Avec son succès stratosphérique et ses 350 millions d’exemplaires vendus dans le monde, Grand Theft Auto est aujourd’hui l’une des œuvres culturelles les plus célèbres du XXIème siècle. Née d’un prototype au sein de DMA Design en 1996, la série a connu deux épisodes avant de mettre tout le monde d’accord avec GTA III et son univers 3D à tomber à la renverse. La saga a ainsi évolué jusqu’au cinquième épisode canonique et se repose désormais sur ce seul et unique opus depuis 2013. Le studio Rockstar a subi de multiples changements et il va falloir être patient, sans doute encore quelques mois, avant qu’un hypothétique sixième volet se montre. En attendant, Rockstar a fait patienter son public en livrant une trilogie des trois premières itérations époque 128-bits, mais aussi en profitant de la nouvelle génération pour ressortir une version boostée de GTA V. Après quelques semaines à arpenter ces nombreux jeux, on peut faire un point avec suffisamment de recul sur l’intérêt de ces versions 2.0.
Pour commencer, on va bien évidemment aborder le cas de GTA : The Trilogy – The Definitive Edition. Montré du doigt à sa sortie à cause de problèmes multiples, le jeu a été corrigé par plusieurs mises à jour et se montre désormais un peu plus à son avantage. La compilation réunit Grand Theft Auto III, Grand Theft Auto : Vice City et Grand Theft Auto : San Andreas. Le joueur profite ainsi d’un gameplay optimisé dans des univers différents. De tous les épisodes disponibles, GTA III est le plus ancien et il a évidemment vieilli. Toutefois, les développeurs sont parvenus à sublimer le rendu originel en améliorant tous les effets de lumière, la qualité des textures et l’affichage global. Le champ de profondeur est bien plus prononcé que dans le jeu de 2001 (vous vous souvenez de ce fameux brouillard ?) et les couleurs ressortent mieux. Alors certes, la carte peut paraître assez petite par rapport à tout ce qui se fait aujourd’hui, mais l’ambiance et le scénario sont toujours aussi accrocheurs. GTA III, c’est un peu le bon vieux pote que l’on retrouve, avec ses quelques défauts et ses grandes qualités. Il y a un côté cartoon plutôt sympa également, même si la modélisation de certains personnages a pris cher. Mais il est nécessaire de préciser qu’il s’agit d’un remaster (et non d’un remake) et que l’éditeur a été un peu au-delà d’un simple relifting en 4K. Le gameplay profite lui aussi d’une optimisation non négligeable.
DANS L’AIR DU TEMPS ?
Il suffit de reprendre en main les premiers épisodes de l’ère PS2/Xbox pour s’en apercevoir : ils sont extrêmement rigides ! Bien conscient du problème, les développeurs de Grove Street Games ont essayé d’atténuer les affres du temps en rendant la conduite des véhicules plus souple et en intégrant une roue de sélection des armes, fluidifiant ainsi les scènes d’action. À l’inverse, même si celles-ci ne manquent pas de panache, elles restent encore ancrées dans une époque révolue – surtout pour le premier épisode et Vice City. Est-ce que l’expérience en souffre ? Pas le moins du monde. Chaque itération propose une ambiance qui fait que l’on replonge aussitôt. Impossible de ne pas fondre à nouveau en parcourant GTA III et son atmosphère mafieuse rappelant le Parrain, les Soprano ou encore les Affranchis. Vice City, quant à lui, est incroyablement immersif grâce à son ambiance à la Scarface avec le bon son des années 1980. Pour terminer, San Andreas lorgne plus du côté gangsta et d’évènements historiques comme l’épidémie de crack qui a sévi aux États-Unis ou les émeutes de Los Angeles en 1992. Ce qui est fort avec cette trilogie, c’est que chaque œuvre transporte le joueur dans des ambiances totalement différentes et l’écriture est telle qu’on ne décroche pas.
Du côté des options visuelles, le joueur peut sélectionner les modes fidélité ou performances. Vu le peu de différences entre les deux, il est préférable de choisir le dernier pour avoir une animation en 60 images par seconde tout en conservant la résolution 4K. En ce qui concerne la direction artistique, il faut avouer qu’il y a quelque chose de « Simpsonesque » dans le graphisme qui rappelle le jeu Hit and Run. Pour GTA, l’approche est un peu étrange, mais on s’y fait car la trilogie conserve son intérêt. En revanche, il ne faut pas s’attendre à retrouver l’atmosphère d’origine sur PlayStation 2. Le tout est plus lissé, plus générique et ça ne plaira pas à tout le monde. Malgré ses quelques errances, GTA The Trilogy – The Definitive Edition n’est pas une mauvaise compilation, mais le prix à la sortie du jeu était proprement scandaleux. Même s’il ne s’agit pas d’un remake au rabais, avec un simple lissage de textures, c’est invraisemblable d’avoir proposé une telle compil’ à 60 balles ! Aujourd’hui, elle est trouvable à un prix bien plus attractif (près de deux fois mois cher que le tarif d’origine) et c’est ce qui permet d’en profiter pleinement, sans en attendre monts et merveilles. GTA reste GTA et même si ces premiers titres de l’ère PS2 ont vieilli, ils tabassent encore méchamment !
