De l’aveu des fans de Call of Duty, Modern Warfare est probablement l’épisode le plus abouti sur le plan narratif et ludique. Et pourtant, le pépère commence sacrément à dater puisqu’il se tapera ses 10 piges l’année prochaine. En plus de ne pas nous rajeunir, il démontre aussi que le studio Infinite Ward maîtrisait son sujet comme personne à l’époque. Depuis, bien de la boue s’est écrasée sous nos pompes et nombreux sont les joueurs à n’avoir jamais retrouvé un Call of de cette ampleur, malgré tous les progrès – que ce soit ludique ou technique – effectués ces dernières années. Autant dire que cette remastérisation, de l’un des meilleurs FPS de cette décennie, tombe à point nommé ! En venant accompagner Infinite Warfare, il offre un véritable cadeau à tous les amateurs de la licence. Et soyez-en sûrs, il s’agit d’une véritable remastérisation et pas d’un petit lifting de fortune ! Le seul bémol dans l’histoire : pour en profiter, il faut se farcir la Legacy Edition (et Legacy Pro Edition) d’Infinite Warfare à 80 boules. Et ça, c’est un peu super moyen quand même…
Allez, allez, on vous voit venir avec vos grosses godasses. Avant même de parler de gameplay ou du contenu, il paraît impensable de ne pas parler des graphismes. S’il ne faut pas s’attendre à une révolution, il faut bien avouer que les p’tits gars de Raven Software ont fait un sacré taf. Avant d’effectuer ce test, j’en ai profité pour regarder des vidéos de comparaison que l’on peut trouver sur la toile et le résultat est assez dingue quand on se remémore l’épisode original. C’est indéniable : tout est beaucoup plus beau, plus dense, plus fouillé, plus texturé, etc. L’ensemble des effets de lumière, des explosions, des effets de la flotte, de la pyrotechnie a été entièrement refait et avec cette gueule, Call of Modern Warfare n’a pas grand-chose à envier à ces petits copains du moment. Certes, si on s’amuse à se rapprocher le pif de certaines textures, on pourra regretter certaines parties graphiques un peu vieillottes mais bon, faut pas déconner, c’est vraiment un super boost que s’offre le titre de base. Il en va de même pour les animations, qui ont été améliorées, tout comme les modélisations. Pour faire simple, c’est comme si vous étiez en train de vous enfiler cette soupe, que seule votre mamie est capable de faire, mais avec un ingrédient supplémentaire qui vient enrichir le goût d’antan. C’est une explosion pour les papilles et c’est exactement ce que procure cette nouvelle fausse itération. Modern Warfare, en 1080p et 60 images par seconde, s’en voit sublimé et franchement, quel pied, quel panard, quel pétard !
Narrativement aware !
Des jeux de guerre, on en a connu une palanquée et le genre a bien du mal à se renouveler. Mais il faut dire que Modern Warfare a frappé très fort en 2007. Oh, ce n’est pas non plus une œuvre d’auteur mais le tout est si bien écrit et amené qu’on ne peut que succomber. Incarner, pas à pas, Soap et Jackson est un régal qui nous rappelle qu’un bon jeu est souvent un jeu court. Et là, ça ne rate pas ! Après un tutoriel super bien fichu, on est amené à traverser plusieurs pays pour mener à bien différentes missions, le tout avec son lot d’actions, d’explosions, de rebondissements et de dialogues toujours bien sentis. Impossible de s’ennuyer ! En plus, le jeu nous gratifie de quelques phases d’infiltration, de petits moments épiques croustillants et de scripts faisant monter la sauce. Ce rythme est un cas d’école qui devrait être présenté dans tous les établissements formant les futurs créateurs de jeux vidéo. Alors qu’on approche de 2017, on se rend compte que le jeu est toujours d’actualité et qu’il arrive, par différents moyens narratifs, à nous suspendre à la manette, tout en profitant d’une bande son et de doublages percutants et réussis. Le gameplay était déjà si juste à l’époque que les développeurs n’ont eu à faire que quelques ajustements pour un résultat d’orfèvre. Oui, il arrive que des scripts soient un peu étranges (obligé d’attendre son boss pour qu’il ouvre un portail) et que des bugs fassent leur apparition, mais ce n’est que des petits défauts qui n’entachent en rien la progression. On est scotchés et il faut espérer qu’Acti lâche sa galette ou sa version numérique sur les plateformes de téléchargement au plus vite.
Pas de chichis ou c’est les orties !
Mon intertitre est complètement naze, j’en conviens mais il donne une idée de ce que vaut le multi de Modern Warfare, qu’il soit Remastered ou pas. À l’inverse des FPS actuels, qui multiplient les bonus, le jeu d’Activision fait dans la sobriété et l’efficacité. Cela signifie qu’il s’agit d’un bon vieux FPS, à l’ancienne, en ligne, et que tous les joueurs sont sur le même piédestal. Pas question de vous faire zigouiller en dix secondes si vous n’avez jamais tenté l’expérience online, ce volet se veut équilibré et à même de s’adapter à n’importe quel type de public. Bien évidemment, les créateurs de l’original ont pensé à des petites choses sympa, comme la succession de frags qui donnent accès à différentes options. De quoi s’épauler d’un drone, d’appeler à bombarder une position ou d’être soutenu par un hélico. C’est toujours aussi déstabilisant pour les ennemis et on s’en lèche les babines à chaque opération rondement menée. Dans Modern Warfare, pas de super pouvoirs de la mort qui tue, pas d’exosquelette transformant votre soldat en Terminator humain, pas de grimpette à la verticale ou de sauts de plusieurs mètres… ici, c’est le réalisme qui prime ! Et quand on sait que la dizaine de cartes dispo sera accompagnée, en décembre, de 6 maps inédites, ça donne le ‘la’ d’un Noël qui s’annonce foufou sur les serveurs. Et si vous n’en avez pas assez, sachez qu’il y a tout de même quelques gâteries supplémentaires, comme des défis ou des objets de personnalisation à débloquer. Car on est un peu en 2016 quand même.