Hitman – Le grand chauve avec une chaussure noire
Reg'
La mission à Paris
Environnements plutôt vastes
De nombreuses possibilités
Un jeu solide visuellement
Ambiance et mise en scène réussie
Plein de monde !
Des modes et défis sympas
Potentiel très intéressant
IA chaotique
Chargements interminables
Forcément répétitif à cause du format épisodique
On espère plus de surprises dans les prochains chapitres
Le chauve le plus célèbre de la galaxie jeu vidéo fait son come-back avec toujours plus de méthodes macabres pour mener ses missions à bien. Tueur à gages depuis plus de quinze ans, l’agent 47 a toujours prôné l’infiltration et les exécutions millimétrées. Tous ces assassinats ont été au centre de jeux parfois marquants, parfois plus controversés. Avec cet épisode, Io-Interactive a décidé de changer son fusil d’épaule (vous voyez, on reste dans le thème) en abreuvant les joueurs d’un format épisodique. Hitman, version 2016, va donc se dévoiler petit à petit dans le courant de l’année et c’est aujourd’hui à ce fameux « Intro Pack » auquel nous sommes conviés. Après un Hitman Absolution spectaculaire mais un peu trop porté sur l’action, voyons ce que nous réserve cet apéritif…
C’est l’histoire d’un mec bien sous tous rapports. Froid, calculateur et d’une efficacité redoutable, l’Agent 47 est un clone qui a hérité des plus grandes qualités de ses géniteurs. Véritable machine à tuer, il s’est créé une légende au fil des années et continue de sillonner le monde en éliminant ses cibles les unes après les autres. Bref, un vrai bon gars qu’on aimerait pas croiser un soir de pleine lune dans une rue sombre. Et sans surprise, c’est justement cet agréable monsieur au code-barres que l’on incarne. L’intérêt premier de ce nouveau Hitman est de faire un bond dans le temps, permettant de comprendre les tenants et aboutissements des actes de l’Agent 47. Embrigadé dans les rangs de l’ICA (International Contract Agency) et sous la « tutelle » de Diana Burnwood, l’homme à la cravate n’a plus qu’à se jeter dans la gueule du loup.
Petite sauterie entre amis
La première partie se déroule dans une zone portuaire. L’action se déroule lors d’une fête privée ayant lieu sur un paquebot. Comme bien souvent, on retrouve les bons vieux stéréotypes du mec pas clair qui organise la fiesta et qui se retrouve dans de sales draps. Cette partie, qui sert de tutoriel, permet d’entrevoir les nombreuses possibilités d’exécution. Outre les déguisements et la cache des corps, 47 se doit d’analyser son environnement pour utiliser les éléments à son avantage. Cela peut aller d’un pied de biche qui permet d’ouvrir une grille à un générateur qu’il suffit de couper pour faire intervenir les gardes ou les mécaniciens qui trainent dans le coin. Hitman reste fidèle à ses principes et il est également appréciable de pouvoir utiliser le décor pour s’en servir comme arme. Un lustre qui se fracasse sur la tête d’un pauvre type, c’est peut-être pas super discret mais c’est efficace. Après le passage sur le paquebot, vous serez amené à pénétrer dans un entrepôt sous surveillance soviétique. Ces deux missions, plutôt bien fichues, sont celles qui apparaissaient dans la bêta. Mais le vrai morceau du jeu se passe à Paris.
