Test : Super Mario Maker
Reg'
Les clins d’œil à Mario Paint
Éditeur redoutable d'efficacité
Interface et ergonomie au top
Le son a une grande importance dans Super Mario Maker
Pour tous publics et toute génération
Le partage avec la communauté
Un univers décidément intemporel
Manque de liberté par moment
Des niveaux peu étendus
Le mode "Défi des 10 Mario" se termine beaucoup trop vite
Regardez-les tous ces détracteurs de Nintendo. Planqués dans leur coin, les fesses visées sur le fauteuil, il n’hésite pas à marteler que le géant japonais est perdu, qu’il n’a rien fait de bon depuis des années et que Mario est un plombier dépassé, has-been, à bout de souffle. Il faut dire que Super Mario Maker est un titre vraiment à part, entre un jeu et un logiciel de création. Alors forcément, il suffit de faire un tour sur les forums de France et de Navarre pour voir un paquet de moqueries à propos de cette nouvelle production made in Big-N. Les pauvres, ils ne savent décidément pas ce qu’ils ratent…
Super Mario Maker, comme son nom l’indique, puise dans l’univers naïf et magique de la série du moustachu. Tout est là pour reproduire des niveaux qui ont bercé notre enfance. Mais avant de plonger dans les méandres de l’éditeur de création, commençons par le début. Pour les premiers pas du joueur, celui-ci est pris par la main. Un tutoriel extrêmement simple et intuitif permet de se familiariser avec les différentes fonctionnalités du programme. Lorsque votre apprentissage se termine, vous pouvez vous lancer dans la création de niveaux ou tenter le mode « Défi des 10 Mario ». C’est ce que votre serviteur a fait pour s’approprier l’univers totalement barré de la galette. Concrètement, il s’agit d’une succession de niveaux permettant d’obtenir, à son terme, un petit bonus. Très pratique pour se faire une idée de la puissance créative du jeu. On aurait juste aimé que cette section ne se finisse pas en un temps record…
Dessine-moi un Koopa
Bien évidemment, le principal attrait de Super Mario Maker réside dans son éditeur de niveaux qui se met à jour quotidiennement. A la manière d’un Wii Fit U ou d’un Professeur Kawashima, celui-ci se garnit de nouveaux outils de façon progressive. De tâtonnements en tâtonnements (mais toujours de façon ludique et didactique), on devient un as du stylet en déplaçant et manipulant les éléments dans les zones quadrillées du décor. En effet, Super Mario Maker utilise un système de grille qui fait penser à nos cahiers d’école de quand on était petits (oui, j’ai toujours super bien parlé la France). Il suffit de prendre les objets et de les combiner pour s’éclater comme un petit fou ! L’interface est un modèle d’intuitivité et le GamePad deviendra vite un prolongement de votre bras.
Tu te laisses poustache ?
Ouais, la moustache c’est plus vraiment à la mode, mais difficile de résister à celle de Mario ! S’il y a bien une moustache qui n’a pas vieilli, c’est celle du plombier ! De la NES à la Super Nintendo en passant par la Wii U, on prend vingt ans dans la tronche ! Peu importe, les développeurs ont eu une idée de génie en incorporant non pas un univers, mais carrément 4 ! Cela signifie que vous pouvez, à la volée et instantanément, passer de Super Mario Bros. à Super Mario Bros. 3 ou encore de Super Mario World à Super Mario Bros. U (attention, ces variations donneront lieu à des modifications dans le gameplay de votre plombier en salopette) ! 8 bits, 16 bits, HD… c’est le panard complet ! L’équipe de Takashi Tezuka a même été jusqu’à implanter l’enregistrement de séquences audio. En plus des sons totalement loufoques du jeu, on peut ainsi apporter sa patte vocale et jouer avec la musique. C’est dire la richesse des possibilités offertes par ce titre.
Apprends-moi le level design
Il faut neuf jours pour obtenir chacun des éléments prévus par l’éditeur de création (il suffit de jouer cinq minutes par jour), tout en sachant qu’une cinquantaine d’amiibo sont compatibles, permettant l’ajout de sons, d’effets, personnages, etc. Impossible de s’ennuyer ! C’est d’autant plus vrai que chaque découverte est délirante ! On ne joue pas à Super Mario Maker, on se prend pour de véritables artistes en herbe, le plus drôle étant de combiner des objets qui n’ont, a priori, rien en commun ! Et puis, vous découvrirez vite que Mario est loin, mais alors très loin d’être le seul héros que l’on peut incarner. Une fois que vous avez créé votre niveau ou que vous voulez vous essayer à la création d’un autre joueur, il suffit de se rendre dans le mode en ligne. En plus de proposer un mode « Défi des 100 Mario » (en gros, c’est comme le Défi des 10 Mario mais adapté au format online), les joueurs peuvent noter les créations, s’essayer aux différents niveaux et y aller de leurs commentaires sur Miiverse. Tout est fait pour donner une dimension sociale à vos exploits ! Non vraiment, Super Mario Maker est un programme fantastique qui va vous faire passer des heures et des heures. Sans défaut en revanche, ce n’est pas sûr…
Les tracas de la communauté
S’il est excellent à découvrir, Super Mario Maker traîne tout de même quelques tares. La première vient de l’étendue des décors. Même s’ils sont quadrillés et qu’on peut y faire de grandes choses, on doit aussi admettre qu’on arrive vite à leurs extrémités (notamment en haut). Dans ces conditions, votre soif de création peut parfois se transformer en frustration. L’autre élément perturbateur vient des différentes routines d’intelligence d’artificielle. On aurait souhaité un peu plus de folie dans le déplacement et les attitudes des ennemis. Qu’on se le dise, Super Mario Maker est à l’image de Nintendo. Il peut être totalement fou-fou mais il est aussi très « strict » dans son interface et son concept. Nintendo aime maîtriser chaque élément de A à Z et cette culture d’entreprise est palpable dans cette production. Ce qui peut résulter, parfois, par un petit manque de liberté. Ou, en tout cas, on peut le ressentir comme tel…
Est-il écorné pour autant ? Non, et archi non ! Super Mario Maker est une véritable bouffée d’oxygène et s’adapte à tous les âges. On créé, on s’amuse, on partage et les limites du système paraissent totalement invisibles ! Plonger dans l’univers du level design de la sorte, il n’y avait que Nintendo pour imaginer un programme didactique aussi soigné et poussé. Du grand art !