Mode deux joueurs en coopération sur une même console
Une durée de vie digne du genre et des quêtes à foison
Une écriture des dialogues irréprochable
Des ennemis prédéfinis qui ne respawn jamais
L'aspect old school et nostalgique
Mini jeu pierre-feuille-ciseaux pour savoir qui a raison
Interface bien pensée mais c'est pas encore ça
Un peu trop de blabla dans les dialogues
Combats parfois bordélique
Chargements trop longs
Les développeurs belges de Larian Studios ont majoritairement forgé leur réputation autour de la licence Divinity. Cinq jeux ont permis à cette saga de devenir une référence incontournable de l’univers medieval-fantasy. Afin de se renouveler au fil du temps, chaque opus propose un gameplay relativement différent. Tous sur une base de RPG, ils varient entre du Hack’n Slash (Divine Divinity), de la Stratégie (Divinity Dragon Commander), du 3ème personne temps réel (Divinity II) et pour sa dernière production, du tour par tour isométrique. Fort d’un succès retentissant sur PC, c’est au tour des consoles Xbox One et PS4 de voir débarquer le titre, dans une version Enhanced Edition. Cette dernière propose une amélioration de l’IA, une réécriture de nombreux dialogues et biens d’autres ajouts, trop longs à décrire ici. Cependant, un titre adapté du PC vers la console, est-ce bien raisonnable ?
La bague au pad
Si des joueurs PC lisent ceci en bougonnant, sachez que vous pouvez, vous aussi, profiter de cette nouvelle mouture gratuitement (du moins si vous possédez l’Original Sin premier du nom). Concernant les versions consoles, convertir une interface prévue initialement pour clavier-souris n’est pas toujours une réussite. Pourtant les p’tits gars de chez Larian s’en sortent remarquablement bien, grâce à une optimisation de la manette astucieuse. Passer de l’inventaire à l’équipement du personnage se fait à l’aide d’un menu bague, permettant de facilement passer d’un à l’autre. Cependant, gérer quatre personnages devient rapidement assez compliqué, puisqu’il faut au préalable sélectionner l’équipier, à l’aide d’un autre menu bague. Un système d’onglet permettant de défiler l’équipement de chaque coéquipier aurait probablement été plus simple à gérer, mais cela n’était peut-être pas en accord avec leur vision du mode deux joueurs.
À deux, c’est mieux !
Le gros point fort du titre est en effet la possibilité de jouer à deux, qui plus est en écran splitté ! C’est là que le jeu devient vraiment passionnant, surtout dans son système de combat au tour par tour. La tactique prend une toute autre dimension à plusieurs, deux cerveaux pour se sortir d’une situation difficile pouvant être très utile. Même les dialogues s’enrichissent, votre allié pouvant lui aussi donner son opinion sur certains sujets. Quand on est d’accords, tout va bien, mais si les opinions divergent, c’est la dispute ! Dans ce cas, un mini jeu de pierre-feuille-ciseaux départagent le conflit. Selon les compétences de votre personnage pour amadouer, intimider ou convaincre, vous gagnez plus ou moins de points à chaque victoire. Le premier à atteindre le score fixé remporte la joute verbale et son opinion prédomine. Si l’idée remporte la palme de l’originalité, elle n’a rien de bien passionnante en terme d’expérience de jeu et cela devient vite ennuyeux. Heureusement, vous pouvez abréger le supplice en passant la séquence qui, à l’arrivée, donne un résultat tout aussi aléatoire…
Malheureusement pour nous, notre partie s’est majoritairement déroulée en solo, ce qui fait ressortir au passage quelques défauts. L’interface est un peu plus complexe à utiliser (comme expliqué précédemment), mais les dialogues à deux sont aussi plus contraignants. En effet, il est assez rare d’être en désaccord avec soi-même, mais il faut malgré tout choisir une opinion pour chacun des deux personnages principaux (résultant par le même mini-jeu en cas de désaccord avec son propre cerveau…). Autre point amusant sur cet aspect, de nombreux dialogues permettent d’établir des traits de caractères en fonction des réponses de chacun, débloquant par la même occasion des bonus affiliés, tel que romantique, honnête etc. Ces bonus ont ensuite un impact sur votre capacité à amadouer, intimider et convaincre.