GTA V INDÉMODABLE ?
On peut comprendre que certaines personnes aient été échaudées par le retour, pour la énième fois, du cinquième épisode Grand Theft Auto, mais il aurait été franchement dommage de ne pas profiter de la next-gen. Car dans les faits, à moins d’avoir des œillères ou d’être complètement hermétique à l’univers de Rockstar (ce qui n’a rien de surprenant, chacun ayant un feeling différent), il faut reconnaître que ce GTA V sur PlayStation 5 et Xbox Series X est jouissif ! Quel plaisir de retrouver Mike, Franklin et Trevor dans une aventure complètement barrée, gigantesque, faite de moments d’anthologie et d’activités secondaires par dizaines ! Le gameplay est beaucoup plus solide qu’autrefois, la conduite des véhicules est fantastique et les gunfights ont pris un peu d’ampleur (et sont plus précis). Jamais la satire de l’Amérique n’a été aussi loin. C’est simple, les créateurs ne se sont imposés aucune limite, que ce soit en termes d’écriture ou d’ambition. GTA V est un monde ouvert incroyable de réalisme et de diversité. Chaque scénette semble avoir été travaillée avec un soin optimal (il suffit d’observer les PNJ qui vaquent à leurs occupations pour s’en convaincre) et il se passe toujours quelque chose sur les abords de la route ou dans le ciel. Le jeu affiche bientôt neuf ans d’âge et il demeure, à ce jour, l’un des mondes ouverts les plus remarquables jamais réalisés. Et grâce à la puissance des machines de Sony et Microsoft, on a aujourd’hui la version la plus belle, la plus stable et la plus confortable jamais conçue sur console. Outre les temps de chargements largement réduits, on peut choisir entre une 4K et Ray-Tracing à 30 images par seconde ou cette même résolution avec 60 images au compteur. C’est tout cet ensemble qui fait qu’on a du mal à décrocher. Et c’est d’autant plus vrai que la version PS5 (celle testée ici) exploite à merveille les fonctionnalités de la manette DualSense. Les sensations sont encore meilleures, si bien qu’on peut se surprendre à juste rouler/voler dans ce monde ouvert gigantesque sans effectuer une seule mission. GTA V a aussi pour lui un mode Online gargantuesque agrémenté d’un nouveau mode Carrière. Dans ces conditions, et en sachant que le prix a encore baissé, Grand Theft Auto V apparaît comme une véritable pépite pour qui aime le genre.
TRÈS BON
Sans atteindre la qualité du remake de GTA V, l’édition définitive de la première trilogie de Grand Theft Auto permet de profiter d’une compilation des plus correctes. Même si la direction artistique peut paraître étrange par moments, GTA III, Vice City et San Andreas restent des pionniers dans l’Histoire des mondes ouverts et ils promettent des centaines d’heures de jeu. GTA V, quant à lui, reste fidèle à son homologue de 2013, mais profite d’un confort visuel et ludique qui donne une nouvelle envergure aux aventures de Mike, Franklin et Trevor (toujours aussi barré ce perso, c’est un régal !). Aujourd’hui, en regardant sur Internet, on peut trouver la compilation et le pendant next-gen de GTA V pour le prix d’un jeu, voire un peu moins. L’occasion de replonger dans l’univers de Rockstar !
Points positifs :
L’univers gigantesque de GTA V
Trois pionniers de l’Histoire des mondes ouverts (GTA III, Vice City et San Andreas)
Des personnages aussi burlesques que charismatiques
Des activités secondaires par dizaines
À chaque épisode son ambiance
Des playlists musicales extraordinaires
Bien plus confortables (graphismes, chargements, gameplay)
GTA Online et son contenu gigantesque
Points négatifs :
Une compilation à la direction artistique parfois étrange
Il faut aimer le style GTA
Playlist incomplète par rapport aux originaux
Éditeur : Rockstar Games / Développeur : Rockstar North – Grove Streets Games / Genre : Action/Aventure / Date de sortie : 15 mars 2022 – 11 novembre 2021 / PEGI : 18 / Support : PC, PS5, Xbox Series X/S