Comment flinguer un jeu qui a l’air tout mignon et bien réalisé ? Mettez-lui un rythme poussif, des dialogues interminables impassables, un level design ultra plat et vous obtenez tout ce qu’il ne faut pas faire ou presque. Le jeu serait encore traduit, ça passerait peut-être mais ce n’est pas le cas ! Little Town Hero, qui est disponible dans une belle version collector, est un cas d’école de mauvais choix. Quand on sait que le studio derrière le jeu n’est autre que Game Freak, on a vraiment du mal à comprendre… Il est vrai que les Japonais adorent être guidés et ils n’ont aucun mal à passer du temps sur des tutoriaux là où les joueurs occidentaux vont vite zapper toutes ces aides de départ. Crash Bandicoot, par exemple, possède de nombreux tutoriaux et aides contextuelles dans sa version japonaise, ce qui n’est pas le cas de la mouture originale américaine. Mais sincèrement, même en étant patient, ce titre est un calvaire ! En dehors du cel-shading, des personnages SD (Super Deformed) et de la DA colorée, tout le reste à revoir ! L’univers manque de vie, le gameplay est inutilement complexe, les combats s’éternisent et sont terriblement lents et on ressent un énorme manque de finition avec, en point d’orgue, une intrigue vraiment bateau et inintéressante. Le studio nippon tenait une idée vraiment originale et tout est détruit par une avalanche de points négatifs qui font qu’on coupe la console en se posant une seule et unique : Pourquoi ce jeu est si lent ?
VERDICT : MAUVAIS
Dès le lancement, on comprend les références d’Ion Fury. Chapeauté par des développeurs ayant œuvré sur Duke Nukem et Max Payne, il est un hommage à ces jeux d’action du milieu et de la fin des années 1990. L’idée derrière ce soft, qui peut paraître en décalage avec son temps, est de retrouver les sensations des shooters d’antan. Dès l’écran-titre, on se retrouve avec un menu qui fait penser à ce bon vieux Duke (ou Doom) et la difficulté est matérialisée par un portrait plus ou moins amoché de la guerrière que l’on incarne. Entièrement en 3D, Ion Fury reprend les ficelles des ténors de la grande époque avec une grande vitesse de déplacements, des sprites pour les personnages et objets et le sacro-système de cartes à débusquer pour passer de zone en zone. Le tout est plutôt bien fichu, c’est speed, fun et l’ambiance sonore technoïde met la patate. Évidemment, le joueur profite d’un arsenal explosif et peut faire un sacré carnage. Ce qui est intéressant, c’est que le studio a utilisé un moteur qui nous transporte littéralement dans l’univers des shooters des années 90. La difficulté est considérable et vous aurez à recharger une partie très souvent. Il faut aussi souligner que l’on tourne parfois en rond pour savoir vers quelle direction se diriger. Si le jeu comporte des headshots et diverses fonctionnalités plus « modernes », on est tout de même en présence d’une œuvre-hommage qui ne conviendra pas à tout le monde. Le tout est linéaire au possible et il n’y a rien de foncièrement nouveau pour dynamiser une progression qui s’éternise pour lasser à la longue. La maniabilité, par moments, pose également problème car elle manque de précision. Malgré ça, on prend vraiment son pied à retrouver les sensations d’antan et Ion Fury, proposé à une vingtaine d’euros, a été réalisé avec le plus grand respect des fans du genre. Si vous aimez les Duke Nukem, Quake ou encore Blood, c’est le moment de vous faire plaisir !
VERDICT : BON
Liberated propose une approche excellente qui rappelle Comix Zone sur Mega Drive. L’intrigue est relatée sous forme de planches de bandes dessinée et le joueur progresse case après case. Avec son ambiance sombre et son propos futuriste, Liberated plonge son avatar dans un monde dystopique où chaque citoyen, ultra-connecté, est suivi à la trace par un gouvernement qui a une totale omnipotence sur la population. Dans cet univers anti-libertaire, une organisation de rebelles agit dans l’ombre pour détruire le système et c’est dans ce contexte qu’un délinquant notoire, Barry Edwards, pirate de son état, se retrouve embarqué dans une drôle d’aventure. Porté par une direction artistique – sorte de mix entre Limbo et This War of Mine – très réussie, le jeu du studio polonais Atomic Wolf puise dans un gameplay mêlant plate-formes, action et infiltration – avec une pincée d’énigmes – pour un résultat atypique et agréable. Certains pourront trouver le rythme un peu lent mais le titre se déguste comme une bande dessinée à savourer, sans se précipiter. La technique n’est pas toujours optimale, on note quelques ralentissements et la maniabilité qui manque parfois de précision, ce qui laisse à penser que le budget de développement n’était pas énorme. On pouvait tout de même espérer une meilleure d’optimisation (surtout pour les chargements) mais les quatre tomes, d’une durée d’environ 3 à 4 heures, méritent d’être découverts. Liberated est proposé à un tarif d’une vingtaine d’euros et s’appuie sur une fondation assez différente ce que l’on a l’habitude de voir. Une belle surprise.
VERDICT : BON