1993, le monde retient son souffle. Jurassic Park, la dernière pépite hollywoodienne de Steven Spielberg est sur le point de renverser tout ce qui a été fait jusqu’alors, surpassant les effets spéciaux de Terminator 2. L’adaptation du livre de Michael Crichton est portée par une réalisation phénoménale et tout-un-chacun se met à rêver d’apprivoiser son petit dinosaure. La fascination de ces créatures ne s’est jamais estompée et ce n’est ainsi pas un hasard, surtout en ces temps de remastérisations à gogo, que la licence ait été remise au goût du jour. Si les derniers long-métrages en date sont loin de valoir l’original, ils auront tout de même permis à la franchise de connaître une seconde jeunesse. Seconde jeunesse qui passe par l’arrivée le mois dernier d’un jeu de gestion reprenant le background de l’œuvre cinématographique. Alors qu’on pouvait s’attendre à un simple jeu de commande, force est de constater que ce Jurassic World Evolution frappe très fort.
À l’image de Theme Park, le jeu de Frontier invite les amateurs de dinosaures à prendre le contrôle d’un parc d’attraction en veillant à la bonne tenue et à l’intérêt de celui-ci. Dès l’écran-titre, le constat est sans appel : Jurassic World Evolution va à l’essentiel en passant par une sorte de grand tutoriel vous apprenant les bases. Ensuite, petit à petit, les premières missions arrivent et vous devez vous dépêtrer en suivant chacun des objectifs. Lors les différents buts sont atteints, le jeu s’ouvre et donne accès à de nouvelles possibilités, auxquelles viennent s’adjoindre des îles inédites (cinq au total). Le titre s’apprécie en douceur et délivre peu à peu son impressionnante richesse.
J’ai dépensé sans compter
Jurassic World Evolution répond à une logique simple mais très efficace. Si le joueur doit bien sûr s’assurer du bien-être des visiteurs, ce sont les dinosaures qui font le succès de votre établissement. Afin de découvrir de nouveaux génomes permettant la création d’espèces variées, une équipe archéologique doit être affrétée dans différents coins du monde pour mettre à jour des fossiles. Ces fossiles, une fois ramenés à bon port, sont étudiés par le centre de recherche, qui se charge d’extraire l’ADN. Lors le pourcentage du génome atteint les 50%, le joueur a la possibilité de recréer la créature correspondante. Et bien évidemment, plus les fouilles sont importantes, plus le dinosaure sera parfait. Au fur et à mesure des créations, il faut trouver un bon équilibre entre les herbivores et les carnivores et s’assurer que tout votre cheptel se porte bien. Cela passe par un suivi régulier des besoins en eau et nourriture, mais pas seulement. Chaque espèce a des habitudes bien à elle, auxquelles il est préférable de répondre sous peine d’aller au-devant de graves déconvenues. Il faut faire en sorte que le spectacle et la sécurité soit au rendez-vous et cela passe par la création de structures spécialisées dans la protection des visiteurs et la bonne tenue du parc. Ces postes de garde (qui effectuent les missions au jeep ou hélicoptère) agissent pour le bien de tous : réapprovisionnement des mangeoires, réparations des clôtures et bâtiments, soins et transports des dinosaures (endormis, blessés, morts), etc. Il arrivera en effet que certains dinosaures tentent de se faire la malle, voire carrément s’échappent. Dans ces conditions, les fléchettes tranquillisantes ne seront pas de trop pour arrêter le carnage, de même que le développement des médicaments servira à éradiquer les différentes maladies. Tout est donc une question de gestions, à la fois des dinosaures mais aussi des visiteurs.
Sim City dans la place
Comme dans tout jeu du genre, un grand nombre de bâtiments sont à disposition. Moyennant finances, vous devez ainsi construire les enclos mais aussi toutes les structures liées à la sécurité et au bien-être du public. Cela passe par des restaurants, hôtels, fast-foods, boutiques de souvenirs, boutiques de jouets… auxquels viennent s’ajouter toutes les bâtisses servant à l’amélioration du parc. Le centre de recherches servira ainsi à développer de nouvelles espèces, tout en optimisant la performance des différents bâtiments (accélérer le temps d’incubation, développer de nouveaux génomes, accéder à de nouvelles attractions, etc.). Bien évidemment, toute cette abondance passe par l’édification de centrales électriques, plus ou moins importantes, et de pylônes. Il faut penser à tout et réagir rapidement en cas de problèmes, notamment météorologiques. Face aux caprices de la nature et aux attaques de dinosaures, les abris sont vitaux pour préserver la sécurité des visiteurs. Lorsqu’un danger est détecté, le joueur peut ouvrir tous les abris afin que la foule se mette en sécurité. En revanche, il ne faut pas tarder à les faire ressortir sous peine de perdre un sacré paquet d’oseille.
Une réalisation exemplaire
Même si tout n’est pas parfait et qu’on aurait aimé la présence de dinosaures volants et aquatiques, un cycle jour/nuit (on peut passer de l’un à l’autre en mode bac-à-sable mais c’est tout) ou des modes de jeu plus garnis, Jurassic World Evolution démontre tout son potentiel très rapidement. Graphiquement, il est vraiment superbe et l’animation est un modèle du genre. Sur Xbox One X, c’est bien simple, nous n’avons perçu aucun ralentissement. C’est fluide, rapide, on peut zoomer et dézoomer à volonté et l’interface est vraiment bien conçue. Certes, les objectifs ont tendance à se répéter au bout d’un certain temps mais il y a tout de même de quoi faire et on se prend très facilement au jeu. Jurassic World Evolution est un jeu très prenant, qui oblige à veiller constamment à vos finances car il n’y a pas de possibilité d’emprunt ou autre. C’est en réussissant chacune des missions d’envergure, répondant à trois catégories (science, divertissement et sécurité), que vous ouvrirez l’accès aux autres îles apportant quelques subtilités de gameplay différentes (bac-à-sable, lieu tropical et tempétueux, île minuscule pour développer un écosystème, etc.).
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
En voulant jouer avec la vie, ce cher John Hammond a eu très chaud dans Jurassic Park. Avec ce titre, au moins, vous ne risquez rien, si ce n’est passer un très bon moment. Le jeu de gestion de Frontier est soigné et on sent que les développeurs ont pris un malin plaisir à faire revivre un rêve de gosse. Certes, tout n’est pas au poil mais la base est suffisamment solide pour espérer une suite ou au moins du contenu additionnel dans un futur proche. En l’état, le jeu est tout de même très efficace et permet d’œuvrer de longues heures pour que visiteurs et dinosaures trouvent leur quiétude. Jusqu’au prochain problème…
Points positifs :
Vraiment superbe visuellement
Mécaniques simples mais ultra efficaces
On n’arrête jamais
L’animation générale (dinosaures, fluidité, etc.)
Les différentes îles
Jeff Goldblum en VO et son doubleur officiel en VF
La musique de la saga
Points négatifs :
Pas de dinosaures volants et aquatiques
L’impression d’un grand tutoriel pendant de longues heures
Progression un peu redondante à la longue
Bac-à-sable sans restriction d’argent
Éditeur : Frontier – Développeur : Frontier – Genre : Gestion – Date de sortie : 12 juin 2018 – Plateformes : PS4, Xbox One, PC
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