Très populaire au Japon, la série Fate/Stay Night était à l’origine un visual novel réservé à un public averti. Le succès étant immédiat, l’éditeur Type-Moon a alors transformé son bébé en une licence transmédia destiné au grand public et de nombreuses œuvres ont vu le jour. Manga, anime, jeux vidéo, goodies… rien n’a échappé aux héros de cette saga mystérieuse ! Fate Extella : The Umbral Star, disponible sur PlayStation 4 et PS Vita, tranche avec les épisodes précédents puisqu’il intègre des combats à la Dynasty Warriors. Sorti au Japon en novembre dernier, sa venue en Europe peut paraître surprenante mais les fans seront ravis de retrouver Kinoko Nasu au scénario (auteur du célèbre Fate/Stay Night). Suffisant pour en faire un bon titre ?
Bien que la trame soit indépendante des autres histoires, The Umbral Star reprend le background de la série. Il est ainsi question d’une guerre entre plusieurs clans qui cherchent à mettre la main sur le Saint Graal, un artefact capable d’exaucer les vœux les plus fous. Cet épisode se déroule dans le nouveau monde d’Extella et met en scène des entités appelées Servants. Ces créatures, de forme humaine, sont d’anciens guerriers de légende ayant survécu à la Guerre du Saint Graal s’étant déroulée sur la lune. Toujours aux ordres de leurs Maîtres, elles agissent désormais pour prendre le contrôle de SE.RA.PH, un royaume numérique gouverné par une puissante intelligence artificielle (protégée par un super-ordinateur lunaire) nommée Moon Cell Automaton. C’est bon, vous êtes encore là ?
Roman visuel
En réalité, Fate Extella est un grand clin d’œil aux fans de la série, avec une multitude d’ennemis faisant référence aux autres épisodes. On retrouve ainsi des éléments tirés de Fate/EXTRA, Fate/Zero, Fate/Apocrypha, etc. Et il faut bien avouer qu’une traduction française n’aurait pas été de trop pour toucher un plus large public. Car sous ces airs de Musō-like, le jeu fait aussi la part belle à une multitude de dialogues et d’écrans fixes détaillant les évènements et les émotions des personnages. Non pas que ce soit d’une difficulté extrême mais on est quand même loin du niveau d’anglais d’un Shenmue par exemple. Heureusement, le monde virtuel dans lequel on évolue ne manque pas d’intérêt et la relation Maître (ou Magi) / Servant donne souvent lieu à des séquences amusantes et des allusions très « bas de la ceinture ». Il ne faut donc pas être surpris par l’aspect très sexy des protagonistes. Le jeu, s’il n’a plus rien de visual novel érotique, ne renie pas ses origines. Les habitués du genre ne seront pas dépaysés, surtout que les voix japonaises sont excellentes.
La dynastie des guerriers
Pour agrémenter les longues séances de parlotte, les développeurs ont opté pour des combats à la Dynasty Warriors. Terminés les affrontements au tour par tour, place à de l’action directe avec des armées entières à décimer ! Comme pour la licence de Koei Tecmo, on retrouve cette bonne vieille carte avec différentes zones à explorer ainsi que des généraux plus puissants à vaincre pour passer au carré suivant. Le système de couleurs (quand la zone est rouge, il faut se ruer dessus pour en reprendre le contrôle), les attaques ultra rapides, les items, les boss… l’inspiration made in Musō ne fait aucun doute ! Et le bon point dans tout ça, c’est que les affrontements sont dignes du modèle. Le nombre d’ennemis apparaissant à l’écran est énorme, les déplacements sont ultra rapides et fluides, les attaques sont surpuissantes et donnent lieu à une multitude d’effets spectaculaires… bref, c’est efficace, même si la caméra et la multiplication des flashs lumineux n’aident pas à la lisibilité de l’action. Par rapport à Dynasty Warriors, il y a tout de même quelques différences. Par exemple, les déplacements entre les différentes zones se font via des espèces de tunnels qui téléportent instantanément. De ce fait, l’action ne descend jamais en intensité.
Sans surprise, le jeu met en avant un système de gain d’expérience avec son lot de combos à débloquer. C’est dans cette optique qu’interviennent les « Install Skills » qui permettent d’attribuer des aptitudes spéciales à vos Servants. Même si ces capacités sont très classiques (amélioration de la vitesse, résistance à certains sorts…), elles donnent un peu plus d’intérêt aux joutes. Il existe aussi un magasin pour vous refaire une beauté (comprenez par là changer de tenue) ou vous procurer des « Mystic Code », sorte de bonus activables au cours de votre prochaine mission. Il manque tout de même à Fate Extella un certain nombre d’éléments pour éviter le côté répétitif et il est également rageant de ne pouvoir passer les animations de transformation qui se répètent inlassablement. Quant au mode deux joueurs, il n’est tout simplement pas présent. Autant dire que si les Dynasty Warriors vous file de l’urticaire, ce jeu n’est assurément pas pour vous. C’est d’autant plus vrai que l’histoire ne démarre réellement qu’à partir du troisième chapitre… après s’être farci deux chapitres un peu soporifiques. Du côté de la réalisation, les graphismes sont corrects et les musiques J-pop sont réussies mais il s’inscrit totalement dans ces productions de niche qui ne toucheront qu’une frange très restreinte de joueurs.
Conclusion du rédacteur : MOYEN
Sans ses problèmes de rythme, son absence de coop’ et certains errements, Fate/Extella : The Umbral Star aurait pu toucher les joueurs réticents à la série des Dynasty Warriors. L’univers est intéressant et on apprécie de découvrir, tour à tour, les 17 Servants et leurs attaques spéciales. Il faut aussi reconnaître que l’histoire part souvent dans tous les sens (et l’absence de traduction n’aide pas). Bien que fun à jouer et terriblement défoulant, le titre de Marvelous est à l’image d’un grand nombre de productions japonaises non traduites en françaises. Ce n’est pas mauvais mais c’est inégal et ça ne touchera qu’un public restreint. Les dialogues sont parfois interminables, certains traits d’humour tombent vite à plat. Si vous aimez ce type d’expériences, vous arriverez à pardonner les défauts. Les autres n’y verront qu’un énième titre nippon difficile d’accès et répétitif.
Points positifs :
- Pas vilain
- La patte artistique de l’univers Fate
- 17 Servants
- Intensité des combats
- Musiques agréables
- Les relations Maître/Servant
Points négatifs :
- Répétitif (mais c’est le genre qui veut ça)
- Pas de traduction française
- Manque de rythme au départ
- Scénario foutrac
- Pas assez de contenu à débloquer
- Pas de mode coop’
Éditeur : Type-Moon – Développeur : Marvelous – Genre : Action/Novel – Sortie : 20 janvier 2017 – Plateformes : PS4, PS Vita
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