Rise of the Tomb Raider – La renaissance d’une icône
Reg'
Quelle beauté !
Les a-côtés de la quête principale
Les animations de Lara
L'ambiance, les voix, la musique
Gameplay ouvert
Carte assez vaste
Durée de vie convaincante
Voix françaises réussies
Quelques musiques trop peu inspirées
L'instinct de survie est trop envahissant
Un peu d'aliasing, frame-rate pas toujours stable
Histoire plutôt basique
IA peu évoluée
On dit souvent qu’il ne faut jamais remettre à demain ce qu’on peut faire le jour-même. Alors que le générique de Rise of the Tomb Raider défile, je me dis que c’est le meilleur moment pour vous donner mes impressions sur cette exclusivité Xbox One. Si Lara Croft est passée par bien des épreuves dans sa vie, on peut dire sans trop se tromper qu’elle n’a jamais été aussi belle et naturelle. Pas d’artifice, juste une femme pleine de cran, confrontée à ses doutes et ses peurs. Charismatique et attachante, elle est un peu à l’image de Faith dans Mirror’s Edge. Une femme forte comme on aimerait en voir plus souvent dans le jeu vidéo. Cette fois, la demoiselle est une aventurière aguerrie qui se retrouve confrontée à une dangereuse organisation appelée « Trinity ». Entre morceaux de bravoure et spectacle à volonté, cette exclusivité Xbox One risque de rendre verts de jalousie les possesseurs de PlayStation 4 et de PC. Avec cette bombe de fin d’année, Microsoft a eu raison de miser sur le bijou de Crystal Dynamics.
L’absence d’un père, Lara l’a vécu durant toute sa jeunesse. Bien que son géniteur fut présent dans la grande demeure des Croft, il n’a eu de cesse de poursuivre ses recherches, délaissant sa famille. Tel un fantôme, il ne sortait que très rarement de son bureau, convaincu de l’existence d’une source capable de donner la vie éternelle. Cette obsession dévorante était-elle une chimère ? C’est ce que Lara va tenter de découvrir en parcourant la Syrie dans un premier temps, puis la Sibérie. Avant de commencer l’aventure, on ne s’attend vraiment pas à tout ce qu’elle va vivre. Les scénaristes sont parvenus à mettre en place une histoire intéressante (bien que classique) tout en faisant intervenir des protagonistes forts en gueule. Entre action, exploration, énigmes… Rise of the Tomb Raider suit les traces de son aîné.
Chaud et froid
Après une ouverture tonitruante, le jeu alterne les séquences en espaces fermés et en environnements plus ouverts. Concrètement, il s’agit de plusieurs « hub » donnant accès à différentes zones. Vous pouvez ainsi choisir de suivre l’aventure (pour se repérer si vous êtes perdus, il suffit de presser le stick analogique droite pour mettre en surbrillance les éléments accessibles) ou, au contraire, vous mettre à farfouiller dans tous les coins pour débusquer des caches secrètes ou des tombeaux. Construit sur le même schéma que le titre de 2013, Rise of the Tomb Raider reprend le principe des « feux de camp ». À travers ces checkpoints, vous pouvez gérer vos compétences, votre inventaire ou vos armes. C’est aussi à ces endroits que le « voyage rapide » s’offre au joueur, afin de se déplacer en toute liberté sur la carte assez étendue du jeu. Soyons clairs, la majeure partie de l’aventure se passe en Sibérie, mais cela ne signifie pas que les décors ne sont pas variés. Bien au contraire, la Sibérie est un pays très dépaysant. Montagnes, forêts, plaines, cavernes, lacs… vous êtes promis à un beau et long voyage.
