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Oui, cette fois-ci ce n’est plus un rêve, le quinzième volet du roi des JRPG est enfin sorti. Il aura fallu 10 ans de patience pour les fans avant de pouvoir mettre le pad dessus. Beaucoup de déception pour certains et de passion pour d’autres, les avis sont aussi variés que les environnements du jeu. Histoire de sortir des sentiers battus, l’équipe de développement a voulu aborder cet opus avec deux maîtres mots : réalisme et immersion. Si l’une de ces deux valeurs du jeu vidéo ne vous fait ni chaud ni froid, autant aller voir ailleurs si vous y êtes. Pour ceux qui sont encore là, c’est un bien beau voyage qui vous attend, malgré des défauts en pagaille. Afin de vous plonger au mieux dans l’atmosphère de cette aventure hors du commun, nous vous proposons une critique tout aussi originale que le titre de Square Enix.
Patience est mère de vertu…
Tous ceux qui ont déjà eu l’occasion de lancer le jeu pour la première fois ont ressenti cette frustration extrême. Vous patientez assidûment durant le téléchargement et pensez pouvoir attaquer le jeu une fois le menu principal chargé. Que nenni. Une installation faramineuse de deux heures vous fera poireauter sans ménagement. N’observez surtout pas le compteur de temps malheureux, celui-ci peut même augmenter de plusieurs minutes ! À croire que les données installées viennent directement de serveurs localisés dans le monde d’Eos lui-même… Vous désirez passer le temps dans le mode de combat libre ? Au bout de cinq minutes, vous en aurez fait le tour. Les gobelins, c’est sympa un moment, mais au bout du cinquantième on aimerait voir autre chose. Bref, on a même pas encore lancé la partie qu’on a déjà envie de fuir très loin. Comme toujours, patience est mère de vertu. Au bout de deux bonnes heures d’attente, on peut enfin commencer…
L’éternel conflit entre les hommes
La guerre fait rage depuis plusieurs années dans le monde d’Eos, l’Empire de Niflheim est sur le point d’écraser le Royaume de Lucis, Un traité de paix est la seule solution pour éviter la chute du roi Régis Lucis Caelum et son territoire. Oui mais voilà, cet accord doit être scellé par un mariage entre le prince Noctis Lucis Caelum (alias Noct) et Lunafreya Nox Fleuret, (alias Luna), Oracle détenue captive par l’Empire depuis de nombreuses années. Le roi ordonne à son fils de rejoindre Lunafreya, accompagné de sa garde rapprochée (qui sont également ses plus proches amis). Cette équipe est composée de Gladiolus Amicitia, l’épéiste (alias Gladio), de Ignis Stupeo Scientia, le fin stratège (alias Ignis), de Prompto Argentum, le tireur (alis Prompto) et de moi, le conteur (alias Ghost).
Démarrage difficile
Pour parcourir les nombreux kilomètres qui nous séparent de notre destination, nous avons l’autorisation d’utiliser l’une des plus belles voitures du royaume, la Régalia. Dommage que la révision du véhicule n’ait pas été effectuée avant le départ. À peine avons-nous quitté la capitale Insomnia que la mécanique fait des siennes et nous voilà en rade au beau milieu du désert. Gladio essaie en vain de faire de l’auto-stop, mais il faut croire que nos dégaines de rockeurs du dimanche n’inspirent pas confiance (il en va de même pour le joueur…). Nous voilà contraints à pousser nous-même la voiture jusqu’à la prochaine aire, Hammerhead. Heureusement, l’auto-radio ne nous a pas lâché et notre tâche est accompagnée de l’excellente reprise musicale de Stand by me. Après de longues minutes d’agonie, nous arrivons enfin au garage. Accueillis par la plantureuse Cindy (ne pas baisser les yeux, ne pas baisser les yeux…) et son grand-père Cid Sophiar, nous déposons la Régalia avant de partir explorer les environs.
