Olive et Tom, ils sont toujours en forme, Tom, Olivier, sont super entraînés, Tom, Olivier, ils sont venuuuus pour gagneeeeeer ! Ce générique, qui est celui de Lupin III en Italie (eh oui), a fait vibrer une génération entière. Olivier, Tom, Marc, Julian, Ben, Bruce… les footeux en culotte courte se sont tous identifiés à l’un des personnages et aucune autre série animée du ballon rond n’a obtenu le même succès. L’œuvre de Yoichi Takahashi a connu plusieurs adaptations de jeux vidéo, à dominante RPG, et l’arrivée d’un nouvel épisode en a rendu curieux plus d’un. Si les noms des protagonistes sont désormais ceux du manga, force est de constater que le côté spectaculaire et les retournements de situation n’ont rien perdu de leur superbe ! Prêt à faire vibrer les filets ?
Autant le dire de suite : Captain Tsubasa n’est pas une simulation et n’a donc strictement rien de comparable à un FIFA ou un PES. Il s’agit d’un véritable jeu d’arcade de foot, un peu comme les Super Sidekicks de la Neo Geo mais une approche teintée de RPG. Mais à l’inverse des volets parus sur Super Nintendo, l’action ne se fige pas. Le mode principal propose deux arcs scénaristiques. Le premier se focalise sur le troisième tournoi national et le joueur doit remporter chacun des matchs pour atteindre la finale. L’occasion de rencontrer les personnages phares de la série et de revivre des moments forts comme la catapulte infernale des jumeaux Tachibana. Ce qui est appréciable, c’est que le jeu laisse le contrôle de l’action la majorité du temps en incorporant, par petites touches, des évènements scénarisés. Cela peut intervenir lorsque les deux personnages principaux de l’équipe (c’est-à-dire Tsubasa Ozora et le rival d’en face) se rencontrent. C’est bien amené, spectaculaire mais ça peut être rageant dans le sens où certaines séquences sont « obligatoires » au bon déroulement du match. Galérer à marquer pour se faire ensuite égaliser sur un tour de passe-passe, ça pique ! Quoi qu’il en soit, les six heures de ce premier arc donne l’impression d’être immergé dans le dessin animé et c’est très sympa !
LE CHEMIN DE LA VICTOIRE
Le second arc, quant à lui, est plus dans un esprit de personnalisation. Le joueur campe un sportif monté de toutes pièces qui doit gravir les échelons pour être repéré et participer à un tournoi organisé aux États-Unis. La différence réside alors dans un aspect RPG un peu plus prononcé avec un système de statistiques à améliorer et des compétences à développer. Le jeu met aussi en avant les affinités que vous avez avec les autres membres de l’équipe. Comme dans chaque groupe, vous développez plus ou moins d’affinités avec les individus et cela donne lieu à des séquences intermédiaires. En cours de progression, vous serez amené à faire des choix. L’ensemble est plus complet que le premier mode mais il reste malgré tout un peu générique par moments et le principe de relations n’apporte rien de foufou. C’est sans doute sur ce point que Captain Tsubasa rate le coche. En dehors des matchs, la mise en scène est effroyablement plate. Des personnages qui parlent face à face, droit comme des i, avec très peu de vie, on y a souvent le droit dans les RPG japonais et ça ne fonctionne plus du tout.