L’aventurière solitaire
Même si elle peut compter sur le soutien de son entourage, Lara Croft se retrouve très souvent seule. Bravant ses ennemis et face aux dangers de la nature, la jeune femme doit apprendre à survivre, en chassant mais aussi en récupérant une multitude d’éléments lui permettant de confectionner des armes et des objets toujours plus puissants et utiles. Ce qui est appréciable, c’est que la faune est très riche. Outre les animaux carnivores comme les loups ou les ours, vous croiserez régulièrement des écureuils, biches, cerfs, lapins ou encore des oiseaux. Il y a même, dans un certain village, des poules qu’il faut remettre dans leur enclos (le clin d’œil à Zelda est évident). Bien évidemment, Lara Croft n’a que peu le temps de souffler. Au fil de l’aventure, elle ne cesse de découvrir des endroits aussi dangereux que mystérieux, tout en passant son temps à mettre des roustes aux Trinitaires. Ces individus ont le même but que notre héroïne et ils ne rigolent vraiment pas. Si l’histoire est assez classique, on apprécie néanmoins de récupérer des cassettes/documents anciens (à la manière d’un Metal Gear Solid : The Phantom Pain) qui donnent plus de profondeur aux personnages. On se rend ainsi compte que les Trinitaires ne sont pas tous des salauds et qu’ils éprouvent également des remords et des doutes. Dans l’ensemble, la progression a gagné en substance par rapport au jeu de 2013 et s’avère mieux dosée (qu’il s’agisse de la chasse, des munitions à débusquer, etc.).
Chasse au trésor
Bien qu’elle soit à la recherche d’un mystérieux artefact, Lara n’en reste pas moins une archéologue. Au cours de sa quête, elle n’a de cesse de fouiller dans les moindres recoins, qu’il s’agisse de simples caisses ou de malles en acier. Certains coffres verrouillés obligent même la jeune femme à utiliser un crochet. Tomb Raider est un jeu terriblement prenant, qui ne s’appuie pas uniquement sur son fil conducteur. Au-delà du scénario, l’aventurière peut aussi visiter des tombeaux. Qu’on se le dise, ces passages permettent de retrouver les sensations des premiers épisodes. Même si le scénario fait appel à quelques séquences à énigmes, ces dernières sont assez simples et elles sont loin d’être en nombre. Certains PNJ n’hésitent d’ailleurs pas à vous filer des quêtes annexes, ce qui a pour effet de diversifier encore plus la progression. On ne vas pas s’en plaindre ! Il faut aussi noter la présence de compétences linguistiques. Au cours de ses recherches, Lara voit son niveau de langue (russe, grec…) augmenter, ce qui lui permet d’accéder à de plus amples informations sur les lieux enfouis qu’elle découvre. Voilà pourquoi Rise of the Tomb Raider se déguste dans son ensemble, même si vous avez terminé la quête principale. Il y a pas mal de choses à faire et à découvrir et il serait dommage de passer à côté. À noter que le jeu propose également un mode Expédition qui s’apparente à une succession de défis avec classements en ligne. Chose amusante, il fonctionne avec un système de cartes donnant lieu à des options délirantes, comme la tête des ennemis plus grosses. De quoi faire de beaux head-shots ! Un mode sympathique qui fait durer le plaisir, faute de multi.
Une vraie acrobate
L’une des plus grandes forces du jeu, c’est assurément son gameplay. Lara peut utiliser un nombre incalculables de techniques pour parvenir à son but. En combat, elle n’hésite pas à faire parler la poudre (pistolets, mitraillettes, fusils à pompe…) ou à utiliser son piolet pour planter ses adversaires. Elle est aussi passée maîtresse dans l’art de l’esquive, ce qui lui permet d’asséner (via un QTE) un bon coup qui fait mal. Du côté de l’infiltration, cette dernière peut se planquer dans un buisson ou sous l’eau pour surprendre l’ennemi, ou alors effectuer une attaque furtive (en plongeant sur l’opposant). Rien de tel également qu’une bouteille ou une boite de conserve pour faire diversion ! Acrobate comme jamais, elle peut grimper sur de nombreux éléments : en utilisant son piolet dans la glace, en maniant des flèches à cran sur des aspérités boisées ou en effectuant des doubles sauts. Le piolet est également un outil très utile pour se grimer en tyrolienne le temps d’une longue descente. Rise of the Tomb Raider déploie un panel très vaste, ce qui n’est vraiment pas pour nous déplaire. C’est d’autant plus vrai que les commandes répondent bien, même si nous ne sommes pas à l’abri de deux ou trois erreurs de jugement (Lara, mais pourquoi tu sautes dans le vide !?). On regrette également que l’IA ne soit pas plus poussée. Même si nous n’avons pas rencontrés d’énormes problèmes de ce côté-là, l’aspect « tir au pigeon » des gunfights pourrait décevoir certains joueurs. Mais bon, il faut avouer que l’on dévore littéralement ce Tomb Raider, même si l’ensemble paraît un tantinet moins inspiré et plus dirigiste que son aîné. En revanche, en arrivant sur Xbox One, il y a bien un élément qui va mettre tout le monde d’accord : sa réalisation !