Défilé macabre
Eh oui, la véritable première mission se déroule au cœur de notre belle capitale. C’est aux abords de la Seine, dans un superbe bâtiment, que se déroule un défilé de mode qui réunit tous les VIP du coin. Strass et paillettes sont au rendez-vous, avec costards ultra serrés, champagne hors de prix et victuailles à s’en faire péter la panse. En clair, à moins d’être de ce monde-là, c’est pas vraiment le quotidien du quidam lambda. C’est pourtant dans ce lieu majestueux que vous allez devoir opérer et la tâche est loin d’être aisée : ce n’est pas une mais deux cibles que vous devez déboulonner, et l’endroit grouille de monde tout en étant « infesté » de gardes du corps et de membres de la sécurité. En somme, un piège géant qui n’attend plus qu’à se refermer sur votre belle petite gueule de tueur. Il faut dire que l’environnement est juste immense et qu’il va falloir y aller en douceur. Autant l’avouer de suite : à moins d’être suicidaire, il y a vraiment de quoi flipper au départ ! C’est donc en se baladant, au gré des conversations et des planques, que le jeu nous offre quelques indices. Ces indices, qui apparaissent via des discussions entre convives ou des notes laissées ça et là, peuvent être suivis comme laisser de côté. Vous avez ainsi l’entière décision d’activer ou non les pistes qui mènent à vos cibles. C’est là que le jeu de IO Interactive puise sa force. On peut vraiment se laisser à toutes les imaginations possibles et imaginables pour arriver à ses fins.
IAAAAAAAAAAA… fait le cheval !
Le problème, c’est que ce jeu a oublié l’un de ses fondamentaux : son intelligence artificielle. Sans déconner, l’IA est parfois complètement à la ramasse et ça flingue tout le travail d’immersion mis en place par les développeurs. Hitman oblige à suivre des schémas précis, sous peine de sortir du « carcan » et d’assister à des situations surréalistes. Ne vous étonnez pas de voir des gardes qui se laissent gentiment canarder, tandis que d’autres ont un tel œil de lynx qu’ils vous repèrent à des kilomètres à la ronde. Comme le jeu met en exergue le principe de la « reconnaissance » (en gros, vous pouvez changer d’accoutrement mais les individus surmontés d’un point blanc risquent de ne pas vous reconnaître et de vous demander de vous approcher, avant de devenir suspicieux et de foutre le dawa), il aurait fallu que l’IA soit parfaitement réglée. Et en l’état, non seulement ce n’est pas le cas mais elle se paye en plus le luxe d’être buguée. Des mises à jour vont sans doute intervenir régulièrement, mais il serait intéressant que les développeurs revoient ce pan du jeu. Car pour le reste…
Immersion en zone mondaine
Oui, pour le reste, Hitman est un titre tout de même très solide. On retrouve vraiment les habitudes des épisodes passées et l’apport des consoles actuelles donne beaucoup de crédit aux décors et à la mise en scène. IO Interactive a d’ailleurs eu la bonne idée, pour prolonger le plaisir, d’instaurer différents modes de jeu qui viennent « alterner » les objectifs. Vous pourrez aussi vous confronter aux autres joueurs, via un classement en ligne, ou même partager vos contrats sur la toile. Sans être parfait, on sent quand même que ce titre a été soigné et il y a un signe qui ne trompe pas : on a envie de continuer encore et toujours à se perfectionner mais les temps de chargement, infâmes, ignobles et tout ce que vous voulez, viennent casser le rythme du jeu ! C’est assurément, avec l’IA, l’un des plus gros manquements de l’aventure. Mais bon, si vous aimez l’Agent 47, il n’ y a pas de craintes à avoir, vous allez kiffer.
Conclusion du rédacteur : BON
Cool, le Hitman 2016 est dispo et son format épisode est finalement moins enquiquinant qu’on aurait pu le penser. Très bien mis en scène et proposant une ambiance merveilleuse, le jeu de IO Interactive reprend tous les poncifs de la série et s’accorde quelques nouveautés. Pas parfait, à cause d’un IA limite et de chargements insupportables, il montre néanmoins de sérieuses bases pour l’arrivée des futurs chapitres. Fans d’infiltration, foncez !
Éditeur : Square Enix – Développeur : IO Interactive – Genre : Action/Infiltration – Sortie : 11 mars 2016 – Supports : PC / PS4 / Xbox One