LA SEULE VÉRITÉ : LE TERRAIN
Captain Tsubasa : Rise of New Champions repose sur un gameplay ultra-arcade. La plupart des coups du football sont présents (passes, centres, tirs, passes en profondeur, tacles…) et certaines phases de jeu déclenchent des animations contextuelles pour matérialiser un dribble ou un tacle défensif par exemple. Le rythme est bon, on enchaine les matchs avec plaisir et la mise en scène est bien plus spectaculaire que dans les pauvres scénettes hors-matchs. Il est possible de changer de stratégie (à la volée) pour s’adapter à celle de l’adversaire et il est surtout indispensable de profiter des temps forts de la Zone-V. En effet, à mesure que le joueur effectue des actions spectaculaires ou efficaces, une jauge grimpe. Lorsque celle-ci est pleine, toute l’équipe est boostée ! Elle entre « dans la zone » et peut donc déclencher des super tirs, etc. C’est dans ces moments-là qu’il faut prendre l’ascendant sur l’adversaire et surprendre le gardien adverse. À l’image de chaque joueur, ce dernier possède une barre d’énergie qui, une fois vide, devient synonyme de but. Mais il est possible de marquer avec un super tir si la jauge de ce même gardien est affaiblie. Captain Tsubasa repose en grande partie sur ce principe et c’est peut-être son principal défaut. Il y a un côté aléatoire qui peut se révéler agaçant par moments et le jeu, avec son interface assez chargée, n’est pas maître dans l’art de la visibilité. Il aurait peut-être fallu que le jeu propose des caméras plus nombreuses et soit moins encombré. Cela n’empêche pas Captain Tsubasa : Rise of New Champions d’être très plaisant.
DES TRANSITIONS DE HAUT VOL
Graphiquement, le jeu exploite un visuel proche du dessin animé. Le tout est très coloré, les séquences sont spectaculaires et on reconnaît sans mal chacune des techniques aperçues dans la série. Mais ce que l’on retient, ce sont véritablement les transitions nous faisant passer du match à une cinématique influençant le résultat de la rencontre (ou non). C’est très bien foutu et on alterne ainsi régulièrement entre gameplay réel et cinématique, sans que le rythme ne soit trop haché. Bien évidemment, au bout d’un moment, on commence à connaître certaines séquences et ça devient redondant mais, dans l’ensemble, les développeurs ont fait un beau boulot de ce côté-là. Maintenant, il faut signaler plusieurs problèmes. Au-delà de l’interface chargée et du côté aléatoire parfois trop prégnant, on regrette que les temps de chargement soient si nombreux et que le gameplay ne soit pas mieux réglé. La sélection du joueur le plus proche est une calamité, on se bat souvent avec les commandes et ce n’est jamais simple de défier une difficulté qui n’est pas très bien dosée. Il arrive, en pleine partie, de perdre totalement le fil du match face à une équipe qui devient plus hargneuse et qui se transforme en véritable rouleau compresseur. En termes d’équilibre, il y a encore des efforts à faire.
Malgré ses défauts, Captain Tsubasa : Rise of New Champions – qui dispose d’un mode en ligne – est un jeu amusant et correct. S’il n’a rien de véritablement footballistique dans son approche (les tacles, c’est Byzance, il n’y a pas d’arbitre et on se croirait dans Adidas Power Soccer), il offre un feeling arcade vraiment plaisant et des moments qui raviront les amateurs du dessin animé original. À noter la présence d’un mode Collection qui permet de débloquer différents bonus.
VERDICT DU RÉDACTEUR : CORRECT
Captain Tsubasa : Rise of New Champions est un bel hommage à la série de notre enfance. Le spectacle est au rendez-vous et les transitions, nous faisant passer du match à des séquences scénarisées, sont bien amenées. On retrouve les personnages de la licence (avec chacune de leurs spécificités) et le jeu a le mérite de proposer une bande-son sympa. Dommage que le gameplay ne soit pas plus équilibré et qu’on soit obligé de se farcir des scénettes d’une platitude extrême. Indéniablement destiné aux fans de la première heure, il n’a de footballistique que le thème mais saura parler à celles et ceux qui ont passé des heures à écouter le commentateur survolté de l’anime.
Points forts :
- L’univers respecté
- Les transitions
- Une bande-son plutôt cool et les voix jap
- Les modes scénarisés
- Du vrai fan service
Points faibles :
- Chargements omniprésents
- Manque d’équilibre dans le gameplay
- Des cinématiques (hors-match) plates et sans vie
- Écran beaucoup trop chargé
Éditeur : Bandai Namco – Développeur : Bandai Namco – Genre : Sport/RPG – Date de sortie : 28 août 2020 – Plateforme : PS4, Switch, PC