Whow effect !
La vache ! L’équipe de Crystal Dynamics a mis le paquet ! Sans déconner, elle nous arrache littéralement la rétine avec ce titre ! C’est carrément somptueux ! Certes, certains décors sont inégaux et on note de l’aliasing et un frame-rate pas toujours stable, mais tout de même, quelle claque ! Les décors sont superbes tout comme les effets spéciaux, qu’il s’agisse de l’eau, de la neige, de la pyrotechnie, de la transparence, des déformations, des éboulements… Il faut aussi souligner la finesse des textures et le détail apporté à celles-ci. Idem pour les animations qui sont criantes de réalisme. Spectaculaire et magnifique, Rise of the Tomb Raider nous assomme également par son level design de haute volée et sa direction artistique, qui a fait l’objet d’un très grand soin. Cela se ressent surtout dans la dernière partie de l’aventure, avec ses édifices incroyables, ses statues majestueuses, etc. Avec ce soft, la Xbox One prouve qu’elle en a sacrément sous le capot ! C’est vrai qu’il y a parfois un peu de popping ou des éléments qui peinent à s’afficher en temps et heure, mais dans l’ensemble, c’est une vraie performance ! Enfin, du côté du son, le travail sur les voix est très convaincant (Alice David est vraiment dans son personnage, il a fallu huit demi-journées de doublage pour mettre tout « en boite ») et les musiques, bien qu’elles soient parfois un peu trop « génériques », donnent de l’ampleur à chacune des escapades de la belle. Le thème principal est très réussi, au contraire d’autres passages moins inspirés.
Le jeu de l’année sur Xbox One ?
La question mérite d’être posée. S’il est indéniable que le risque pris est minime, Rise of the Tomb Raider n’en demeure pas moins un jeu fantastique. On aurait peut-être souhaité des phases plus variées et un « Instinct de survie » moins envahissant (cette technique donne toutes les clés pour réussir les challenges et le son fait penser à la transition sonore dans NCIS), mais il n’empêche qu’on tient là une très chouette aventure ! D’ailleurs, restez bien jusqu’au bout du générique de fin. La dernière séquence en dit long sur les intentions prochaines des développeurs. Probable suite ou extension ? Seul l’avenir nous le dira. Pour l’heure, profitez-bien de ce Tomb Raider. La Xbox One jouit d’une formidable exclu. Et c’est peu de le dire…
CONCLUSION DU RÉDACTEUR : INDISPENSABLE
Si vous n’avez pas aimé le reboot de 2013, celui-ci vous laissera également de marbre. Rise of the Tomb Raider en reprend les mêmes ficelles et la même progression. En revanche, on ne peut que s’incliner devant le rythme imprimé par l’aventure et la réalisation globale. Tout est fait pour en prendre plein les yeux du début à la fin, et il est très difficile de lâcher la manette. C’est bien le signe, malgré ses défauts, qu’il s’agit d’un très grand jeu. La Xbox One profite d’un automne redoutable avec Forza 6, Halo 5 et maintenant Tomb Raider. La belle aventurière n’a rien à envier au Master Chief, alors sans plus attendre, rejoignez-là et suivez les traces du Prophète.
Éditeur : Square-Enix – Développeur : Crystal Dynamics – Genre : Action/Aventure – Sortie : 13 nov. 2015 – Supports : Xbox One