Il est où le cul cul, il est où la têtête
Allez savoir pourquoi, mais Cid le chef mécano, ne nous a pas vraiment d’un bon œil (peut-être à cause de nos accoutrements…) et il le fait savoir en nous faisant payer le prix fort pour les réparations de la voiture. Nous voilà fauchés comme les blés, obligés d’effectuer des missions afin de renflouer notre portefeuille. Le boulot de chasseur est ce qu’il y a de plus lucratif dans le secteur et rappelle les grandes heures de Monster Hunter. On est cependant loin d’un système de combat performant, ce qui a tendance à casser le plaisir de l’aventure. Les adeptes Final Fantasy du tour par tour ont malheureusement de quoi critiquer ce mode temps réel. La confusion règne, quelle que soit la configuration ou le mode de la bataille. Les commandes n’ont pas la moindre intuitivité et le verrouillage de cible n’aide en rien. Comme la caméra n’en fait qu’à sa tête, on se dit que verrouiller son adversaire pourrait aider. Sauf que le verrou change d’ennemi dès qu’une action ou un combo est déclenché… Résultat, on y voit rien à cause des angles de vues farfelus et on finit par se mélanger les pinceaux à foison.
Un périple aux goûts de vacances
Cela ne nous empêche pas d’occire de nombreux monstres en tout genre qui, dans cette contrée désertique, nous rappelle l’Afrique ou le nord américain. Du sable et de la roche à perte de vue jalonnent cette région ou seul le soleil règne en maître. Ces quelques jours d’exploration nous démontrent que ces terres sont bien vides, un autre défaut majeur du titre japonais. Passé les quêtes secondaires, seuls quelques donjons et petits trésors disséminés un peu partout motivent les explorateurs que nous sommes. Même les environnements aux natures plus vivantes (forêts, jungles, plages) ne viendront pas rehausser cette triste constatation. En revanche, une quête sous forme de chasse au trésor répartie dans le monde entier en motivera plus d’un ! Au-delà de cela, ce sont les cycles jour/nuit qui rythment nos voyages, ponctués de quelques tempêtes de sable, orages et pluies diluviennes de temps à autre.
On est pas bien là, tous ensemble ?
Une fois notre labeur de la journée effectué, il est temps de trouver un coin où passer la nuit. Au-delà de l’obscurité très contraignante pour explorer les environs, il faut surtout éviter les créatures démoniaques qui apparaissent de nulle part. Sans le niveau d’expérience adéquat, c’est la mort assurée. Sans compter que dormir est le seul moyen d’acquérir l’expérience engendrée, comme si la nuit portait conseil. Nous décidons de monter un bivouac dans l’une des nombreuses zones protégées contre les monstres : les sanctuaires. Un endroit où nous pouvons profiter d’un repos bien mérité et l’occasion de discuter entre nous, de manger et regarder les photos prises par Prompto. Réalisme oblige, le jeu nous propose de vivre des relations amicales afin de créer un solide lien entre nous et les différents protagonistes. Il arrive donc d’entreprendre des discussions sérieuses, voire même des quêtes spéciales, de façon assez aléatoire.
Chaque personnage possède son aptitude/hobby et peut développer son expérience en fonction des actions du joueur. Noct est un fondu de pêche et augmente son niveau grâce à un mini-jeu. Gladio, son truc, c’est la randonnée et il suffit de crapahuter pour lui permettre de monter en puissance afin de dégoter des objets de plus en plus précieux. Ignis est un cuisinier d’exception, il débloque de bons p’tits plats (qui donnent réellement l’eau à la bouche ^^) en fonction des ingrédients récoltés ou achetés. Enfin, Prompto est un expert en photo, il prend des clichés selon son bon vouloir et nous les présente à chaque moment de repos. Si la pêche de Noctis n’est pas bien passionnante (hormis peut-être pour les réels amateurs de la discipline), les photos sont en revanche un plaisir à collectionner. Essentiellement dans le but de constituer un réel album de souvenirs !
