Halo 5 : Guardians – La force tranquille
Reg'
Final spectaculaire
Techniquement solide
Ambiance de dingue
Coop' immersif
Musiques géniales
Multi toujours aussi excellent
La Zone de Combat, une super idée
Solo efficace
Pas assez de Master Chief
Qualité des environnements inégale
Solo trop court
Décors souvent anguleux
Plus de coop ou compét' en écran splitté
Bien que la PlayStation 4 soit loin devant en terme de ventes, la Xbox One fait de la résistance et démontre une formidable fougue face à sa meilleure ennemie. Qu’on se le dise, Sony a beau avoir du très lourd à venir, il n’empêche que cette fin d’année 2015 est faiblarde en exclus pour la console au liseré bleu. En revanche, du côté de chez Microsoft, la donne est bien différente. En attendant l’exclusivité (temporaire certes, mais un an ce n’est pas du pipi de chat) du retour de Lara Croft, la machine du géant de Redmond ouvre le bal avec Halo 5 : Guardians ! Toujours réalisé par 343 Industries, le studio qui a repris les rênes de la série, il s’inscrit déjà comme un incontournable de la ludothèque Xbox One !
Après tant de patience, on était en droit d’attendre un solo qui tabasse. Remplissant copieusement son office, l’histoire de Halo 5 : Guardians suit les pérégrinations de deux escouades, l’une menée par l’incontournable Master Chief, l’autre par le bien nommé Spartan Locke (le soldat de la mini-série Nightfall). Bien évidemment, les deux scénarios vont s’entrecroiser et donner lieu à des cut-scenes d’exception. C’est toujours aussi prenant, toujours aussi bien doublé et la mise en scène impose un respect total. Les premières missions mettent véritablement dans l’ambiance et on espère qu’il en soit de même pendant toute la campagne solo. Malheureusement, comme c’est bien souvent le cas dans n’importe quel FPS qui se respecte, on est obligé de passer par des environnements plus « bateau » et des séquences moins inspirées. Ces satanés stéréotypes du jeu vidéo collent aux basques des plus grandes productions et c’est dommage. « Oh, le bel ascenseur qui se bloque à plusieurs reprises, obligeant à se farcir des vagues d’ennemis », « Oh, la belle usine désaffectée »… oui, même Halo 5 : Guardians est atteint de ce syndrome énervant. Rassurez-vous, cela ne dure pas et l’histoire reprend vite ses droits. Par contre, il est préférable d’avoir fait les autres épisodes ou d’avoir lu un résumé de la saga pour s’y retrouver. Le scénario réserve d’ailleurs quelques surprises. Efficace, le solo s’étend sur 7/8 heures environ, ce qui s’avère correct.
FIRE IN THE HOLE
Halo 5 ne bouleverse pas les habitudes de la série. Le gameplay reprend, dans les grandes lignes, les codes de Halo 4. C’est old-school dans le sens où il n’y a pas d’arsenal ou de compétences à améliorer. On avance, on flingue et on profite d’une multitude d’armes laissées sur le champ de bataille. Pistolet, fusil, fusil à pompe, sniper, grenades… toutes ces pétoires vous serviront ! Il n’est pas rare de tomber en rade de cartouche et certains ennemis, plus puissants et résistants, vous obligeront à trouver des armes plus performantes. On peut aussi retourner la balle à l’envoyeur en profitant par exemple d’une tourelle ennemie ou en enlevant de son socle une mitrailleuse à plasma. Pour les déplacements, on note quelques ajustements, comme la possibilité de s’agripper aux rebords pour grimper sur des hauteurs ou le tir en sautant qui offre un ralenti fort pratique. On peut également effectuer une charge au sol ou dégommer des murs pour ouvrir de nouveaux passages. En ce sens, les niveaux sont assez verticaux. On se rend vite compte de l’architecture des environnements : plusieurs passages sont disponibles, il y a des zones cachées et les environnements sont beaucoup plus vastes que dans les précédents volets. Et c’est plutôt agréable. Durant l’aventure, on est constamment accompagné par nos acolytes, ce qui a poussé les développeurs à instaurer un nouveau système de « respawn ». Lorsque vous êtes blessés, le genou à terre, une simple pression sur la touche X permet d’appeler un coéquipier afin qu’il vienne vous régénérer. S’il tarde trop, il vous faudra reprendre au dernier checkpoint. Même constat lorsque toute l’escouade est au sol.
