Créé par l’écrivain américain Robert E. Howard en 1932, Conan le Barbare porte sur ses épaules l’émergence du genre Heroic-Fantasy. Prenant place dans un passé mystique appelé « l’âge hyborien », les aventures du Cimmérien sont revisitées au cinéma en 1982 et lancent la carrière de Arnold Schwarzenegger. Si le succès du guerrier bodybuildé ne s’est jamais démenti, il faut avouer qu’il a un peu perdu de son aura auprès de la nouvelle génération. Il y a quelques années, Funcom a décidé de moderniser la licence via un MMO intitulé Age of Conan. Malheureusement, le soufflet s’est vite dégonflé et il s’en est fallu de peu pour que le studio norvégien ne mette la clé sous la porte. Pour réagir à la défection des joueurs, les développeurs vont alors régulièrement apporter des correctifs et des ajouts avant de passer en free to play en 2011. Conan Exiles est né de cette expérience acquise pendant toutes ces années. De là à coiffer au poteau les ténors du genre ?
Le périple de notre avatar débute mal. Crucifié, c’est sur votre croix que vous façonnez les traits de votre prisonnier ou prisonnière. Résolument mature, les options sont non seulement assez complètes mais elles proposent en plus de paramétrer la nudité ou la taille des attributs. Libre à vous de parer votre future héroïne de beaux poumons pour aguicher les autres utilisateurs. Quoi qu’il en soit, c’est en plein désert que vous retrouvez la liberté. Livré à vous-mêmes, vous êtes lâchés dans la nature avec un but bien précis : survivre et subsister dans un monde hostile. Quelques pas suffisent pour comprendre comment fonctionne Conan Exiles. La chaleur aride ne tarde à assoiffer le gosier du personnage et il faut donc trouver un premier lieu une source d’eau. Viennent ensuite les larves ou les insectes pour se nourrir et le pagne si vous avez choisi d’être nu comme un ver. C’est ainsi que la première nuit arrive. Inutile de chercher à lutter contre les tribus hostiles, vous n’êtes pas prêt.
JOUR D’ESPOIR
Conan Exiles, tout comme de nombreux MMORPG, exploite un système de craft. En déambulant à travers la carte, vous récoltez toutes sortes de matières premières et d’objets servant à votre confort. En ramassant des pierres, des branches ou encore des fibres végétales, vous pouvez ainsi confectionner des abris de fortune si vous n’avez pas réussi à mettre la main sur des bâtisses déjà construites. Quelques pierres supplémentaires assorties de ficelles ne seront pas de trop pour confectionner une paillasse et des bandes de mains et de pieds. Ce n’est qu’en tâtonnant que vous allez ainsi vous apercevoir des multiples possibilités qu’offre le titre. Pour obtenir de l’eau potable ou de la viande fraîche, il ne suffit pas toujours de trouver un puits ou de se jeter sur n’importe quel animal. Les maladies sont si vites arrivées.
Au fil de vos escapades, vous allez ainsi apprendre à survivre grâce à votre barre d’expérience. Celle-ci réagit aux activités que vous pratiquez (chasse, pêche, combat, cueillette…) et ce n’est que par ce biais que vous allez apprendre à vous construire un « chez-vous » proposant tout le confort nécessaire. Conan Exiles étant politiquement incorrect, vous ne serez pas surpris de mener quelques exactions et autres esclavagismes pour mener à bien votre soif de survie. Le jeu offre ainsi une liberté totale, mais vous pouvez tout à fait suivre le principe de missions dit « périple »> Maintenant, le côté « va chercher Lycos et fabrique » fait que le jeu tourne rapidement en rond et que l’escapade solo ne tarde pas à lasser, malgré la présence de donjons, villages et autres joyeusetés.
CONTRE OU AVEC TON PROCHAIN
Conan Exiles ne délivre son potentiel que lors des parties en ligne. Vous pouvez opter pour du JcJ (Joueur contre joueur) ou JcE (joueur contre environnement). Dans ce dernier cas, vous pouvez ainsi vous entraider pour mener à bien différentes quêtes ou obtenir des ressources plus rapidement. Si le JcE est une bonne option pour les débutants, ce n’est véritablement qu’à travers le JcJ que vous prendrez du plaisir. En effet, en plus de gérer votre propre survie, monter votre bâtisse, votre garde-manger, etc., vous aurez en plus à vous méfier des autres joueurs qui n’hésiteront pas à venir piquer dans votre assiette. C’est vraiment dans ce monde que le monde de Conan ressort toute sa brutalité et son vice. Malheureusement pour lui, la technique a bien du mal à suivre. Testé sur Xbox One, le jeu souffre de graphismes largement en deçà des ténors actuels et se farcit un nombre de bugs assez conséquent. Le système d’escalade, bien que sympathique, n’est pas au point (on se vautre souvent pour rien) et on sent que le jeu manque de finition à tous les étages, que ce soit dans les commandes, l’interface, l’animation, etc. C’est ce qui nous fait dire qu’il arrive sans être réellement finalisé et qu’il faut s’attendre à une profusion de patchs dans les prochains mois. Mais pour l’expérience qu’il propose et pour son univers, Conan Exiles pourra convaincre celles et ceux qui cherchent un MMO plus viscéral et avant tout basé sur la survie.
Conclusion du rédacteur : MOYEN
En l’état, Conan Exiles n’est pas un jeu terminé. Même si les bugs sont éradiqués au fur et à mesure, le titre manque d’intérêt sur la longueur, la faute à un crafting qui prend le pas sur tout le reste. Toutefois, malgré son manque d’équilibre et sa technique balbutiante, difficile de rester de marbre si on aime l’univers du barbare. Ce monde sauvage couplé à la brutalité de l’œuvre de Robert E. Howard a un charme bien à lui et il suffit d’y accrocher pour passer des heures et des heures sans s’arrêter. Au final, et en restant réaliste, l’ensemble est très moyen mais les patchs pourraient bien changer la donne dans quelques mois.
Points positifs :
L’univers de Conan
Des ressources en pagaille
Le côté survival
Un MMO viscéral
Points négatifs :
Technique très perfectible
Des bugs, en veux-tu ? en voilà
A dans les buissons
Crafter, toujours crafter
Globalement, le jeu n’est pas fini
Éditeur : Funcom – Développeur : Funcom – Genre : MMO de survie – Date de sortie : 8 mai 2018 – Plateformes : Xbox One, PS4, PC
À propos de l'auteur
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