Série incontournable de la précédente génération, Bayonetta et sa suite sont un concentré de générosité que le joueur reçoit en pleine tarte. Déjantés, drôles, viscéraux et parfois totalement « what the fuck », ces deux titres débarquent sur Switch pour mettre quelques tatanes en mode nomade. La sorcière élancée au corps sculptural n’a rien perdu de sa superbe et de son jeu de gambettes. Avec son rythme incessant, sa direction artistique fortement marquée et son portage de qualité, la demoiselle à lunettes a tout ce qu’il faut pour émoustiller bien des joueurs. Voici un récapitulatif complet des deux épisodes avec notre verdict global.
Commençons par le commencement et intéressons-nous à Bayonetta premier du nom. Avec ses pauses délicieusement suggestives et son sex appeal débordant, l’héroïne du jeu fut une sacrée claque à l’époque. Loin des stéréotypes vidéoludiques, cette femme amnésique s’est réveillée d’un long sommeil de 500 ans et doit massacrer des hordes de démons pour retrouver ces souvenirs. Très millième degré, les personnages de Bayonetta, mis en avant dans des cinématiques pêchues, n’ont absolument rien de comparable. Entre le beau gosse qui se retrouve peinturluré de rouge à lèvres ou le sidekick, Enzo, qui s’en prend plein la tronche durant toute la durée de l’aventure, il y a franchement de quoi se marrer. Bayo, c’est un grand 8 qui ne s’arrête jamais !
Un modèle de beat’em up
Au-delà de son enveloppe graphique (on y reviendra), Bayonetta est surtout un modèle de jeu d’action. Les séquences s’enchaînent à une vitesse folle et donnent une impression de puissance extrême. Basé sur un trio de touches (poings, pieds et flingues), l’avatar en fait voir de toutes les couleurs à l’ennemi et peut esquiver les attaques ennemies avec une classe folle. Lorsque l’esquive est effectuée avec un timing parfait, le temps ralentit et vous pouvez alors déchaîner toute votre fougue sur les créatures des ténèbres. Associé à la possibilité de paramétrer son arsenal, le gameplay de Bayonetta est aussi efficace sur le plan esthétique que redoutable en termes d’accessibilité. Le summum est ainsi d’enchaîner les monstres jusqu’à déclencher une invocation (via la combinaison de deux touches) façon machine de la mort ou énorme poing à la Battletoads. Bayonetta est un grand n’importe quoi de folie mais un grand n’importe quoi réfléchi et immersif.
L’adaptation Switch
En plus d’être toujours aussi agréable à découvrir, Bayonetta reprend les ajouts de la version Wii U. Vous pouvez donc vous amuser à changer la tenue de la demoiselle afin de profiter de nouveaux coups. Modèle Metroid, Peach, ou Zelda, quatre costumes différents vous attendent en plus de celui de base. Côté réalisation, les développeurs ont privilégié l’animation au détriment de la stabilité visuelle. Par conséquent, le trop plein d’aliasing sur les personnages et décors est vite oublié au profit d’un frame-rate en 60 images par seconde qui assure ! Et pour cause, sans dénaturer le graphisme d’origine, cette mouture Switch fait encore mieux que l’original. Certes, on est loin de la finesse de la version PC (surtout en mode TV) mais le constat est sans appel : le tout fonctionne d’enfer et on ne se lasse pas de zigouiller du streumon en tenue ultra moulante. Quant à Enzo, il morfle toujours autant pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques.
Le même en mieux
Le verdict est le même pour sa suite, Bayonetta 2. Sorti sur Wii U, le jeu se montre encore plus à son avantage, que ce soit en mode nomade sur la télévision. Certaines textures sont plus fines, l’ensemble est plus net désormais et l’animation, en 60 images par seconde, ne bronche à aucun moment. Sur le petit écran de la console, le rendu est tout simplement somptueux et laisse augurer de nombreux portages de la Wii U à l’avenir (comme avec DonkeY Kong Country : Tropical Freeze). Quant au titre en lui-même, il est tout aussi allumé que son prédécesseur et va encore plus loin dans la surenchère d’effets visuels et de séquences hallucinantes. Cereza, désormais avec ses cheveux courts, est toujours aussi sexy et efficace. Bayonetta 1 & 2 sur Switch sont l’occasion parfaite pour découvrir ou redécouvrir une licence qui accueillera dans quelques temps (Platinum est en plein développement du jeu) un troisième volet.
Conclusion du rédacteur : EXCELLENT
Bien que très particuliers dans leur démarche, Bayonetta et sa suite respirent l’amour du beat’em up. Complètement allumées et ne laissant pratiquement aucun temps mort aux joueurs, ces deux aventures sont ce qu’il se fait de mieux en la matière. Maniant la dérision et le second degré avec tact, l’œuvre de PlatinumGames est absolument indispensable dans son genre. Si le premier volet a un peu vieilli, Bayonetta 2 est encore tout à fait au goût du jour et permettra à celles et ceux qui l’ont raté sur Wii U, c’est-à-dire beaucoup, de profiter d’un des meilleurs titres de ces dernières années. La Switch se pare de deux portages de qualité, même si on aurait aimé une résolution (720p) un peu plus élevée.
Points forts :
De l’action avec un grand A
Totalement déjanté
Portages convaincants
La classe des personnages
Points faibles :
Quelques ralentissements sur le second volet
Résolution un peu faible
Le premier épisode a vieilli
Éditeur : SEGA/Nintendo – Développeur : PlatinumGames – Genre : Action / Beat’em up – Date de sortie : 16 février 2018 –Plateformes : Nintendo Switch
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