Depuis 1984, la série Dragon Ball traverse les générations sans prendre une seule ride. Nous sommes en 2020, soit plus de trente-cinq ans plus tard, et l’aura de Son Goku est toujours aussi vivace. On a beau connaître l’histoire de l’arc Z par cœur, on replonge à chaque fois dedans avec la même nostalgie et la même envie. Dragon Ball Z : Kakarot prend le parti pris de faire vibrer les souvenirs qui sommeillent en nous, le tout à coups de cel-shading et d’une mise en scène calquée sur le dessin animé. Et forcément, il suffit de quelques minutes pour fondre une nouvelle fois à l’arrivée de Raditz sur Terre. Mais derrière cet enrobage, le jeu est-il suffisamment solide si on met de côté tout le côté nostalgique de l’œuvre ? Est-ce un jeu d’action/aventure qui tient la route ? Voilà notre verdict après de longues heures passées sur ce bonbon à destination des fans.
En s’attribuant les services du studio japonais CyberConnect 2, les pontes de Bandai Namco n’ont pas pris ce nouvel épisode de la saga Dragon Ball à la légère. C’est en effet à ces développeurs que l’on doit les jeux en cel-shading les plus spectaculaires de ces dernières années. On pense notamment aux adaptations hallucinantes de Naruto (les Ultimate Ninja Storm) ou encore au « Michael Bay-esque » Asura’s Wrath. Aussi, avec Dragon Ball, on se doutait que nos amis nippons allaient se faire plaisir et on ne s’est pas trompé. Cet épisode retrace, avec une fidélité stupéfiante, l’intégralité de l’histoire de DBZ, de l’arrivée de Raditz jusqu’à l’affrontement contre Boo. Et soyez-en sûrs, on en prend plein la tronche !
Comme dans le dessin animé
Quand on dit que les développeurs n’ont pas fait les choses à moitié, ce n’est pas une blague. Par exemple, lorsque Raditz arrive sur Terre, on assiste à sa première rencontre face à un terrien, en l’occurrence le pauvre fermier qui a la malchance de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Les fans ont beau connaître le scénario et la chronologie des évènements par cœur, ce Dragon Ball Z : Kakarot est une ode à la nostalgie par son rythme, l’efficacité de sa mise en scène, ses doublages en japonais (avec les acteurs originaux s’il vous plaît) et la musique tirée du dessin animé de la Toei Animation. Tous les moments phares de la série sont reproduites à la perfection si bien qu’on a bien du mal à lâcher la manette. Comme dans l’œuvre originale, le jeu monte en puissance et parvient, par petites touches, à surprendre grâce à des ajouts à même de faire fondre n’importe quel fan. Et pour cause, CyberConnect2 ne s’est pas contenté de réaliser un copier-coller du script original mais a intégré plein de clins d’œil, d’éclaircissements ou encore de quêtes annexes. Bon, par contre, celles-ci sont loin d’être folichonnes et souffrent du syndrome Fedex. Mais le jeu est si prenant qu’on oublie bien vite ces défauts. Il faut aussi souligner que certains combats présents dans le jeu viennent apporter un peu de densité alors qu’ils sont absents dans le scénario de base (par exemple, lorsque Raditz kidnappe Son Gohan, il lui suffit d’un coup de genou pour écarter Son Goku alors que dans le jeu, il y a d’abord un affrontement dans les airs). Ces ajouts sont logiques dans le sens où les développeurs voulaient aller au-delà d’un simple film interactif.
En face à face
Le jeu est construit autour d’un axe exploration/combat plutôt intéressant. Il ne s’agit pas d’un monde ouvert mais les zones visitées sont suffisamment vastes pour que l’on profite des mouvements ultra rapides des personnages (que ce soit pour les déplacements, les sauts, le vol, etc.). On peut ainsi se balader librement, parler aux gens, récupérer des orbes, chasser, pêcher, cuisiner, etc. L’aspect aventure est bien amené et participe aux respirations entre chaque combat. Et justement, en ce qui concerne les affrontements, les créateurs du jeu n’ont pas cherché un gameplay technique. Le tout est ultra accessible et on déclenche les attaques avec une simple pression sur un bouton ou en couplant une touche latérale à un bouton. Idem pour les esquives ou les projections de boules de feu. Et c’est peut-être ce qui risque de gêner les fous de technicité ou de profondeur de gameplay. Les combats sont spectaculaires mais ne vont pas chercher bien loin en matière de stratégie, ce qui nous amène à penser que ce Dragon Ball Z : Kakarot est avant tout destiné aux fans de la première heure et à celles et ceux qui veulent revivre les aventures de Son Goku après le combat contre Piccolo lors du 23ème championnat du monde des arts martiaux. Pour ces personnes, pas de doute, ce titre sera une véritable bénédiction. Pour les autres, amoureux des jeux de baston et de technique, la surprise risque de laisser place à la déception. Le choix est totalement assumé par les développeurs et le jeu parvient totalement à combler sa cible visée.
VERDICT DU RÉDACTEUR : TRÈS BON
Ne cherchez pas plus loin le jeu Dragon Ball le plus fidèle au dessin animé. Avec Dragon FighterZ, cet épisode est celui qui parvient à reproduire avec un immense respect les séquences cultes de l’anime. C’est un plaisir d’incarner les différents personnages, de revivre l’arc Z et ses combats incroyables ou encore de se balader dans les divers lieux de l’œuvre originale. Dragon Ball Z : Kakarot est un cadeau fait aux fans mais dont la technicité (et l’absence de profondeur) laissera sur la touche les individus qui préfèrent la baston réfléchie et stratégique.
Points forts :
Une fidélité à l’anime assez stupéfiante
L’univers, la bande-son, les voix japonaises
Excellente durée de vie
Points faibles :
Saloperies de quêtes Fedex
Une censure présente (pas de sang, des scènes coupées)
Des combats spectaculaires mais « stéréotypés »
Éditeur : Bandai Namco – Développeur : CyberConnect2 – Genre : Action/Aventure – Date de sortie : 17 janvier 2020 – Plateforme : PS4, Xbox One, PC
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