Ballade en ville
Si vous n’êtes pas familiers avec le scénario de Divinity Original Sin, voici un bref résumé. Vous incarnez deux membres de l’organisation Traque-source (Sorte de FBI anti magie noire), envoyé dans la ville de Cyséal afin d’enquêter sur un meurtre crapuleux. Vos talents de détective alliés à vos aptitudes au combat vont être des plus utiles. En effet, une armée de morts-vivants terrorisent la région au nord, ainsi qu’un débarquement d’orcs par la mer, au sud. De quoi donner du boulot pour notre fine équipe, qui pourra enrôler deux autres membres afin de constituer une escouade de quatre. Cette région bouillonnante d’activité est l’occasion de proposer une multitude de quêtes en tout genre. Impossible de s’ennuyer dans le jeu, il y a tant à faire qu’on en arrive même à oublier des trucs et à se perdre dans la liste des tâches.
À la manière d’un jeu Elder Scroll, les quêtes peuvent s’entremêler les unes aux autres, ce qui à pour avantage de créer un effet ‘d’une pierre deux coups’. Cependant, certains objectifs ont quelques scripts et autres déclencheurs d’événements dont on se passerait bien (mais sans pour autant créer de bugs, contrairement à la série de Bethesda). Il ne faut pas non plus être allergique aux dialogues, qui sont en grand nombre tout au long de l’aventure. Séjourner en ville pour découvrir un maximum de quête peut s’avérer lassant, mais nécessaire. C’est globalement le meilleur moyen d’emmagasiner de l’expérience afin de pouvoir se frotter aux vilains monstres qui vous attendent patiemment à l’extérieur des remparts.
La soif de l’aventure peut vous mettre dans l’embarras…
Quel plaisir de pouvoir explorer librement la région et gambader joyeusement dans la campagne fleurie. Cependant, il y a certaines zones à éviter, tant qu’on a pas le niveau d’expérience pour. Discuter avec les habitants du coin est l’occasion de connaître quels secteurs sont à privilégier, du moins si l’on ne veut pas finir en bouffe pour corbeau. Tous les ennemis étant prédéfinis et ne respawnant jamais, l’engagement dans un combat est toujours un défi à prendre avec précaution. La furtivité et les environnements doivent être utilisés à bon escient pour sortir victorieux. Si certaines situations mettront votre tactique à rudes épreuves, la récompense de libérer le terrain, sans être gêné pour la suite de la progression, est une motivation suffisante pour persévérer face à l’échec.
Personne n’aime perdre, mais quand en plus les chargements, soit disant « rapides », prennent un temps infini, l’effet de double peine est inévitable. En lot de compensation, on découvre que le loot d’objets est différent d’un essai à l’autre, ce qui est parfois à notre avantage, d’autres fois non… Le système de combat fonctionne sous forme de points d’action. Vous dépensez vos PA comme bon vous semble et déplacez votre équipe sur le terrain à l’aide d’un curseur. La sélection des ennemis ou le cheminement des alliés sont parfois imprécis, à cause notamment d’un pointeur capricieux ou de collision du décor gênante.
Conclusion du rédacteur : BON
Cette mouture améliorée de la saga Divinity a de quoi ravir les amateurs du genre. Le retour aux sources façon Baldur’s Gate et Donjons et Dragons est des plus savoureux. Le plaisir de l’exploration et le paquet de quêtes proposées promettent une durée de vie de plus de 50h. Cependant, même si l’interface est plutôt bien pensée (surtout pour une adaptation de version PC), il y a encore quelques éléments pénalisants. Comme par exemple un menu spécifique pour choisir un personnage ou accéder à son équipement, sans mutualiser le tout. Malgré une écriture des voix et dialogues très réussie, on a tendance à lire ou entendre en boucle certains d’entre eux… Toutefois, la force du jeu réside dans le mode coopération. Si vous cherchez un jeu à deux et que le tactical-RPG ne vous rebute pas, Divinity est tout choisi. En attendant le deuxième opus, ce Enhanced Edition a de quoi bien vous occuper !
Éditeur : Focus Interactive – Développeur : Larian Studios – Genre : Tactical RPG – Support : Xbox One, PS4 Sortie : 27 octobre 2015