Des corps frappés d’aérophagie violente, des têtes qui explosent, des coups d’une vivacité extrême… il n’en faut pas plus pour reconnaître la marque du Hokuto Shinken. Fist of the North Star, connu chez nous sous le nom Ken le Survivant, signe son grand retour sur nos consoles. Depuis des années, les fans attendent fébrilement une adaptation qui rende hommage à l’œuvre de Tetsuo Hara mais on ne peut pas dire qu’ils aient été souvent gâtés. Cette fois, la donne pourrait être différente puisque SEGA, détenteur de la licence Yakuza, a décidé d’en réaliser un spin-off dans l’univers de ce bon vieux Kenshiro.
Comme dans l’original, l’histoire prend place sur une Terre dévastée. Après l’holocauste nucléaire, la vie a quasiment disparu, ne laissant que des poches de survivants face à un destin bien maussade et un désert à perte de vue. C’est dans cet univers qu’un certain Kenshiro, après s’être fait prendre sa bien-aimée Yuria, va devenir le sauveur d’une population en proie aux attaques de brigands et autres gangs. Le scénario ne suit pas exactement la trame du manga. Le récit prend des libertés et intègre le lore de Yakuza avec des quêtes annexes parfois très loufoques. Avec sa construction en semi-monde ouvert (avec la Cité des Miracles en point central) et sa castagne omniprésente, Lost Paradise ne fait pas dans la dentelle mais l’ensemble fonctionne très bien malgré, c’est le genre qui veut ça, une répétitivité indéniable.
EDEN ET CONTRE TOUS
Comme dans l’œuvre initiale, le background se rapproche de Mad Max. Les environnements sont ocres, les citoyens ne respirent pas la joie de vivre et la violence est absolument partout. Les développeurs ont donc volontairement appuyé les combats pour que le joueur ressente toute la hargne et la haine qui sommeillent en Kenshiro. On retrouve ainsi tout le concept des Yakuza avec un système d’expérience (représenté par des orbes qui font grimper le niveau d’XP du héros) qui permet d’enrichir sa palette de techniques. Très accessibles, les différentes formes du Hokuto Shinken se matérialisent via des QTE faisant appel à un seul et unique bouton. On retrouve également la barre de Heat de Yakuza mettant en avant les points cardinaux des adversaires. C’est dynamique, les commandes répondent bien et on ressent véritablement l’impact de chaque offensive. Au fur et à mesure de sa progression et de l’obtention des talismans, Kenshiro apprend de nouvelles techniques et peut, au gré de ses pérégrinations, faire des emplettes ou aider les habitants.
MAD MAX
À l’image des Yakuza, Lost Paradise propose, en plus des activités annexes et de l’histoire, une foule de mini-jeux allant de la salle d’arcade au casino en passant par les bars divers et variés. Entre deux combats, Kenshiro peut ainsi s’adonner au baseball (enfin, à la sauce Hokuto), se grimer en marchand ou gérant de bar ou même s’essayer au bon vieux Hokuto no Ken de la fin des années 80. Par ailleurs, au bout d’un moment, vous aurez même à améliorer et à piloter un buggy mais on ne peut pas dire que ces phases soient particulièrement réussies. C’est même plutôt le contraire, le bolide est une vraie sucette et la réalisation peine à convaincre. D’ailleurs, en parlant de réalisation, et bien que la mise en scène soit plutôt bien fichue, on sent clairement que l’équipe de développement n’a pas eu de gros moyens. On retrouve l’ancien moteur de la série Yakuza et non le Dragon Engine qui équipe les derniers épisodes. Ainsi, malgré le cel-shading et les personnages plutôt bien modélisés, les environnements ne sont quand même pas folichons. On ne parle même pas du désert… On joue avant tout à Lost Paradise pour son scénario et ses combats, ses à-côtés sont sympathiques mais n’ont pas tous fait l’objet du même soin.
Conclusion du rédacteur : CORRECT
Sans grande surprise, Lost Paradise est assurément l’un des meilleurs jeux de la licence. Si tout n’est pas parfait, la faute à des allers-retours incessants et à des combats qui deviennent rapidement répétitifs, l’intrigue et la mise en scène poussent le joueur à continuer. En termes de réalisation, on se situe assez loin des standards actuels mais les personnages sont bien modélisés et Kenshiro a vraiment la classe. Construit sur la base du fan-service, ce titre offre de bons moments mais manque d’optimisation. Il n’en demeure pas moins intéressant et on voit mal comment les fans de la licence pourraient passer à côté.
Points positifs :
Combats dynamiques
L’univers de Fist of the North Star respecté à la lettre
Les multiples activités et quêtes annexes
La mise en scène et l’ambiance musicale
Points négatifs :
Des allers-retours soporifiques
Semi-monde ouvert restreint et vide
Aucune traduction en français
Les phases en buggy
Éditeur : SEGA – Développeur : Yakuza Studio – Genre : Action – Date de sortie : 2 octobre 2018 – Plateforme : PlayStation 4
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