LA FLUIDITÉ COMME SOCLE
Bien qu’il s’agisse du premier Halo exclusif à la Xbox One, Guardians n’est pas une tarte visuelle. S’il est indéniablement réussi techniquement (1080p en partie selon les séquences et 60 images par seconde constantes), le jeu de 343 Industries trahit aussi son développement. Débuté il y a un bon moment, il est souvent anguleux et peine vraiment, par endroit, à surprendre. Les environnements naturels sont assez basiques et il y a quand même certains niveaux franchement pas inspirés. C’est d’autant plus rageant que d’autres décors sont beaucoup plutôt immersifs (comme le second niveau et son ambiance à la « Alien »). Reste que Halo 5 : Guardians propose quelques scènes spectaculaires avec de gigantesques bâtiments ou vaisseaux spatiaux et on en garde au final un bon souvenir. Bref, c’est certainement pas le plus beau jeu de la console, mais il s’en sort honorablement. L’intelligence artificielle des ennemis est également très convaincante, surtout en difficulté héroïque. C’est moins le cas pour ses potes…
QUELLE AMBIANCE !
C’est une certitude ! L’une des (très) grandes forces de Halo 5 : Guardians est assurément son atmosphère et la qualité de son sound design. Peu de jeux scochent au paddle comme il parvient à le faire, surtout que les coéquipiers et les héros que l’on dirige sont très bavards. On est donc plongés dans l’ambiance du début à la fin, avec des bruitages de haute volée et des sensations assez dingues. Et que dire des musiques de Kazuma Jinnouchi, sinon qu’elles épousent parfaitement l’aventure de Master Chief et du Spartan Locke. Avec un casque sur les oreilles et dans le noir, croyez-nous, il y a de quoi rester scotchés au fauteuil. Et pourtant, on craignait un peu le départ de Martin O’Donnell (même si Jinnouchi n’est pas un débutant, loin de là !). Au final, on en vient à se demander si ce changement de compositeur n’apporte pas un nouveau souffle. Magique !
À L’ASSAUT DES SERVEURS
Comme on pouvait s’y attendre, la campagne solo n’est qu’un amuse-gueule. Même s’il est possible de la parcourir en coopératif online (l’absence de coop’ ou compétition en écran splitté est juste un scandale, c’était l’une des particularités historiques de la série), elle ne fait pas long feu et sa replay-value est assez limitée. Par conséquent, on se tourne très vite vers le multi et sa dose de challenge. Et sur les serveurs, c’est du PvP (Player VS Player) à gogo ! Arène en équipe, assassin, élimination, chacun pour soi… tous les grands classiques quelques inédits sont présents mais la véritable nouveauté de ce cinquième épisode, c’est assurément son principe de la « Zone de Combat » qui varie les objectifs et qui propose des combats sur des zones très vastes, avec différents défis à accomplir. 24 joueurs peuvent participer à ces joutes et c’est franchement excellent. Les plus grincheux diront que le tout est un peu trop « casual » mais les joueurs ne sont pas uniquement constitués d’as de la gâchette. Il en faut pour tous les goûts et ce mode tombe à point nommé.
Conclusion du rédacteur : TRÈS BON
Un peu moins impressionnant qu’escompté, Halo 5 : Guardians est un titre solide qui s’inscrit dans la droite lignée qualitative de la série. Sans surprendre, son solo est efficace et profite d’une bande son démentielle. Les dernières missions pourraient vous filer des frissons ! Côté multi, la Zone de Combat ravira celles et ceux qui ne courent pas après les frags tandis que les adeptes se farciront, une nouvelle fois, des heures et des heures d’affrontements en ligne. On aurait aimé que la campagne solo s’intéresse plus au Master Chief, mais c’est ainsi. Idem pour l’absence totale d’écran splitté, ce qui est une aberration, quelle que soit l’excuse qu’on nous donne. Malgré cela, Halo 5 est un indispensable pour les fans et un très (très) bon jeu pour les autres.
P.S : Vous ne trouvez pas que les Grognards ont par moment la voix de « Kévina », la célèbre ado imaginée par Elie Semoun ?
Éditeur : Microsoft – Développeur : 343 Industries – Genre : FPS – Support : Xbox One – Sortie : 27 octobre 2015