Depuis quelques temps, Nintendo semble enfin disposer à proposer de nouvelles licences. Ses personnages maison étant essorés de tous les côtés, le géant japonais prend des risques et nous amène vers des terrains expérimentaux. Après Splatoon, qui est devenu un véritable million-seller sur son sol natal, c’est au tour d’Arms de tenter le pari de l’originalité. L’expérience hybride, entre baston et boxe, souffle un vent de fraîcheur et ce premier épisode, qui en appelle d’autres, est là pour poser les bases. Et c’est peut-être là son vrai problème…
Arms, par rapport à ce qui fait ailleurs, se fait remarquer dès son écran-titre. Le thème musical, fait de voix masculines, de percussions et de riffs de guitare, s’inscrit parfaitement dans la dimension « eSport » que souhaite prendre le titre. Il n’y a pas de doute, Nintendo a misé sur le côté festif et l’accessibilité. Dévoilé en janvier, cette nouvelle licence prône le fun et la stratégie en s’inspirant de Punch Out et des jeux multi en arènes. Concrètement, les combattants s’affrontent dans des lieux fermés et sont équipés de bras extensibles auxquels sont fixés toute une ribambelle de gadgets. Cela va de la grosse boule de démolition à des sortes de missiles téléguidés en passant par la bonne vieille arme circulaire. Pour zigouiller la barre de vie de son adversaire, il faut donc lui cogner dessus et veiller à ne pas se faire surprendre en esquivant et en contrant les attaques ennemies. En début de partie, il faut savamment sélectionner ses deux armes (une pour chaque bras) et veiller, durant les rixes, à récupérer les items (boostant la jauge du coup spécial ou régénérant la barre de vie) ou à exploiter les artefacts (explosifs, électriques…) qui apparaissent sur le champ. Sur le papier, Arms a tout du parfait bougre et son habillage, ultra soigné, se montre vite immersif !
Arms Stram Gram
Bien qu’il soit entièrement jouable de manière classique (autrement dit à la manette), Arms a été pensé pour se pratiquer avec un Joy-Con dans chaque main. Et autant le dire de suite, si ça fonctionne plutôt bien, il faut un certain temps pour s’adapter à cette configuration. Les déplacements sont font par le biais de la détection de mouvement et il suffit de donner des coups de Joy-Con pour frapper et déclencher les attaques. Après quelques matchs, on s’amuse et à plusieurs, ça s’annonce vraiment très fun. Mais il faut aussi reconnaître que l’on se voit mal rester avec cette config’ pour les parties en ligne, surtout si l’on souhaite monter dans le classement. En bref, c’est fun et ça promet des soirées très marrantes en famille ou entre potes mais ça n’ira pas plus loin. Avec une manette (ou avec les deux Joy-Con accrochés au support manuel), la donne est bien différente. Il est plus aisé d’anticiper, d’esquiver et de résister au rythme particulièrement rapide des joutes.
Car il faut bien le dire : Arms est tout sauf un jeu facile ! Dans le mode principal, les premiers niveaux ne posent pas trop de problème mais dès qu’on s’attaque au niveau 4, qui permet de débloquer les parties en ligne classées, on se fait littéralement martyriser par l’IA qui anticipe presque à l’aveugle vos faits et gestes ! Et c’est là qu’on s’aperçoit que le titre de Big-N est en réalité bien plus stratégique qu’on peut le penser au premier abord. Si vous pensez qu’il suffit de se jeter sur l’adversaire pour remporter la victoire, vous vous plantez totalement. Arms oblige le joueur à connaître les forces et faiblesses de chacun des personnages et demande une véritable approche tactique. Au-delà du casting, qui alterne différents types de participants (avec des capacités propres à chacun), il faut également apprendre à doser l’ensemble des armes. En plus d’être ultra nombreuses (on les débloque au fur et à mesure de ses exploits), elles se comportent toutes différemment et imposent un entraînement sérieux pour parvenir à les maîtriser. Si on est loin des jeux de combat standards, Arms a tout de même de sacrés atouts en terme de gameplay et c’est clairement une bonne surprise de ce côté-là.
Pas de bras…
Le hic, c’est que l’on sent dès le départ qu’un problème va se poser. Les menus, avec leur ton flashy jaunâtre, vont à l’essentiel et se contentent du strict minimum. On pouvait penser que la démo ne donnait qu’un aperçu mais il n’en est rien. Arms, dans sa configuration actuelle, ne propose qu’un Grand Prix, du Versus, des parties en ligne ou locales ainsi quelques variantes et c’est tout ! Il n’y a pas même pas de menu d’options, ce qui est rarissime ! Certes, il y a bien tout un système d’armes à débloquer (pour choper le « full set », va falloir s’accrocher) mais ça ne suffit pas pour que l’on reste des heures dessus. Et comme si cela ne suffisait pas, les petites friandises du type basket ou volley ne tiennent pas la marée et s’oublient très vite. À la manière de Splatoon, qui s’est enrichi au fil des mois, on sent que Arms est pensé sur ce modèle et c’est clairement une approche qui le dessert pour l’instant. En l’état, on a un peu quedalle à se mettre sous la dent et ce n’est certainement pas le concept, sympathique mais plus répétitif qu’un Splatoon, qui permettra au titre de se faire une place.
Techniquement, le jeu carbure à 60 images par seconde (30 dès qu’on joue à plusieurs) et offre une esthétique super chiadée et très colorée. Les persos ont des looks excellents et tout a été pensé, environnements compris, pour qu’on passe un bon moment. L’esprit festif est appréciable également et promet de folles soirées, mais son aspect hybride repose sur des mécaniques simples et assez répétitives. Par conséquent, la pauvreté des modes de jeu fait que l’on tourne beaucoup trop vite en rond. Et c’est de loin ce qui manque, pour l’instant, à Arms.
Conclusion du rédacteur : CORRECT
C’est le gros jeu du mois de juin pour la Switch et il devrait largement faire l’affaire jusqu’à l’arrivée de Splatoon 2. Si certains en attendaient plus, il faudra malheureusement se contenter d’un contenu rachitique. Par conséquent, en solo, c’est un jeu qui lasse très vite mais qui puisera sans doute sa force dans son multi, qu’il s’agisse des parties online ou locales. Sur ce point, le code réseau tient la route et il y aura sans doute masse de joueurs dès son lancement. Mais à moins d’une grosse mise à jour, il y a de fortes chances pour que les calamars reprennent le contrôle des affrontements virtuels sur Switch dès le mois prochain. Arms a encore beaucoup à apprendre…
Points positifs :
Concept vraiment sympa
D.A à la « Overwatch »
Réalisation colorée et réussie
L’ambiance festive
Plus stratégique que bourrin
Points négatifs :
Contenu ridicule en solo
Le gameplay a besoin d’être affiné
Équilibrage parfois douteux
Une bande son ultra redondante
Éditeur : Nintendo – Développeur : Nintendo – Genre : Sport / Combat – Sortie : 16 juin 2017 – Plateforme : Nintendo Switch
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