Need for Speed – Voitures fantômes ?
Reg'
Conduite arcade efficace
Bonne impression de vitesse
Moteur graphique absolument superbe
Ambiance électro pêchue
Connexion obligatoire
Ville ultra vide, sans quasiment aucun trafic
Appels téléphoniques envahissants
Les épreuves, répétitives à la longue
Pas de cycle jour/nuit
L'Intelligence artificielle des adversaires
Police trop facile à semer
C’est au milieu des années 90 que la saga Need for Speed a vu le jour. Sorti sur 3DO à l’origine, le jeu a été adapté sur Saturn, PlayStation et PC pour le plus grand bonheur des fans de caisses. À l’époque, la réalisation en 3D et les séquences filmées avaient fait un sacré effet. Electronic Arts était même devenu l’éditeur du spectaculaire, avec des intros et transitions de plus en plus épatantes. Toutes celles et ceux qui ont pu toucher à ce titre ou Road Rash s’en souviennent certainement. Depuis, le temps a passé et la qualité de la série s’est étiolée. La faute à un rythme annuel qui a conduit la licence, incapable de se renouveler, dans le mur. Après une pause de deux ans, elle revient en 2015 avec des courses de nuit à la Need for Speed Underground. À se demander si tout ça n’est pas un peu trop téléphoné…
Note importante : Il faut crever l’abcès dès le début. Need for Speed est un jeu qui réclame une connexion obligatoire, ce qui est un pur scandale. Si vous n’avez pas internet ou que votre réseau est saturé ou en panne, vous ne pouvez pas lancer le jeu. On vous accueille sur l’écran-titre avec un joli message et vous êtes bons à changer de jeu. Lamentable ! Beaucoup de joueurs, désireux de ne pas cautionner ce type de pratiques, ont préféré se passer de cet épisode. Et c’est tout à fait compréhensible.
Qu’on est loin de Need for Speed : Hot Pursuit, ou même Rivals. Ce nouveau Need for Speed vous plonge dans la chaleur et le fun des courses de la nuit (tout au plus, vous aurez de temps à autre le droit à l’aube et basta). D’emblée, il faut bien l’avouer, c’est absolument magnifique ! Les développeurs, grâce à ce choix, sont parvenus à donner vie à des graphismes quasi photo-réalistes. Via un habile mélange d’effets lumineux et d’aspérités visuelles, Ghost Games a accouché d’un des plus beaux jeux de caisse de tous les temps. Qu’il s’agisse de la modélisation des bagnoles, de l’impression de vitesse, de la pluie, des flaques, des détails apportés à la ville et à ses alentours, c’est tout simplement une performance ! Malheureusement, et même si on aurait vraiment souhaité le contraire, les graph’ ne font pas tout.
LES TÊTES À CLAQUES
Need for Speed version 2015 est un jeu à la fois épatant et énervant. Si l’utilisation de véritables séquences filmées est une excellente idée en terme d’immersion, le résultat n’est pas à la hauteur de la qualité de l’image. En début de partie, vous êtes accueilli par un dénommé Spike, un vrai fils à papa, qui vous présente sa bande de potes. Tous ces jeunes gens n’ont qu’une idée en tête : faire leurs kékés sur les routes et braver les forces de l’ordre, à grands coups de courses poursuite et de drifts. Pour l’originalité, on repassera. C’est d’autant plus vrai que les clichés s’accumulent comme les pustules sur le visage d’une sorcière. En plus d’être caricaturaux à outrance, les acteurs embauchés pour l’occasion en font des… caisses (pour rester dans le thème) ! En clair, ce n’est pas naturel pour un sou et on peine à entrer pleinement dans l’ambiance. Mention aux mimiques insupportables de Robyn, qui n’est autre que l’archétype de la nana à baffes. Petit à petit, on s’habitue certes, mais on aurait vraiment aimé un feeling plus naturel pour l’ensemble des protagoniste (même si c’est un peu plus convaincant en V.O).
LES ROIS DE LA ROUTE
Dans une ville ouverte (très vide, peu de circulation…), on se déplace ainsi de défis en défis afin de réaliser les meilleurs temps et performances. Calqué sur Underground, ce Need for Speed ne réinvente pas la rou(t)e. Les épreuves se limitent à du contre-la-montre, du drift, de la course sauvage, du sprint, etc. On aurait aimé un peu plus d’originalité ! Au fil de la progression, le jeu donne accès à de nouvelles pièces pour sa bagnole. 51 caisses sont disponibles et vous pouvez passer votre temps, via le garage, à personnaliser votre bolide : peinture, habillage, réglage comportement (pression pneus, inertie de la direction…), réglages performances (filtre à air, système de refroidissement, d’alimentation, admission forcée…) les amateurs de mécanique s’en donneront à cœur joie. Seulement voilà, pour une raison qui nous échappe totalement, le garage ne peut accueillir que… 5 caisses ! À cause de cette restriction, on est obligés de jongler entre les véhicules et ça n’aide pas à pousser à fond la customisation de son bolide.
DÉCROCHE, RACCROCHE
Satané téléphone ! Pour donner un peu de vie à un environnement qui en manque terriblement, les développeurs ont opté pour un système de conversation entre les différents participants. Le problème, c’est qu’ils sont constamment pendus à leur smarphones ! Résultat, le téléphone n’arrête pas de sonner et si vous ne décrochez pas, ils rappellent quelques minutes plus tard ! Ce principe, intéressant sur le papier, devient horriblement envahissant durant les escapades routières. On pourrait penser que ces dialogues se calment durant les courses mais… même pas ! Alors que vous êtes lancés à toute vitesse vers la ligne d’arrivée, vous pouvez être constamment déconcentré par ces appels incessants. Pire, il m’est arrivé de recevoir le coup de fil d’un mec qui me proposait une épreuve… alors que ce même type était en train de courir contre moi. Rien de tel pour flinguer une ambiance ! Ce téléphone est une plaie, à tous les niveaux !
ENNUYEUX ?
Avec autant de défauts, auxquels on peut ajouter l’IA (qui sera corrigée dans une prochaine mise à jour) et le comportement des flics (on les croise peu et ils ne sont pas très virulents), Need for Speed a tout du ratage complet. Et pourtant, pour une raison que j’ai du mal à m’expliquer, ce nouveau volet de NFS a un effet presque hypnotique sur moi. Si les graphismes jouent forcément dans cette impression, il faut bien reconnaître que l’impression de vitesse est excellente et que la conduite, très arcade, s’avère très nerveuse. Et du coup, on est un peu collés à la route et on enchaine les défis avec plaisir. Le rythme imprimé par le jeu est agréable et il est tout à fait possible d’accrocher. Seulement voilà, la répétition des épreuves, les sonneries intempestives du portable et le manque de vie dans les environnements finissent par rattraper le joueur. Avec la connexion obligatoire, ça fait un peu beaucoup.
Conclusion du rédacteur : MOYEN
C’est vraiment dommage. Une telle réalisation méritait bien mieux que ce Need for Speed vide, stéréotypé et répétitif. Dans l’absolu, on profite d’un jeu sublime dans lequel s’enchaînent les épreuves sans grande personnalité. Et ce n’est pas la possibilité de monter une équipe (crew) qui va changer la donne. Pour les joueurs qui aiment l’arcade et le drift, il peut être une alternative à des jeux plus solides et je dois bien avouer que j’ai pris du plaisir. Mais par rapport à ce qu’il est et ce qu’il aurait pu être, c’est véritablement un titre moyen.
Éditeur : Electronic Arts – Développeur : Ghost Games – Genre : Course – Sortie : 05 nov. 2015 – Supports : Xbox One, PS4