Un menu fretin qui peine à convaincre
On peut se demander si ces aptitudes ont réellement leurs places dans un FF, mais il faut avouer que cela fonctionne pour construire le sentiment d’immersion et d’interaction avec les personnages. Si certaines de leurs réactions peuvent être agaçantes ou répétitives, il arrive des moments où la réplique d’un membre de l’équipe est exactement ce que vous auriez voulu dire vous-mêmes. On s’amuse donc parfois à vouloir réellement communiquer avec eux, par une pensée voire même des mots à haute voix…
Heureusement pour les puristes de la licence, il y a également des fonctions propres à tout Final Fantasy qui se respecte. La magie élémentaire reste présente, mais son utilisation est très mal foutue. Il nous faut absorber l’énergie de feu, foudre ou glace sur des sources prévues à cet effet dans la nature. Cette ressource est ensuite synthétisée sous forme de sort, par l’intermédiaire d’un menu particulièrement mal pensé. Ce système de crafting permet d’ajouter des objets pour créer divers effets sur vos créations (soin, altération, bonus divers etc…). Malheureusement, il faut effectuer ces manipulations régulièrement car la quantité des pouvoirs créés est limitée à quelques unités…
Le dernier composant du jeu, qui nous rappellent le système de limite cher à Final Fantasy (mais qui ne fait que l’effleurer), est basé sur un principe de compétences. Ici c’est une jauge qui se remplit progressivement avec le temps. Découpée en trois segments, elle vous permet d’activer l’une des compétences d’un de vos amis. Gladio frappe tout ce qui bouge, Ignis régénère ou soutien le groupe et Prompto tire entre les deux yeux. Vous accumulez des points permettant de déverrouiller de nouvelles compétences aux effets divers, que vous assignez au gré de vos envies. Cependant, leurs utilisations durant les combats se déclenchent au petit bonheur la chance pour frapper juste où se placer comme on le souhaite.
Le début des emmerdes…
Après quelques jours de chasse à attendre que la voiture soit prête, nous sommes enfin contactés par Cindy pour venir récupérer la Régalia. Le moteur démarré, nous mettons le cap vers les plages de Galdina afin de prendre un bateau. Un paysage aux allures d’île paradisiaque se dessine devant nous, à mesure que nous descendons la route ensoleillée qui nous conduit à cette petite station balnéaire. Une fois avoir parcouru l’interminable ponton qui nous amène au port, nous sommes interpellés par un étrange gaillard. Celui-ci nous balance une petite pièce aussi rare qu’intrigante et la discussion qui s’en suit est des plus énigmatiques… Toutefois, nous oublions rapidement cette rencontre et décidons de passer la nuit dans l’hôtel, afin de pouvoir prendre le bateau le lendemain matin. Notre plan est brusquement interrompu, quand nous apprenons les événements qui ont frappé notre chère capitale d’Insomnia (événements détaillés dans le long métrage Kingsglaive). Dès lors, tout va changer et nous comprenons que nous venons tout juste de débuter un voyage titanesque…
Conclusion du rédacteur : BON
FFXV s’aventure sur un terrain dangereux, en proposant un gameplay qui pousse le réalisme très loin. Au-delà de l’architecture des villes qui rappelle indéniablement Londres ou Venise, un rythme particulièrement lent et plat se dégage de l’expérience de jeu. Même s’il n’est pas déplaisant de s’immerger auprès de nos compagnons virtuels, on est systématiquement refroidi par quelque chose. Quand ce n’est pas les combats fouillis, ce sont certaines actions d’une lenteur affligeante qui endorment littéralement le joueur pressé. Si vous n’êtes pas motivés par le relationnel avec la fine équipe et que vous souhaitez aller droit au but, sachez que la trame principale viendra elle aussi détonner avec la licence. Finies les cinématiques qui en mettent plein la vue, il faudra se contenter de séquences ingame (assez plaisantes malgré tout). Si c’est l’exploration qui vous botte, peu de découvertes sont à se mettre sous le doigt. En revanche, les chevauchées en Chocobo sont une vraie réussite. On prend un malin plaisir à virevolter et cavaler dans les immenses contrées. En résumé, ce Final Fantasy est adressé aux adeptes du voyage virtuel, pour qui le réalisme n’est pas signe d’ennui. Ceux qui ne parviennent pas à s’immerger dans un monde qui rappelle trop le nôtre risquent vite de trouver le temps long.
Points positifs :
VF particulièrement soignée
Sensations de vacances et voyages
Réalisme et immersion garantie
Certaines quêtes attrayantes
Points négatifs :
Un système de combat très mal pensé
Des lenteurs dans le rythme de jeu
Un scénario convenu
Des maps finalement bien vides
Éditeur : Square Enix – Développeur : Square Enix – Genre : Action RPG – Sortie : 29 novembre 2016 – Plateformes : PS4, Xbox One
À propos de l'auteur
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