se retrouver dans le rouge. Il faut également veiller sur le bien-être de tout ce petit monde, notamment en accordant des congés pour éviter du surmenage et une baisse d’efficacité du staff. Le titre de Frontier est vraiment bien pensé et très accrocheur malgré des actions (contrôles de routine, recherche scientifique omniprésente…) qui peuvent agacer sur la longueur. On aurait aussi aimé que les développeurs proposent un système de scénarios donnant accès à de grands parcs déjà conçus et qu’il faut gérer avec l’arrivée de tempêtes ou autres dangers. Cela aurait apporté un peu de dynamisme car chaque mode impose que l’on recommence depuis le début. Mais pour qui aime les dinosaures, la licence Jurassic Park et plus généralement les jeux de gestion, ce titre est un petit bijou. Les graphismes ont encore gagné en finesse et tout tourne à merveille sur la version Xbox Series X que nous avons testée.
VERDICT : TRÈS BON
Sorti en catimini, Cérébrale Académie : Bataille de Méninges est une expérience vraiment amusante. Jouable en solo ou à plusieurs (et même à deux sur le même écran en mode tactile), le programme active votre matière grise via une série d’épreuves divisées en différentes catégories : identification, mémoire, analyse, maths et perception. La direction artistique, toute mignonne, fait qu’on accroche immédiatement à cet univers et ces mini-jeux. Pêle-mêle, il faut reproduire une combinaison de chiffres ou visuels à l’envers, taper sur les taupes correspondant aux bons symboles, amener un train à destination en replaçant les rails, indiquer la bonne heure ou encore comptabiliser le nombre exact de cubes. Très simple dans sa démarche, le jeu de Nintendo manque, à notre sens, de contenu (on ne dénombre que 20 épreuves), mais il a pour lui un mode absolument génial et addictif : les défis en ligne contre les fantômes des autres joueurs. En étant plus prompt que son adversaire, le but est d’atteindre les 100 points pour grimper dans le classement mondial. Chaque défi remporté permet de faire grimper une jauge qui débloque, à terme, des bonus cosmétiques pour grimer son avatar. Pas de doute, c’est du Nintendo dans l’esprit, mais c’est fait avec tellement de soin qu’on ne peut qu’adhérer à ces épreuves de différentes natures et au rythme toujours plus rapide des challenges. Gardez toutefois à l’esprit que celles-ci sont peu nombreuses et qu’il est donc préférable d’aimer la compétition online ou d’avoir des amis ou de la famille sous la main. Car en solo, on en fait beaucoup trop vite le tour malgré un habillage agréable et une ambiance sympatoche.
VERDICT : BON
C’est désormais un grand classique annuel. Au même titre que les simulations sportives, Let’s Sing revient avec une édition 2022 placée sous le signe de la chanson française, des tubes internationaux… et d’une formule inchangée. Malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour cette licence, décidément très fun lors des soirées entre amis ou en famille, il suffit que la playlist ne soit pas à la hauteur des attentes pour que tout l’intérêt s’effondre. Et là, pour une raison qui dépend probablement de nos goûts, on doit bien avouer que ce cru 2022 n’a pas eu le même effet sur nous que lors des années précédentes. Et comme on fait très vite le tour des 40 chansons, il y a des choix qu’on aurait aimé différemment. Oui, on retrouve Vianney, M. Pokora ou encore Barbara Pravi et son titre Voilà de l’Eurovision, mais la sélection internationale manque de pointures du moment et de choix percutants. Par exemple, on aurait préféré No Time to Die de Billie Eilish plutôt qu’Everything I Wanted ou The Kids Aren’t Alright que Pretty Fly de The Offspring. Depuis le temps que la franchise existe, il faudrait que l’équipe de développement obtienne le droit de récupérer des tubes déjà utilisés dans le passé. Là, malgré tout le côté fun des joutes en ligne ou à plusieurs, il y a un petit goût de déception qui reste en bouche. On apprécie toutefois la possibilité d’utiliser l’application via son smartphone en cas d’absence de micro. Cette fonction offre à tout le monde la possibilité de s’amuser sans disposer de deux micros. De même, il y a certains titres qui sortent du lot comme du Biolay (Comment est ta peine ?), Zoe Wees (Control), Imagine Dragons (Bad Liar) ou encore le hit de l’été Jerusalema. Bref, c’est vraiment en fonction des goûts. Si la playlist vous parle, vous passerez un bon moment. En revanche, si ce n’est pas votre came, cette édition risque fort de rester sur l’étagère. Il ne reste plus qu’à espérer que la playlist s’enrichisse avec les prochaines éditions et, surtout, que la formule soit revue avec une nouvelle interface. Mine de rien, on commence à tourner pas mal en rond.
VERDICT : PASSABLE
Après trois ans d’absence, la licence Farming Simulator 22 fait son comeback et le moins que l’on puisse dire, c’est que Giants Software n’a pas fait les choses à moitié. Dès l’intro, excellente, on sent que ce retour n’a pas été pris à la légère. La qualité de la cinématique est très bonne et la musique qui l’accompagne donne une pêche incroyable. Vraiment, pour certains, ça ne sera qu’un détail, mais cette intro en dit long sur l’ambition d’une franchise qui ne cesse de faire de nouveaux adeptes année après année. Après avoir créé son avatar, on peut débuter une carrière en suivant un tutoriel ou en se lançant dans différents modes de difficulté, le plus complexe vous demandant de repartir de zéro. Fidèle à ses principes, Farming Simulator 22 invite l’agriculteur en herbe à s’occuper de ses champs et de ses animaux en vivant de son travail. Les saisons jouent un rôle primordial et il ne faut rien laisser au hasard (pas même les mauvaises herbes dans les champs) pour obtenir le meilleur rendement. Blé, orge, colza, avoine, maïs, tournesols, soja, pommes de terre… les plantations sont très nombreuses et répondent à des règles bien précises. Année après année, Giants cherche à obtenir le meilleur de la simulation agricole et on peut difficilement montrer du doigt un contenu qui devient de plus en plus gargantuesque. Avec 400 machines au compteur (différents types de tracteurs, moissonneuses, ensileuses, camions, faucheuses, chariots élévateurs, chargeuses sur pneus…), près d’une centaine de marques officielles et trois environnements, cette édition est assurément la plus complète et la plus réussie. Déjà, techniquement, c’est beaucoup plus propre et les modélisations des engins forcent le respect. Ensuite, l’ensemble est plutôt joli et fait profiter de panoramas agréables. On sera beaucoup moins élogieux en revanche pour les collisions, l’interface brouillonne et le manque de tutoriaux. Encore une fois, la série peine à s’ouvrir au plus grand nombre tant les possibilités sont vastes. Il faudrait vraiment un tuto par machine !
Malgré ces petits défauts, Farming Simulator 22 intègre une feature inédite qui change tout ! Désormais, le joueur peut engager des ouvriers qui prennent le relai ! Moyennant finances, ils vont ainsi s’occuper des terres pendant que vous vaquez à une autre occupation, type récolte du blé (avec la remorque pendant que l’ouvrier est dans la moissonneuse) ou ventes au marché du coin. En prenant son temps, on commence à comprendre les rouages du jeu et il est même possible d’utiliser le train de la région pour déplacer sa marchandise. Farming Simulator 22 est une très bonne édition, qui souffre d’une IA perfectible (les ouvriers peinent parfois à trouver les champs) et de quelques bugs, mais qui ravira les habitués de la série et les curieux. Et les musiques de six stations de radio n’ont vraiment pas à se cacher, tant les musiques sont réussies.
VERDICT : TRÈS BON