16 piges ! Cela fait seize ans que l’extraordinaire trilogie du Seigneur des Anneaux a vu le jour ! Pour quiconque a connu cette époque, l’œuvre cinématographique de Peter Jackson a véritablement marqué son temps, ne serait-ce que pour sa réalisation dantesque. C’était un vrai phénomène et le jeu vidéo n’a évidemment pas échappé à cette vague, avec des adaptations dans tous les sens. L’an passé, La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor a fait forte impression avec son univers immersif et son gameplay à la Assassin’s Creed. Cette année, il revient avec encore plus de conviction avec un épisode intitulé l’Ombre de la Guerre. Alors, vraie suite ou copier-coller ? Telle est la question à laquelle on va tenter de répondre.
Suite directe oblige, on retrouve le héros du premier volet : Talion. Ce dernier, rôdeur du Gondor, a passé l’arme à gauche et se retrouve à errer entre la vie et la mort. Alors que l’original mettait en avant une simple histoire de vengeance, le scénario de cette séquelle va un peu plus loin. Ce n’est pas la panacée mais c’est un peu plus intéressant désormais. Après, certains fans ne pourront s’empêcher de pester contre les libertés prises par les développeurs. Mais après tout, cela reste un jeu vidéo et il faut bien que les missions soient immersives pour happer le joueur. De ce côté-là, l’intrigue fait le job : on plonge sans mal dans l’univers de Tolkien en faisant la rencontre de personnages emblématiques et les terres explorées conservent une certaine authenticité.
Ma petite entreprise
Sans surprise, on retrouve le système pyramidal de l’Ombre du Mordor. Cela signifie que les armées de Sauron répondent à une véritable hiérarchie avec des sous-fifres qui sont au service des capitaines qui doivent, eux-mêmes, rendre des comptes aux chefs de guerre. En fonction de leurs actions, ils peuvent gagner du gallon ou être dégradé au sein de l’échelle sociale. Par conséquent, un orc lambda qui vous zigouille peut devenir capitaine. Là où cela devient intéressant, c’est qu’il existe, comme dans n’importe quelle entreprise, des rivalités. Et Seigneur des Anneaux oblige, cela ne se règle pas par des démarches administratives ou juridiques mais par des combats à mort où le vainqueur prend la place du vaincu. Ça, c’est pour le clan des ennemis. Mais il y a aussi le vôtre…
Le fameux système Nemesis est de retour avec de nouvelles fonctionnalités. Comme dans le premier épisode, vous pouvez corrompre les ennemis et les pousser à vous rejoindre. Comme pour l’armée de Sauron, votre groupe répond à un commandement et propose une véritable hiérarchie. Vous pouvez ainsi recruter des orcs, les faire devenir capitaines ou gardes du corps afin qu’il défende vos intérêts et viennent vous prêter main forte. En cas de contre-performance de leur part, libre à vous de les rétrograder à un rang moins prestigieux. Il arrivera ainsi que des membres de votre armée se rebellent et vous tendent des embuscades. Selon votre humeur du moment, vous pourrez alors dégommer les traîtres ou leur offrir une seconde chance. Comme le jeu est loin d’être simple (même en mode facile), vous aurez absolument besoin de vos alliés pour gérer au mieux votre quête.
Un monde bien ficelé
Malgré une construction qui peut paraître dépassée aujourd’hui (grosso modo, un (semi) monde ouvert à la Assassin’s Creed avec différents objectifs dispatchés sur la carte), l’Ombre de la Guerre se montre particulièrement efficace. Le bestiaire est très varié et vous pouvez même monter sur certaines créatures pour créer encore plus de dégâts. Par ailleurs, le héros dispose d’une quantité de pouvoirs qui le rendent surhumain. Que ce soit en combat ou durant les déplacements, celui-ci est capable de bien des prodiges, comme accélérer sa vitesse ou réaliser des bonds surpuissants. Vous serez ainsi surpris de couvrir de grandes distances en un temps record. Côté combats, c’est toujours dynamique mais aussi un brin bordélique. Il n’est pas rare de se faire littéralement assaillir par les ennemis, d’autant que ces derniers peuvent appeler des renforts. Lorsque les affrontements mettent en scène des guerriers encore plus haut placés, la difficulté monte d’un cran et il faut savoir résister à des assauts incessants. Clairement, l’Ombre de la Guerre souffre d’une difficulté mal dosée, faisant passer du plaisir à la frustration en quelques instants. Il est aussi incroyable en 2017 de ne pas profiter d’un système de lock. Après, on retrouve les poncifs du genre avec le loot sur les ennemis, l’arbre de compétences ou les innombrables scripts (comme suivre Gollum par exemple). C’est loin d’être original mais cela reste malgré tout efficace.
Morne Mordor
Techniquement, l’ensemble peine en revanche à surprendre mais les décors sont néanmoins un peu plus variés que dans le premier épisode. Il y a vraiment de superbes panoramas et c’est plus coloré que précédemment. Mais tout de même, c’est parfois d’une fadeur à tomber à la renverse ! Certaines textures ne sont vraiment pas attirantes et les effets souffrent d’un moteur 3D qui respire la caducité à plein nez. Du coup, à force de répéter les mêmes actions et à se taper des quêtes secondaires insipides, l’Ombre de la Guerre tombe dans le même écueil que son grand frère et se montre à la longue répétitif. C’est dommage car les voix françaises sont plutôt agréables, tout comme la bande son.
Conclusion du rédacteur : BON
Pour celles et ceux qui accrochent à l’univers de Tolkien, cette suite leur parlera certainement. Pour les autres, en revanche, l’abondance d’informations, le côté bordélique des combats et la réalisation dépassée risquent bien d’être rédhibitoires. Le souci du jeu, c’est qu’il fait montre d’une certaine ambition mais qu’il souffre d’une myriade d’imperfections. Maintenant, si on met ces dernières de côté, il faut bien reconnaître que l’on tient là l’un des meilleurs jeux de la licence. Le système Nemesis est toujours aussi prenant et l’alternance de séquences d’action, d’infiltration et d’exploration fonctionnent à plein régime. Pas parfaite, cette suite est toutefois réussie.
Points positifs :
Le système Nemesis
Les combats dynamiques
L’univers plutôt cohérent (malgré les libertés prises)
La durée de vie
Points négatifs :
Trop répétitif
Un peu vieillot graphiquement
Beaucoup d’éléments restés en surface
La caméra, parfois dans les choux
Les micro-transactions, sans déconner ?
Éditeur : Warner Bros. Interactive – Développeur : Monolith Productions – Genre : Action/Aventure – Sortie : 10 octobre 2017 – Plateformes : PS4, PC, XBOX ONE
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