Test : Breach & Clear : Deadline
Ghislain Masson
Aspect militaire bien travaillé
Customisation
Ambiance
Mode action
Caméra de la mort
Temps morts
Bugs
Inutilement compliqué par moments
Les zombies sont partout. Dans vos céréales, à la télévision, dans les comics, dans les jeux vidéo. Il n’y avait que les jeux de stratégie « tactique » qui y avaient échappés. Jusqu’ici…car Breach & Clear : Deadline vient combler ce manque, qui n’en était pas un.
Pour la petite originalité, les zombis sont ici un peu plus travaillés que d’habitude: ils sont issus de vers qui viennent s’installer dans le cerveau transformant son hôte en individu avide de chair humaine. Parfois, le sujet est un peu moins stupide que le zombie de base et s’avère plus fort, plus rapide, plus résistant voire plus malin que ses congénères. Toutefois, dans la majorité du jeu, c’est le modèle classique du cadavre ambulant qui essaiera de vous dévorer, et il viendra en nombre avec plein de petits camarades. Comme si la situation n’était pas assez difficile, de petits groupes d’humains profitent de la situation et sont tout aussi dangereux que les zombies, les flingues en plus.
Tous aux Winchester !
Breach & Clear : Deadline commence plusieurs mois après le déclenchement de l’épidémie. Autant dire que c’est le chaos total ! Vous dirigez un petit commando de soldats des forces spéciales, chacun avec leurs spécialités. On trouve le traditionnel sniper, le pro de la démolition, celui du combat rapproché et le leader. Coupés de leur commandement, ils vont devoir traverser une ville envahie pour les zombies, et donc se frayer un chemin entre les hordes, les groupes de mercenaires agressifs ou ceux de survivants qui pensent que ces militaires sont les plus qualifiés pour aller chercher une caisse de whisky dans un pub. Non, ce n’est pas un remake de Shaun of the Dead mais bien l’une des missions annexes du jeu !
Rassurez-vous, Breach & Clear : Deadline est tout ce qu’il y a de plus sérieux. L’ambiance de fin du monde et de combat seul contre tous (et en décomposition) est très bien rendue grâce à des graphismes et une bande son tout a fait adéquates. La plupart des missions annexes sont finalement très cohérentes (aller chercher de l’essence, de la nourriture etc) et aident à installer une histoire classique mais efficace. La fausse bonne idée du jeu est de les avoir inséré dans un monde ouvert. En effet, vous déambulez un peu à votre guise dans la ville envahie, allant d’un point chaud à un autre. Certes, il existe un système de transport rapide (des bus !) mais globalement, ça veut dire se trimballer dans des rues souvent vides et ennuyeuses. Un mécanisme de missions classiques et bien construites eut-été sans doute plus pertinent.
On fait la manœuvre du cobra B414 !
Mais le cœur du jeu ce sont bien sur les combats. Sur cet aspect là, Breach & Clear : Deadline souffle le chaud et le froid. En effet, le jeu et un « tactical » mais on est finalement assez loin d’un XCOM ou des classiques du jeu. En fait, les sensations sont plus proches des vieux Rainbow Six et autres Ghost Recon, voire même d’un Neverwinter Nights avec un principe de pause active.
Lors d’un affrontement, vous avez la possibilité de passer en mode commandement, avec une vue au dessus qui permet de donner des ordres à chacun de vos quatre soldats. Une fois ces ordres passés, vous pouvez faire s’écouler le temps et voir ce qui se passe en temps réel. Simple et efficace, ce mode s’appuie sur une IA relativement bonne avec des soldats suffisamment obéissants pour tirer sur tout ce qui bouge dans leur ligne de mire, même pendant un mouvement. Malheureusement, les contrôles sont inutilement lourds, et si vous ne jouez pas au pad, préparez-vous à de grands moments de souffrance.
Ainsi les choses se compliquent dès que vous voulez demander au Sergent Débilos de faire quelque chose d’autre que d’avancer ou tirer. Il faut pour cela passer dans plusieurs sous-menus qui cassent le rythme et sont souvent sources d’erreurs. Ah, la joie de la grenade qui se lance trop tôt ou du toubib qui reste béat à deux mètres de son camarade mourant !
Pour ne rien arranger, la caméra est totalement à la ramasse. A croire que le programmeur qui s’en est occupé à des vers dans la tête !
Quand le trop est l’ennemi du bien
C’est d’autant plus dommage qu’il y a quelques bonnes idées dans les pouvoirs, que la simulation « militaire » est plutôt efficace et que certains combats, en particulier contre les adversaires équipés d’armes à distance, vous donneront du fil à retordre.
L’autre bonne idée, c’est un mode « action » où vous avancez en temps réel en commandant directement l’escouade comme dans un jeu d’action à la troisième personne. Bien sur, mieux vaut l’utiliser quand les adversaires sont peu nombreux et la vue dégagée, mais c’est très utile pour avancer rapidement dans les sections du jeu où il ne se passe pas grand chose.
Ajoutons également un petit coté RPG plutôt soutenu : vos soldats prennent de l’expérience et gagnent des capacités à choisir dans des arbres de talents dépendant de leur classe. De la même façon ils peuvent récupérer des objets et des matières premières pour améliorer leurs équipements ou les customiser. De quoi les transformer en arsenaux ambulants !
Malgré tout, Breach & Clear : Deadline reste une semi-déception. Les bonnes idées du jeu sont noyées dans beaucoup d’à peu-près et la réalisation n’est pas à la mesure de l’ambition des développeurs. Ainsi les animations semblent être un manifeste permanent pour une utilisation alternative du balai, le pathfinding a des ratés et l’IA a des moments d’absences. Peut-être qu’avec quelques patchs supplémentaires tout ceci finira par s’arranger, mais trop souvent le jeu donne l’impression d’être encore en Early Access.
Verdict : Moyen
Quelques bonnes idées, une approche presque réaliste du combat contre les zombis… Breach & Clear : Deadline y était presque. Mais le jeu manque clairement de finition et se complique parfois trop la vie.
Éditeur : Gambitious Digital Entertainment / Devolver Digital – Développeur :Mighty Rabbit Studios / Gun Media – Supports : PC Steam – Date de sortie : 20 Juillet 2015 – Prix 20 euros